NewsLetterOnline.net - Edition 394 du 2 novembre 2008

Edito

Si vous avez suivi le blog de NewsLetterOnline.net ces derniers jours, vous n'avez pas pu manquer le rocambolesque examen par le Sénat du projet de loi Création et Internet, dont cette newsletter est quasi-exclusivement consacrée. Nombreux sont ceux qui estiment déjà que l'impact de l'Hadopi sur le piratage sera quasiment nul. Et déjà, des solutions alternatives se font jour. Ainsi, alors que le projet de loi sur la réforme de l'audiovisuel souhaite imposer aux opérateurs mobiles et aux FAI une taxe de 0,9 % de leur chiffre d'affaires s'il dépasse 5 millions d'euros par an (hors prestations d'interconnexion et d'accès, hors prestations de diffusion ou de transport des services de communication audiovisuelle), la SACEM souhaiterait également imposer une nouvelle taxe aux FAI en fonction de leur chiffre d'affaires, pour compenser la perte causée par le piratage massif...
Puisque l'on parle de la SACEM, notez que le président du directoire de la SACEM, Bernard Miyet, a avoué qu'il pourrait être une des premières victimes de la riposte graduée, puisqu'il n'arrive pas lui-même à sécuriser son accès WiFi, qui fonctionne donc sans cryptage, à la merci du premier pirate venu...

Les articles de la semaine

1 - Le feuilleton Hadopi (épisode 1) : Mouchard pour tous !

27 octobre : Dans le cadre de la détection de l'adresse IP d'un pirate, comment s'assurer que le titulaire de la ligne est bien celui qui a tenté un téléchargement illégal ? Quel peut-être le recours d'un internaute qui se serait fait pirater sa ligne ? Comment un internaute peut-il démontrer sa bonne foi ? Dans son rapport, la Commission des Affaires culturelles du Sénat propose une solution... inquiétante : la mise en place d'un logiciel espion, pas moins ! Selon le rapport, « une solution serait de proposer aux titulaires de l'accès des conditions analogues à celles qui sont actuellement acceptées par les utilisateurs de logiciels de sécurité (antivirus, pare-feu, contrôle parental...) : en effet, certaines licences d'utilisation de ces logiciels prévoient un dialogue à distance automatique et régulier entre le logiciel et le serveur de l'éditeur, pour vérifier l'état des mises à jour. Cela comprend l'envoi, par l'ordinateur de l'utilisateur, de données précisant son identifiant et son état de fonctionnement. Dans le cas présent, le serveur de l'éditeur du logiciel vérifierait, à chaque connexion, que les dernières mises à jour ont été installées. Les informations recueillies, conservées douze mois, attesteraient de l'activité du logiciel. Le titulaire de l'accès invoquant la cause d'exonération pourrait ainsi, dans l'hypothèse où l'HADOPI lui adresserait une demande de justificatifs, produire le fichier de "logs" qu'il aurait alors demandé à l'éditeur de son logiciel. [...] Il conviendrait à cet égard de prévoir à la charge des fournisseurs de moyens de sécurisation une obligation d'information, par exemple sous la forme d'une étape dans le processus de désactivation où il serait demandé à l'utilisateur de certifier qu'il a bien pris connaissance des risques encourus en cas de désactivation ». En bref, outre une surveillance généralisée, le Sénat prône un fichage généralisé des internautes. Il semble donc apprécier un futur à la Big Brother...

Un autre amendement risque de faire polémique. Le rapporteur Michel Thiollière proposera en effet de « compléter le code de l’éducation afin de prévoir une information des élèves sur les risques liés aux usages d’Internet, sur les dangers du piratage des œuvres culturelles pour la création artistique et sur les sanctions possibles ». Cette connaissance sera vérifiée « dans le cadre du Brevet informatique et Internet (B2i) que préparent désormais tous les élèves ». C'est fou ce que le lobbying permet d'obtenir...

