NewsLetterOnline.net - Edition 349 du 1er juillet 2007

Edito

Le Japon, qui est pourtant à la pointe des nouvelles technologies, ne cesse d'étonner par la vétusté de ses réseaux et par l'inaction des directions informatiques du pays. Ainsi, en 2002, dans la précipitation de la création de la banque Mizuho (une fusion de multiples banques), un bug avait bloqué pas moins de 2,5 millions de transactions électroniques pendant plusieurs jours. Cette affaire avait soulevé un scandale lorsque les responsables avaient avoué être au courant des risques soulevés par la fusion, mais n'avaient pas pour autant pris les dispositions nécessaires pour pallier à de tels incidents.
L'absence de la modernisation de son réseau informatique a également coûté cher à la Bourse de Tokyo. En 1997, une panne l'avait obligé à stopper les transactions en cours de journée. Plus récemment, fin 2005, un ordre de bourse erroné avait déclenché une panique sur les marchés, obligeant la bourse à stopper pendant plusieurs heures ses activités puisque dans l'incapacité de corriger en temps réel cette transaction.
Mais il y a quelques jours, un scandale encore plus important que les précédents a été dévoilé. L'assurance sociale du Japon a en effet avoué avoir égaré pas moins de 50 millions de dossiers de retraite, suite à leur informatisation en 1980 puis à la mise en place d'un numéro d'identification unique en 1997. Selon le parti d'opposition qui a révélé l'affaire, environ un million de retraités ne recevraient plus la totalité de leur pension. Ce nouveau scandale risque fort de coûter son poste au premier ministre Shinzo Abe, même si ce dernier promet que ce problème sera résolu d'ici un an. Ce n'est d'ailleurs pas le premier scandale qui touche les retraites du pays, car en 2004, la presse avait révélé que la plupart des ministres ne réglaient pas leurs cotisations, comme le font de plus en plus les japonais suite à la crise que traverse le pays.
Espérons seulement que cette histoire ne donne pas d'idées à notre gouvernement actuel pour trouver une solution radicale au problème des retraites...

Dans un tout autre domaine, l'efficacité de Wikipédia sur sa capacité à suivre en temps réel l'actualité n'est plus à démontrer. Au bout de quelques minutes après un évènement, celui-ci sera rapidement décrit et commenté par des dizaines voire des milliers d'internautes. Mais il y a quelques jours, l'encyclopédie libre a encore fait plus fort. La mort de la femme du lutteur canadien Chris Benoit y a en effet été annoncée... 14 heures avant la découverte du corps par la police du comté de Fayette en Géorgie.
En effet, la nuit précédant cette découverte, un article de Wikipédia indiquant "Chris Benoit a été remplacé par Johnny Nitro pour le championnat de l'ECW à Vengeance, Benoit ayant eu un empêchement pour raisons personnelles" a été complété par la mention "liées à la mort de son épouse Nancy". L'auteur de cette modification est, selon son adresse IP, originaire de la ville de Stamford dans le Connecticut, où se trouve la société WWE (World Wrestling Entertainment) qui gère le catch aux USA. L'article a été remis en ordre suite à l'absence de source, mais quelques heures plus tard, la police a découvert le corps du lutteur, de sa femme et de son fils de 7 ans, à leur domicile d'Atlanta. Selon les conclusions préliminaires des enquêteurs, Chris Benoit aurait en effet tué sa femme et son fils avant de se suicider.
L'auteur de la première modification de Wikipédia est alors réapparu sur Wikinews, en indiquant que l'ajout de son précédent commentaire était une "énorme coïncidence". Il a ainsi expliqué qu'il n'avait fait que lire les nombreuses rumeurs expliquant l'absence du lutteur dans le championnat, et qu'il avait choisi celle-ci (la pire) par pur hasard... Il confirme être lié ni au lutteur, ni à la WWE. Cela n'a pas empêché la police de saisir son ordinateur. L'internaute en question, dont le nom n'a pas encore été révélé, risque désormais des poursuites si la police prouve qu'il est impliqué dans cette affaire. Il y a probablement peu de chances que cela soit le cas, mais cette affaire a au moins le mérite de rappeler que les opérations de vandalisme sur les pages de Wikipédia peuvent parfois avoir des conséquences insoupçonnées...

Les 10 informations qu'il fallait retenir cette semaine

1 - L'iPhone connait un vif succès aux USA.

Apple iPhone

Comme prévu, Apple a lancé vendredi dernier aux USA la commercialisation de son premier smartphone, l'iPhone, en collaboration avec AT&T qui est l'opérateur exclusif de cette opération. Et c'est une réussite : AT&T a en effet annoncé avoir presque épuisé son stock initial, sans indiquer le nombre d'appareils réellement vendus. Selon l'institut Pipper Jaffray, Apple aurait déjà écoulé 500.000 iPhone, et devrait en vendre 3 millions d'ici la fin de l'année. Sachant qu'Apple devrait toucher 250 $ de commission pour chaque nouvel abonné AT&T, calculez le gain d'Apple pour ce seul week-end...
Plusieurs offres haut de gamme sont proposées par l'opérateur, de 59.99 à 199 $ mensuels selon la durée de la conversation (mais dans tous les cas avec appels illimités entre clients AT&T et transfert data illimité), plus 36 $ de frais d'ouverture de ligne, et avec un engagement de 2 ans. Les clients actuels peuvent bénéficier du service data illimité pour 20 $ mensuels (et 40 $ mensuels avec SMS illimités). Par rapport aux tarifs des offres haut de gamme en France, ces offres sont plutôt attractives, mais on peut regretter l'absence de forfaits meilleurs marchés. Le choix de l'abonnement se fait via iTunes à la première synchronisation de l'iPhone.
Pour rappel, 2 modèles de smartphones sont proposés : avec 4 Go de mémoire pour 499 $, et avec 8 Go de mémoire pour 599 $, ce qui correspond à une faible capacité pour un baladeur haut de gamme, et qui reste cher pour un portable censé être subventionné... Ce dernier point ne sera d'ailleurs pas un problème pour tous les employés d'Apple qui ont une ancienneté de plus d'un an : ils vont en effet tous recevoir un iPhone 8 Go.

Les premiers tests du mobile ne sont pas très tendres avec lui. Le principal reproche qui lui est fait est de ne pas pouvoir utiliser le réseau 3G d'AT&T puisqu'il est limité à la norme GPRS/EDGE, qui plus est avec une qualité très moyenne. De manière plus générale, le bridage de l'appareil pour un seul opérateur est critiqué. De plus, si son interface tactile est utilisable, elle semble loin de faire l'unanimité, et un certain temps d'adaptation semble nécessaire pour maitriser la saisie au clavier virtuel. Pire : il n'existe pas de moyen de manipuler le texte avec les fonctions copier/couper/coller. La taille imposante de l'iPhone est également souvent citée comme un point négatif.
D'autres curiosités sont à noter : il supporte les SMS, mais pas les MMS. Il n'intègre pas de logiciel de messagerie instantanée. Il ne possède pas de jeux, et ne supporte pas les jeux de l'iPod. Il est compatible Bluetooth 2.0 + EDR, mais ne supporte pas le profil A2DP (Bluetooth Stéréo). Il possède un APN 2 Mpixels pour les photos, mais est dépourvu de flash, d'un autofocus, et est même incapable de faire des films. Il accède au web via Safari, mais sans le support du Flash, de Java ou des vidéos Windows Media. Il permet de naviguer facilement dans les listes d'utilisateurs ou les fichiers mais ne possède pas de fonction de recherche. Il possède un très bon lecteur audio, mais son HP interne est d'une qualité médiocre.
Côté autonomie, Apple parle de 250 heures en veille, 8 heures en conversation, 7 heures en vidéo, 6 heures sur Internet, et 22 heures en baladeur audio, mais les tests montrent une autonomie légèrement inférieure (environ 14 heures en utilisation classique, 7 heures en conversation, 5 heures en vidéo, 22 heures en audio), ce qui reste néanmoins très bon pour un mobile. On regrettera également l'absence d'un GPS (malgré la présence de Google Maps), d'un tuner FM et d'un slot pour carte mémoire, ou encore des fonctions de reconnaissance vocale ou de synchronisation sans fil. Plus gênant, la batterie n'est pas interchangeable (ce en quoi Apple poursuit la politique menée avec l'iPod). Autre point gênant, il est impossible d'utiliser ses propres musiques comme sonnerie. Enfin, il faut critiquer la politique d'Apple en matière d'ouverture de sa plateforme aux éditeurs tiers, puisque les seuls logiciels qui pourront être proposés devront obligatoirement passer par des applications de type web 2.0 via Safari.

Côté positif, on notera un superbe design, un grand écran lumineux, précis (idéal pour les vidéos) et recouvert par un verre résistant, le support des e.mail via POP3/IMAP, Gmail, .Mac et Yahoo (en push pour ce dernier), l'affichage des documents Office et PDF, un lecteur MPEG4 spécifique pour lire les vidéos de YouTube (Google a en effet accepté de diffuser les nouvelles vidéos de son site en H.264 grâce à une application spécifique), une compatibilité WiFi de bonne qualité avec bascule automatique EDGE/WiFi, une prise jack 3,5 mm directement sur le portable, un connecteur identique aux iPod pour le Dock (mais qui n'est pas 100 % compatible avec tous les accessoires de l'iPod, à cause selon Apple du micro), une synchronisation avec Outlook sur PC et iCal sur MacOS, la visualisation des messages sur son répondeur sous la forme de liste, la synchronisation avec iTunes pour les musiques, vidéos, photos, agenda et carnet d'adresses, une rapidité de l'affichage et une utilisation assez simple.
En bref, un bon premier portable pour Apple, mais avec des lacunes étonnantes (dont la plupart seront heureusement corrigées par voie logicielle).

L'Europe devra attendre octobre prochain pour avoir son propre modèle d'iPhone, qui selon les rumeurs serait une version évoluée, compatible UMTS. Qui d'Orange, de Deutsche Telekom ou de Vodafone va accueillir l'iPhone ? Il semble qu'Apple négocierait en ce moment avec Vodafone, lequel aurait les préférences de la firme de Cupertino grâce à son réseau étendu dans la plupart des marchés européens. Mais les négociations s'annoncent difficiles. En effet, Apple exigerait des garanties concernant le volume des ventes (ce que refuse l'opérateur), alors que Vodafone exigerait de pouvoir subventionner l'iPhone et contrôler ses prix (ce que refuse Apple).
Enfin, de futures versions de l'iPhone sont déjà prévues (au moins 3). La version 2 devrait être présentée en janvier 2008, et on parle déjà de GPS ou d'un WiFi plus performant.

2 - AMD K10 : un échec annoncé ?