Pendant ce temps, la révolte gronde du côté des FAI. Tandis que Xavier Niel, le directeur général délégué d'Iliad (Free), s'est inscrit sur la pétition du magazine SVM contre le projet de loi, l'AFA juge sévèrement les propositions du Sénat. Ainsi, « réduire le débit est totalement inefficace pour lutter contre le téléchargement illégal même si ce n'est pas impossible (il est possible de passer une offre en bas débit). Le problème est que cela ralentira seulement le téléchargement avec un impact sur la VOIP et la TV. Pire, dans les zones non éligibles, cela risque de ne plus permettre la couverture de l'abonné, ce qui est donc contraire à l'objectif de réduction de la fracture numérique ». L'AFA rappelle également que le texte n'offre aucune garantie sur la graduation de la riposte (l'envoi de messages à l'internaute repéré est facultatif). Ensuite, fixer le délai de mise à disposition des films en VoD 6 mois après la sortie en salles ne sert à rien, puisqu'un film est piraté au bout de 4 mois en moyenne. D'autre part, « une œuvre VOD est généralement proposée trois mois. Or, à tout moment les chaînes peuvent demander le retrait de ces œuvres dès qu’il y a l’ouverture de la fenêtre de la télévision payant ou en clair. C’est une possibilité qui est systématisée en pratique et le nombre d’œuvres qu’on voit dans les chiffres qui circulent ne prend pas en compte ces retraits. C’est un point que l’AFA avait demandé au Centre National de la Cinématographie mais cela n’a pas été acté finalement ». Enfin, l'AFA rappelle que depuis les accords Olivennes, les 4 réunions qui devaient se dérouler au CNC ont toutes été refusées par les ayants droit...

2 - Le feuilleton Hadopi (épisode 2) : la coupure de l'accès Internet pourrait être écartée par le Sénat au profit d'une amende

28 octobre : La Commission des affaires économiques du Sénat a retenu 27 amendements au projet de loi Création et Internet, suite à l'étude du rapport du sénateur de Vendée, Bruno Retailleau, qui juge le texte original de Christine Albanel « déséquilibré, c'est-à-dire répressif sans contrepartie pour le consommateur ».

Tout d'abord, la commission souhaite renforce l'offre légale. Elle conditionne par exemple les aides publiques pour les films à leur disponibilité en VoD, l’exigence de résultats pour la négociation attendue sur la chronologie des médias, et une meilleure information sur les contraintes imposées par les DRM.
Ensuite, toute mesure se filtrage est écarté, car « très difficile et coûteux à mettre en œuvre, intrusif et d’une efficacité très discutable ».
Enfin, et c'est une nouvelle gifle pour la ministre de la Culture, une liste de mesures qui remettent en cause le cœur du texte original : « amélioration des droits de la défense dans la procédure initiée par l’HADOPI à l’encontre d’un abonné ; meilleure caractérisation des moyens de sécurisation de l’accès permettant à l’abonné de s’exonérer de sa responsabilité ; surtout, afin de sécuriser juridiquement la riposte graduée, dont la sanction ultime (suspension de l’abonnement internet) rompt l’égalité entre citoyens (certains, en zones non dégroupées, pouvant se trouver privés de téléphone du fait de la coupure d’internet), et d’éviter la création d’un fichier des internautes suspendus (interdits de réabonnement), la commission des affaires économiques propose de remplacer la coupure d’accès par une amende ». La commission estime que l'accès Internet est une « commodité essentielle », d'où la réapparition d'une amende (qui était préféré par les FAI). L'amende, qui pourrait être de première classe, pourrait être majorée si l’œuvre piratée est disponible en offre légale.

Christine Albanel s'est déjà exprimée contre cette dernière proposition, jugée trop répressive. « Je trouve qu’on est dans une logique pédagogique alors que l’amende, je trouve qu’on est beaucoup plus dans une logique plus répressive. Au fond, la précédente loi c’était la prison, des amendes très très lourdes, et là je trouve qu’on est dans une logique qui n’est pas celle que nous voulons porter qui est essentiellement pédagogique ». Et d'ajouter « pour une personne qui continue à télécharger massivement, on pourra toujours continuer à saisir le juge. Il y a une loi qui a été votée il y a deux ans et qui effectivement prévoit des sanctions très lourdes. Pour un piratage massif, les gens qui cassent les systèmes, on pourra toujours bien sûr saisir le juge et là, on aura des sanctions lourdes. Mais pour tous les téléchargements qu’on connait chez nos enfants, je crois que la loi est une réponse adaptée, car ils peuvent se dire que s’il y a offre légale en grand nombre, suppression des DRM, des films accessibles plus vite, peut être que ca vaut moins la peine de télécharger illégalement ».