Après plusieurs rumeurs de report, AMD officialise enfin son nouveau processeur, l'Opteron "Barcelona", basé sur le nouveau core K10. Quadri-core et destiné aux serveurs, il ne sera en réalité disponible que courant août (mais AMD reste dans son planning initial, qui annonçait une sortie dans le courant de l'été). Alors qu'en février dernier AMD envisageait de le proposer à une fréquence maximale de 2,3 GHz, le modèle haut de gamme annoncé ne devrait pas dépasser les 2 GHz, ce qui confirme les craintes que nous avions et qui ne rassure pas vraiment sur le potentiel de performances d'un tel nouveau modèle. AMD précise toutefois que des modèles dotés de fréquences supérieures sont prévus pour le quatrième trimestre 2007. Mais à moins que le Barcelona ai une efficacité plus élevée que prévu (ce dont on peut douter), il y a fort à penser que l'architecture Core d'Intel reste plus intéressante pour le moment. Je rappelle au passage que le futur Core "Penryn", prévu pour la fin de l'année, sera introduit à plus de 3 GHz. Il sera gravé en 45 nm, alors qu'AMD a eu beaucoup de difficultés pour produire ses processeurs en 65 nm.

Pour compliquer un peu plus la situation, selon plusieurs sources, les rendements du Barcelona seraient très mauvais, et AMD multiplierait les révisions du K10 pour tenter de dépasser 2 GHz sans faire exploser la consommation électrique. La situation devient donc critique pour AMD, car depuis le second trimestre 2006, sa part de marché sur le marché des processeurs pour station de travail s'est effondrée, passant de 13,3 % à 8 %, au profit du Xeon d'Intel qui retrouve ainsi sa part de marché de fin 2005.
Mais c'est surtout sur le marché des processeurs pour PC de bureau qu'AMD est attendu, face à un Intel dominant de très loin avec sa gamme Core 2 Duo sur le haut et moyen de gamme, et les Pentium sur le bas de gamme. Et le dernier planning d'AMD n'est pas vraiment fait pour rassurer : les Phenom X4 et Phenom FX seraient en effet repoussés au quatrième trimestre (en novembre plus précisément). Voici ce planning en question :

Troisième trimestre 2007 :
• Athlon X2 BE-2400 (code Brisbane, gamme Energy Efficient, dual core, 65 nm, 2,3 GHz, 2x512 Ko L2, TDP 45W, HyperTransport 2.0, Socket AM2)
• Sempron LE-1100 (code Sparta, gamme Value, mono core, 65 nm, 1,9 GHz, 256 Ko L2, TDP 45W, HyperTransport 2.0, Socket AM2)
• Sempron LE-1150 (code Sparta, gamme Value, mono core, 65 nm, 2 GHz, 256 Ko L2, TDP 45W, HyperTransport 2.0, Socket AM2)
• Sempron LE-1200 (code Sparta, gamme Value, mono core, 65 nm, 2,1 GHz, 512 Ko L2, TDP 45W, HyperTransport 2.0, Socket AM2)
• Sempron LE-1250 (code Sparta, gamme Value, mono core, 65 nm, 2,2 GHz, 512 Ko L2, TDP 45W, HyperTransport 2.0, Socket AM2)
• Sempron LE-1300 (code Sparta, gamme Value, mono core, 65 nm, 2,3 GHz, 512 Ko L2, TDP 45W, HyperTransport 2.0, Socket AM2)
Quatrième trimestre 2007 :
• Phenom FX-80 (code Agena FX, gamme Ultimate Performance, quad core, 65 nm, de 2,2 à 2,4 GHz, 4x512 Ko L2, 2 Mo L3, HyperTransport 3.0 à 3,2 GHz, Socket AM2+)
• Phenom X4 GP-7000 (code Agena, gamme Performance, quad core, 65 nm, de 2 à 2,2 GHz, 4x512 Ko L2, 2 Mo L3, TDP 89W, HyperTransport 3.0, Socket AM2+)
• Phenom X4 GP-7100 (code Agena, gamme Performance, quad core, 65 nm, de 2,2 à 2,4 GHz, 4x512 Ko L2, 2 Mo L3, TDP 89W, HyperTransport 3.0, Socket AM2+)
• Phenom X2 GS-6550 (code Kuma, gamme Performance, dual core, 65 nm, de 2,0 à 2,4 GHz, 2x512 Ko L2, 2 Mo L3, HyperTransport 3.0 à 3,6 GHz, Socket AM2+)
Premier trimestre 2008 :
• Phenom FX-90 (code Agena FX, gamme Ultimate Performance, quad core, 65 nm, de 2,2 à 2,4 GHz, 4x512 Ko L2, 2 Mo L3, HyperTransport 3.0 à 3,2 GHz, Socket 1207+)
• Phenom FX-91 (code Agena FX, gamme Ultimate Performance, quad core, 65 nm, de 2,4 à 2,6 GHz, 4x512 Ko L2, 2 Mo L3, HyperTransport 3.0 à 3,6 GHz, Socket 1207+)
• Phenom X2 GS-6650 (code Kuma, gamme Performance, dual core, 65 nm, de 2,2 à 2,6 GHz, 2x512 Ko L2, 2 Mo L3, HyperTransport 3.0 à 3,6 GHz, Socket AM2+)
• Phenom X2 GS-6800 (code Kuma, gamme Performance, dual core, 65 nm, de 2,4 à 2,8 GHz, 2x512 Ko L2, 2 Mo L3, HyperTransport 3.0 à 4 GHz, Socket AM2+)
• Athlon X2 BE-???? (code Rana, gamme Energy Efficient, dual core, 65 nm, de 2,1 à 2,3 GHz, 2x512 Ko L2, HyperTransport 3.0, Socket AM2+)
• Sempron LE-???? (code Spica, gamme Value, mono core, 65 nm, 512 Ko L2, HyperTransport 3.0, Socket AM2+)
Second semestre 2008 :
• Phenom FX-?? (code Deneb FX, gamme Ultimate Performance, quad core, 45 nm, 4x1 Mo L2, 3 Mo L3, HyperTransport 3.0, Socket AM2+/AM3/1207+)
• Phenom X4 GP-???? (code Deneb, gamme Performance, quad core, 45 nm, 4x1 Mo L2, 3 Mo L3, HyperTransport 3.0, Socket AM2+/AM3)
• Phenom X2 GS-???? (code Propus, gamme Performance, dual core, 45 nm, 2x1 Mo L2, 3 Mo L3, HyperTransport 3.0, Socket AM2+/AM3)
• Athlon X2 BE-???? (code Regor, gamme Energy Efficient, dual core, 45 nm, 2x1 Mo L2, HyperTransport 3.0, Socket AM2+/AM3)
• Sempron LE-???? (code Sargas, gamme Value, mono core, 45 nm, 1 Mo L2, HyperTransport 3.0, Socket AM2+/AM3)


Espérons pour AMD que cette stratégie soit réellement à même de concurrencer les actuels Pentium/Core 2 Duo ainsi que la future gamme de Core "Penryn", soit quoi AMD risque de passer une fin d'année très difficile et une année 2008 épouvantable. Pour le moment, AMD a choisi de mettre fin à la production de ses Athlon 64 mono core.

3 - La licence GPL v3 est désormais en version finale.

logo GPLv3

Après 18 mois de travaux et pas moins de 4 drafts qui ont déchainé les passions, la Free Software Foundation (FSF) a enfin publié la version finale de la licence GPL v3 (GNU General Public License v3). Elle succède à la GPL v2, qui avait été publiée il y a 16 ans, et qui reste la licence la plus utilisée par les logiciels libres (environ 65 % des projets selon le site Freshmeat). Cette nouvelle version a pour but de s'adapter au nouvel univers informatique, avec les nouvelles lois en vigueur, les DRM, les brevets logiciels... Rédigé avec l'aide juridique de Software Freedom Law Center, elle tente de protéger les développeurs contre les menaces récentes contre la communauté open source. http://gplv3.fsf.org/

Les principales nouveautés qui font partie de ce texte sont
• un assouplissement de la licence pour améliorer la compatibilité avec d'autres licences open source (comme celle d'Apache),
• l'interdiction de tout accord de brevet exclusif, des accords discriminatoires pour restreindre aux seuls clients d'une société la distribution de logiciels libres (ce passage vise directement le partenariat entre Microsoft et Novell, et impliquerait donc l'extension de l'accord de licences croisées à toute la communauté open source, car l'utilisation d'un logiciel sous licence GPLv3 imposerait que tous ses dérivés soient disponibles pour tous),
• l'interdiction de distribuer des logiciels en GPLv3 sur un matériel doté d'un verrou qui bloquerait leur accès ou leur fonctionnement après leur modification (ce passage vise directement Tivo, qui a mis en place sur ses magnétoscopes numériques - qui fonctionnent avec des logiciels en GPLv2 - un système de clé pour interdire l'utilisation d'un logiciel modifié, et devrait également empêcher Free d'utiliser des logiciels en GPL v3 dans sa Freebox),
• l'interdiction de placer des logiciels de DRM sous licence GPLv3 (ce qui devrait en partie protéger les développeurs et les utilisateurs des législations en vigueur sur les DRM),
• l'internationalisation de la licence, qui est donc désormais plus facile à transposer dans le droit des différents pays.

D'ores et déjà, une quinzaine de logiciels sont passés sous licence GPL v, dont GNUsed (éditeur de flux), Tar (compression), inetutils (utilitaires Internet), ou Texinfo (système de documentation). Les autres programmes GNU devraient basculer vers la nouvelle licence dans les mois à venir. Ce sera en particulier le cas de certains composants essentiels à Linux et à des programmes libres, tel que la bibliothèque GLibC ou le package Coreutils, ce qui devrait provoquer de nombreux problèmes à Novell ou à Linus Torvalds, qui seront obligés de faire des forks de ces librairies pour pouvoir les exploiter en GPL v2. Linus Torvalds pourrait toutefois changer d'avis si Sun acceptait de placer Solaris sous GPLv3, ce qui lui permettrait d'adopter le système de fichier ZFS.
D'autres développeurs sont toutefois opposés à cette licence. C'est le cas de Zend, l'éditeur de solutions PHP, qui a préféré adopter une licence New BSD. On savait déjà que Novell craignait l'adoption massive de la GPLv3, qui remettrait en cause son accord avec Microsoft. Ce dernier avait d'ailleurs annoncé récemment de nouveaux accords similaires avec Linspire et Xandros, accords qui sont tout autant en sursis avec la GPLv3. Microsoft serait en effet dans l'obligation de renoncer à toutes les poursuites dont il menace les éditeurs de logiciels libres si ces accords n'étaient pas rompus. On notera au passage de Ubuntu et Mandriva n'acceptent pas de participer à de tels rapprochements avec l'éditeur de Redmond, tandis que de son côté Red Hat a avoué avoir été approché par l'éditeur avant qu'il ne passe l'accord avec Novell.

4 - AMD annonce officiellement les ATI Radeon HD 2400 et 2600.

C'est avec un certain retard sur son concurrent nVidia qu'AMD vient de lancer ses premières solutions DirectX 10 d'entrée et de milieu de gamme, les ATI Radeon HD 2400 XT (RV610, 180 millions de transistors) et Radeon HD 2600 XT (RV630, 390 millions de transistors). Déclinés du R600 (ATI Radeon HD 2900 XT), lequel n'a pas vraiment convaincu, AMD espère enfin revenir sur le devant de la scène.

ATI Radeon HD 2400

Sans surprise, ces 2 nouveaux GPU gravés en 65 nm exploitent l'architecture unifiée du R600, où chaque unité de calcul peut traiter (en théorie) jusqu'à 5 instructions en parallèle, mais avec une efficacité moindre que le GeForce 8 (ce qui est contrebalancé par le nombre d'unités). La différence avec le Radeon HD 2900 est essentiellement leur nombre d'unités :
• ATI Radeon HD 2400 : 40 processeurs de flux (2 blocs SIMD), 1 unité de texture, 4 ROP, unité de tesselation, contrôleur mémoire 64 bits compatible DDR2/GDDR3, HyperMemory
• ATI Radeon HD 2600 : 120 processeurs de flux (3 blocs SIMD), 2 unités de texture, cache de texture, 4 ROP, unité de tesselation, contrôleur mémoire 128 bits compatible DDR2/GDDR3/GDDR4
• ATI Radeon HD 2900 : 320 processeurs de flux (4 blocs SIMD), 4 unités de texture, cache de texture, 16 ROP, unité de tesselation, contrôleur mémoire 512 bits compatible DDR2/GDDR3/GDDR4

ATI Radeon HD 2600

Côté fonctionnalités, les GPU disposent de la fonction anticrénelage CFAA (Custom Filtering Anti-aliasing), limitée au 24x pour le Radeon HD 2600 et au 12x pour le Radeon HD 2400, ainsi que de la fonction CrossFire. Plus intéressant, ils disposent du nouveau moteur vidéo UVD (Universal Video Decoder) dont le Radeon HD 2900 ne disposait pas (même si AMD a soigneusement tenté de faire la confusion avec les effets de post-processing Avivo HD disponibles sur toutes les Radeon HD). L'UVD se rapproche du fonctionnement du moteur PureVideo de nVidia, en prenant en charge le décodage de l'algorithme CABAC utilisé par les films en H.264. Mais l'UVD est également capable d'accélérer le décodage entropique exploité par le format VC1 des HD DVD. Les Radeon HD 2400 et 2600 disposent également des clés HDCP directement dans le GPU, évitant d'ajouter une CryptoROM à la carte pour gérer nativement le HDCP sur les sorties Dual-Link DVI (une seule pour le Radeon HD 2400, deux pour le Radeon HD 2600). Evidemment, ces GPU gèrent l'interface HDMI (mais uniquement en version 1.2), et intègrent un contrôleur audio (limité donc au Dolby Digital et DTS 5.1). ATI livrera avec les cartes XT (mais pas les cartes Pro) un adaptateur DVI/HDMI propriétaire pour transmettre l'audio en HDMI.
Côté fréquences, le Radeon HD 2400 XT est cadencé à 700/700-800 MHz, tandis que le Radeon HD 2600 XT est cadencé à 800/700-800 MHz en GDDR3 et 800/1100 MHz en GDDR4.

Les premiers tests sont très inquiétants pour AMD. Tout d'abord, la consommation électrique fait pâle figure face aux solutions concurrentes. La carte Radeon HD 2600 consomme en effet plus que la carte GeForce 8900 GTS (qui nécessite pourtant un connecteur d'alimentation additionnel), et plus que le Radeon X1650 XT. Le Radeon HD 2400 est ici nettement plus économe. Ensuite, si les cartes d'ATI s'affichent comme plus performantes que leurs concurrentes avec certains jeux comme Supreme Commander, Rainbow Six : Vegas ou Half-Life 2, les autres jeux ou les benchs tels que 3DMark situent ces solutions très en retrait de leurs concurrentes, surtout lorsque l'antialiasing est activé.
Ainsi, le Radeon HD 2600 XT GDDR4 n'arrive pas à concurrencer le GeForce 8600 GTS (alors que nVidia semble ne pourtant pas avoir mis beaucoup d'efforts dans cette solution), et doit donc modestement se battre avec le GeForce 8600 GT. Elle est de même très inférieure au Radeon X1950 Pro, pourtant située au même prix. Pire : les fabricants avouent que la solution GDDR4 de la Radeon HD 2600 XT sera vraisemblablement peu disponible sur le marché, au profit d'une solution GDDR3 moins performante (de seulement quelques pourcents néanmoins) et donc un peu moins attrayante. Il reste donc à espérer qu'ATI aligne très rapidement ses prix, et positionne donc sa Radeon HD 2600 XT GDDR3 à 100 € environ, et non à 130 € comme actuellement.
Pour lutter contre le GeForce 8600 GTS, sachez qu'ATI envisage de lancer une version Geminium du Radeon HD 2600 XT, autrement dit avec 2 GPU sur la même carte. Cette solution qui s'annonce comme hautement consommatrice d'énergie, est un véritable aveu d'échec de la part d'AMD à proposer une solution alternative à l'offre de nVidia. Les seuls arguments qui pourraient faire pencher vers la solution d'ATI est l'apparition prochaine d'une version AGP (solution que nVidia a abandonné), le support natif du HDMI/HDCP avec audio (même si elle est limitée) et l'accélération des flux H.264/VC1.
C'est d'ailleurs pour la même raison que la solution d'entrée de gamme d'ATI semble intéressante. Je parle évidemment de la Radeon HD 2400 Pro, non pas la version XT qui semble tout aussi inutile que le GeForce 8500 GT (qui est légèrement moins performant que cette dernière). Elle est inutile pour les jeux puisque ses performances restent du niveau de l'entrée de gamme, mais semble excellente pour la vidéo, et est annoncée à un prix attractif (70 €).

Il reste toutefois un point sur lequel les solutions d'AMD pourraient faire la différence : DirectX 10 ! En effet, les premiers benchs montrent une très nette supériorité des Radeon HD sur les GeForce 8. Néanmoins, les chiffres ne sont pas significatifs (généralement moins de 10 images/sec, les premiers jeux DirectX9 pourvus d'une compatibilité DirectX 10 sont tout simplement injouables avec ces cartes). Il semble en effet que les GeForce 8 sont victimes d'un problème de conception, provoquant des problèmes de performances avec l'amplification de la géométrie dans les geometry shaders, qui forcent les GeForce à conserver de nombreuses données dans le GPU, alors qu'ATI a choisi de faire appel à un cache L2 pour pallier au problème. En conséquence, les performances des Radeon HD peuvent être 50 % plus élevés que celles des GeForce 8, on peut donc deviner que nVidia va tout faire pour que les développeurs n'abusent pas de cette fonctionnalité. Notez au passage que le Radeon HD 2400 est dépourvu de ce cache (mais puisque cette carte est inutilisable avec les récents jeux DirectX 9, inutile de tenter de jouer avec sous DirectX 10).

Au final, ce sont donc 6 cartes pour PC de bureau qui sont annoncées par AMD :
• ATI Radeon HD 2400 Pro : 525/800-1000 MHz, DDR2, 70 €
• ATI Radeon HD 2400 XT : 700/700-800 MHz, GDDR3, 90 €
• ATI Radeon HD 2600 Pro : 600/800-1000 MHz, DDR2 ou GDDR3, 100 €
• ATI Radeon HD 2600 XT GDDR3 : 800/700-800 MHz, GDDR3, 130 €
• ATI Radeon HD 2600 XT GDDR4 : 800/1100 MHz, GDDR4, 150 €
• ATI Radeon HD 2600 Geminium : dual Radeon HD 2600, 189 €
AMD lance également dans le même temps 5 GPU Mobile :
• ATI Mobility Radeon HD 2300 : 450-480/400-550 MHz, bus 64/128 bits, 90 nm, DirectX 9.0c
• ATI Mobility Radeon HD 2400 : 350-450/400-500 MHz, bus 64 bits, 65 nm, DirectX 10
• ATI Mobility Radeon HD 2400 XT : 500-600/600-700 MHz, bus 64 bits, 65 nm, DirectX 10
• ATI Mobility Radeon HD 2600 : 400-500/550-600 MHz, bus 64/128 bits, 65 nm, DirectX 10
• ATI Mobility Radeon HD 2600 XT : 600-700/700-750 MHz, bus 64/128 bits, 65 nm, DirectX 10
Les premières cartes seront disponibles d'ici mi-juillet. Les premiers exemplaires sont annoncés chez Asustek (modèles EAR2xxx), GeCube (modèle GC-HD2xxx), Zalman (aveec une version overclockée de la HD 2600 XT GDDR4)...

AMD va donc devoir réagir rapidement pour pouvoir concurrencer efficacement nVidia. Le prochain modèle de GPU est déjà dans les plannings. Il se nomme R680, mais n'est prévu que pour janvier 2008. Gravé en 55 nm contre 80 nm pour le R600 (ce qui est un risque non négligeable pour AMD), il devrait être une nouvelle version du R600 intégrant l'UVD et peut-être plus d'unités de textures. Il devrait être compatible PCI Express 2.0. Il sera décliné dans plusieurs autres modèles : les RV660 et RV670 (hautes performances), RV635 (pour succéder au Radeon HD 2600), et RV620 (remplaçant du Radeon HD 2400). Mais nVidia devrait déjà avoir sorti sa nouvelle gamme GeForce 9000...

5 - Intel n'est pas encore prêt à concurrencer ATI et nVidia.

Intel avait surpris en annonçant l'activation de la fonction Transform&Lightning de son circuit graphique GMA X3000/X3100 intégré dans le northbridge G965, via des drivers pour le moment en version beta. La surprise était non la fonctionnalité, mais surtout le retard incroyable dans la fourniture de drivers enfin (presque) fonctionnels. Intel allait-il enfin réagir et ne plus laisser ses utilisateurs avec une solution graphique inutilisable ? Hélas non, Intel vient encore d'assombrir le planning de ses drivers, puisque la compatibilité DirectX 10 de la solution graphique du northbridge G35 ne sera pas disponible (au mieux) avant début 2008. Voilà qui est de bien mauvais augure pour les futures cartes 3D annoncées par Intel pour fin 2008...

Dans un autre genre, Intel est actuellement très critiqué car sa solution graphique GMA900 (présent dans le northbridge i915) est incompatible avec l'interface Aero de la version finale de Windows Vista, contrairement aux versions beta. La raison a enfin été dévoilée par Intel : contrairement aux versions beta, la version finale de Windows Vista requiert des drivers WDDM pour afficher l'interface Aero. Pour avoir des drivers WDDM, une carte graphique doit disposer d'une fonction dite scheduler, que le GMA900 ne dispose pas en hardware. Donc pas de WDDM, et donc pas d'Aero.

Intel n'est pas le seul à connaitre des soucis avec DirectX 10. Microsoft lui-même rencontre quelques problèmes. En effet, ce dernier (pour promouvoir Windows Vista) a publié 2 jeux nécessitant DirectX 10 pour fonctionner : Halo 2 et ShadowRun. En réalité, ces 2 jeux n'ont pas besoin de DirectX 10 (ce sont en réalité des jeux DirectX 9), mais vérifient la présence de DirectX 10 pour s'assurer que le jeu tourne bien sous Windows Vista. Et évidemment, cette petite cachotterie a vite été remarquée par des groupes warez, en particulier Razor1911, qui a diffusé une release de ces jeux qui fonctionnent sans soucis sur XP...

6 - Sony doit à nouveau faire face au piratage de ses consoles.

Le contournement de la protection de la PS3 semble énervé Sony. En effet, des pirates ont réussi à cracker les firmwares 1.10 et 1.11 en bootant des jeux piratés (toutefois, ces jeux ne fonctionnent pas encore vraiment). Sony a donc annoncé qu'il poursuivrait "de manière agressive" toute personne se livrant à ce genre d'activité.

Et bien Sony va pouvoir passer à la pratique : une fois de plus, la protection de la PSP a volé en éclat. En effet, une faille a été découverte dans le jeu Lumines (version USA et Europe), permettant de lancer un downgrader pour passer toute console PSP du récent firmware 3.50 au firmware 1.50, ouvrant la porte aux homebrews (ainsi que malheureusement au piratage de jeu). Et la faille semble appréciée : dans les heures qui ont suivi l'apparition de ce downgrader, les ventes du jeu Lumines se sont envolées (+3500 % sur Amazon.fr par exemple), jusqu'à rendre ce jeu introuvable. Bien évidemment, Sony a très rapidement réagi, en publiant un firmware 3.51 qui empêche cette manipulation, mais c'est sans doute un peu trop tard...

Comme si tout ça ne suffisait pas, Sony doit également faire face à la contrefaçon industrielle. Ainsi, les douaniers français de l'aéroport de Roissy ont saisi un stock de 35.000 jeux contrefaits destinés à la console Playstation.

7 - Free lance son service TV Perso, mais retarde son offre FTTH.

L'édition 346 vous l'avait révélé : Free a lancé un nouveau service, "TV Perso", un service de partage de vidéo gratuit, similaire à YouTube ou DailyMotion, mais qui innove sur plusieurs points. En effet, accessible à tous les abonnés (mais uniquement à eux, ce qui en réduit considérablement l'intérêt) via leur télévision (canal 13, histoire de faire disparaitre la chaine parlementaire au fond du classement...), il permet aux possesseurs d'une Freebox HD d'envoyer du contenu pour diffusion différée (le contenu est alors stocké sur les serveurs de Free en 720x576, limité pour le moment à 7 heures par abonné, et visualisable via un flux en streaming de 3,5 Mbits/s), mais il permet surtout de diffuser du contenu en direct (le flux est alors limité à 1 Mbits/s, en 352x288, pendant une durée maximum de 27 heures). Dans les deux cas, il suffit de connecter à la Freebox HD en analogique (prise S-Vidéo ou composite) un caméscope, un baladeur, ou un APN pour pouvoir transférer du contenu. Les vidéos peuvent être protégés par mot de passe ou limités à un groupe d'individus, par exemple pour faire de la visioconférence.

Inutile de dire que la qualité est plutôt réduite dans ces conditions. Mais selon Maxime Lombardini, le nouveau directeur général d'Iliad, "le service prendra tout son sens avec la fibre optique". Cela reste à démontrer. En effet, pour le moment, le choix de vidéos est pour le moins réduit : on trouve essentiellement des internautes qui se filment sur leur canapé pour tester le service (hautement intéressant donc), mais on trouve également en grand nombre des vidéos pornographiques. Non pas dans la section "adulte" que Free a mis en place, mais dans les autres sections. Car en effet, Free a avoué que le service n'était pas modéré : "Nous sommes dans une situation d'hébergeur, pas d'éditeur. Mais nous sommes dans un univers propriétaire, avec des abonnés dont on connaît les noms, les adresses, et qui sont prélevés tous les mois. On sait qui contribue avec quoi. S'il y a des dérives, on pourra y mettre un terme". Free compte donc sur ses propres abonnés pour réguler le service (un bouton d'alerte est en effet disponible). Et en effet, ces vidéos disparaissent régulièrement (Free a mis en place une toute petite équipe de modérateurs pour s'en occuper)... mais réapparaissent aussi vite.

"TV Perso" est en réalité le fameux "Armageddon" (plus exactement le second "Armageddon" avec l'ADSL2+) dont Free faisait miroiter l'innovation depuis de longs mois. En réalité, ce service est ni plus ni moins qu'une déception. Annoncé comme révolutionnaire, il semble n'être qu'un nouveau service de plus permettant de concurrencer Neuf Cegetel, qui propose depuis plusieurs mois plusieurs services proches, tels que Neuf Visio (service de visiophonie) et NeufStream (le service de partage de vidéo Dailymotion proposé en marque blanche). Mais Free offre bien sûr quelques nouveautés en plus, comme la diffusion en direct, ainsi que... des bugs incompréhensibles (par exemple, le service ne fonctionne pas lorsque la clé de cryptage WPA du service WiFi contient des caractères non alphanumériques). Mais le plus gênant reste encore l'obligation de valider les nouvelles CGV téléphoniques pour accéder à ce service (des CGV qui permettent d'avoir des tarifs préférentiels pour les appels à l'étranger, mais qui obligent surtout à abandonner des tarifs très intéressants vers les portables pour les appels courts). Ne serait-ce pas plutôt la vraie raison de ce service ?

Dans le même temps, Free a annoncé une information beaucoup plus gênante : son offre FTTH, déjà en retard sur ses concurrents, est à nouveau repoussée : les offres seront annoncées dans le courant de l'été, et ne seront disponibles qu'en septembre. En outre, bien qu'en retard, Iliad n'a pas hésité à mettre en œuvre un plan de départ des 25 employés de CiteFibre que le groupe avait racheté en 2006. Selon Free, il n'aurait "pas besoin" de ces équipes, qui n'auraient rapporté "qu'à peine 500 abonnés opérationnels".

Enfin, Free a (quand même) annoncé récemment quelques nouveautés digne d'intérêt : une offre illimitée de VOD par abonnement, nommée Free Home Video (forfait de 5.99 € mensuel, accès permanent à plus de 50 films et 100 épisodes de série renouvelés toutes les semaines, et prochainement un forfait de 10.99 € mensuel avec accès à plusieurs thématiques et contenus HD), une fonction de blocage des appels téléphoniques indésirables, et plus récemment le déploiement sur son réseau de la technologie DslSafe de Broadcom, permettant de "corriger quasi-intégralement les erreurs de transmission liées aux perturbations des lignes ADSL", ce qui permet d'améliorer le débit de la ligne et la qualité de la VoIP ou de l'image de Freebox TV (le taux d'erreur serait en effet divisé par un facteur 10).
Enfin, Free a commencé à livrer une nouvelle version du boitier Freebox HD, dotée de 2 antennes WiFi (au lieu de 3), et une réorganisation des prises à l'arrière. Elle permettrait en particulier de limiter le problème de surchauffe rencontré avec les premiers exemplaires de la Freebox HD.

8 - Un réseau d'arnaque par phishing est démantelé en France.

Les services de l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) ont interpellé une cinquante d'internautes français qui participaient à des arnaques de type phishing, lesquels étaient organisées par des groupes mafieux basés en Russie et en Ukraine. Ils auraient fait 129 victimes via 18 agences bancaires, pour un montant estimé à 400.000 €. Mais les dirigeants de ces groupes n'ont pas été arrêtés. En effet, les personnes interpellés avaient été recrutées en ligne via de fausses offres d'emplois, et ne faisaient que faire transiter l'argent via les comptes des pirates grâce à Western Union. Ils risquent néanmoins 7 ans de prison pour complicité d'escroquerie en bande organisée.

9 - Les maisons de disque menacent à nouveau les webradios américaines.

Le 26 juin dernier, un millier de webradios américaines ont participé à la "Journée nationale du silence", pour protester contre une augmentation stupéfiante des droits d'auteurs, qui menaceraient 15.000 d'entre elles. En effet, la Copyright Royalty Board (CRB), qui détermine le montant des redevances, a décidé en mars d'augmenter unilatéralement les droits d'auteur de façon rétroactive. Selon ce plan, en 5 ans (entre 2006 et 2010), la redevance passerait de 0,007 cent par chanson et par auditeur, à 0,019 cent, soit une hausse de près de 300 % ! En outre, les webradios devront verser le 15 juillet la totalité des royalties pour l'année 2006, ce qui en placera une grande partie en faillite. Enfin, la possibilité qu'ont les webradios de payer des droits d'auteur en fonction de leur audience a également été abandonnée, menaçant donc les plus petites. Selon l'association SaveNetRadio, le coût de cette hausse est estimé à plusieurs dizaines de millions de dollars.

Les webradios ont donc demandé au Congrès américain l'application de l'Internet Radio Equality Act, proposé par 2 représentants (un démocrate et un républicain) et soutenu par 121 autres membres (sur 435), et qui permettrait aux webradios de bénéficier du même taux de royalties que les radios satellites. Mais tous les membres du Congrès ne semblent pas prêt à faire un geste, et ont demandé aux deux parties de trouver un accord entre eux.

10 - Le JEDEC finalise les spécifications de la DDR3.

Alors que les premières barrettes de DDR3 commencent à envahir le marché, l'organisme JEDEC a enfin achevé les spécifications techniques de cette norme. Pour rappel, la DDR3 fonctionne avec une tension de 1,5 V (1,8 V pour la DDR2), tandis que les barrettes sont dotées de 240 pins (comme la DDR2). Toutefois, les performances de cette mémoire sont pour le moment peu convaincantes, à cause de timings et de temps de latence élevés.
Il faut noter au passage qu'après une phase de baisse de prix, le tarif de la DDR2 est reparti à la hausse, avec un gain de 30 % en 15 jours et de 90 % en un mois.

Dernière minute - Universal n'a pas renouvelé son contrat pluriannuel avec iTunes

Universal Music, la seule major française et filiale de Vivendi, a refusé de renouveler son contrat de 2 ans avec iTunes. Universal a en effet décidé de faire pression sur Apple en lui imposant un contrat mensuel, ce qui lui permettra de menacer à tout moment de retirer son catalogue (l'un des plus riches au monde). Universal Music envisage par ailleurs de signer des contrats d'exclusivité sur une partie de son catalogue avec d'autres plateformes, tel le Zune Marketplace de Microsoft.
Vivendi aurait choisi cette attaque frontale devant l'impossibilité d'imposer à Apple de nouveaux tarifs, face à sa domination sur le marché du disque aux USA (70 % de parts de marché, iTunes est désormais le troisième disquaire du pays). Vivendi souhaiterait également recevoir une participation financière sur la vente de chaque iPod, à l'image de l'accord passé avec Microsoft pour le Zune, une revendication qu'Apple a toujours refusé d'écouter.