29 octobre : La commission des Affaires culturelles du Sénat a finalement opté pour la coupure de l'accès Internet comme sanction ultime de la riposte graduée, et a émis un avis défavorable sur la proposition d'amendement de la commission des Affaires économiques, qui prônait plutôt une amende. Selon le rapporteur Michel Thollière, « L'amende n'est pas socialement acceptable. Son caractère répressif ne respecte pas les accords Olivennes et la proposition de la ministre de la Culture ».

3 - Le feuilleton Hadopi (épisode 3) : Consensus sénatorial autour de la riposte graduée

29 octobre : L'examen du projet de loi Création et Internet a débuté comme prévu au Sénat. La dizaine de sénateurs qui ont présenté leur point de vue sur le sujet ont presque tous été unanimes sur le principe de la riposte graduée, pour tenter de combler l'échec de la précédente loi DADVSI. Les socialistes Serge Lagauche, Catherine Tasca et Richard Yung ont même apporté leur soutien au gouvernement, et ont salué une « démarche consensuelle, pédagogique et novatrice à laquelle on ne peut que souscrire », tout en fustigeant la nouvelle position de Free et de son PDG Xavier Neil : « Il est regrettable que certains FAI se soient permis de retirer leurs signatures sous le prétexte fallacieux qu'on leur a fait signer une page blanche »... Il y a également une presque totale unanimité pour restreindre la portée juridique de l'amendement 138 sur la directive Paquet Telecom (même si Christine Albanel réaffirme que la France demandera sa suppression). Dans ces conditions, on voit mal comment le projet de loi pourrait être rejeté...

Quelques critiques ont néanmoins été émises, la principale étant l'absence d'engagement des industries culturelles pour développer des offres légales. Les sénateurs souhaitent revenir à l'équilibre obtenu avec les accords de l'Elysée, et plusieurs amendements seront donc proposés dans ce sens (révision de la chronologie des médias, suppression des DRM, création d'un standard interopérable). Pour ce dernier point, la ministre de la Culture se félicitait de l'annonce de l'abandon des DRM par Universal (mais cette levée de DRM ne sera effective que sur la plateforme de SFR dans un premier temps, alors que seules quelques expérimentations seront tentées avec les autres plateformes légales). L'autre point qui pose problème est bien évidemment les moyens que l'internaute accusé aura pour se défendre (à ce sujet, le site The Pirate Bay a annoncé que ses trackers renverront désormais des adresses IP fantômes, pour tromper les systèmes de relevés automatiques des infractions utilisées par des sociétés comme Advestigo, qui devront donc renforcer leurs contrôles).

Bien évidemment, on devine déjà que le texte va accoucher d'un monstre qui sera difficile à mettre en œuvre et qui montrera vite ses limites face aux pirates. C'est d'ailleurs le député socialiste Christian Paul qui résume le mieux la mission de l'Hadopi : « Puiser de l'eau avec un filet à papillon »...

4 - Le feuilleton Hadopi (épisode 4) : le Sénat a validé le projet de loi

30 octobre : Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'examen du projet de loi "Création et Internet" n'aura pas trainé. Les sénateurs ont en effet déjà étudié et voté l'ensemble des dispositions et des 177 amendements du texte, le tout en moins d'une journée. Ce n'est en fait pas très étonnant, puisque l'unanimité sur cette loi était quasi totale dans les rangs des sénateurs (seul le PCF s'est abstenu). http://www.senat.fr/dossierleg/pjl07-405.html
Voici les principaux points qui ont été discutés au cours de cette journée :

- L'Hadopi enverra un premier avertissement par e.mail à l'internaute repéré par les ayants droit, puis en cas de récidive une lettre recommandée. Ensuite, l'autorité passera aux sanctions, à savoir une suspension pouvant aller jusqu'à un an de l'accès à Internet. Mais la durée de la suspension sera réduite s'il accepte une transaction. La première suspension de ligne sera de 1 mois, et non de 3 mois maximum comme le prévoyait le texte.
- Pour les entreprises et les établissements collectifs, l'Hadopi demandera l'installation de moyens techniques pour empêcher les salariés ou les utilisateurs de pratiquer le téléchargement illégal depuis leur poste.
- L'amendement qui proposait de rendre obligatoire au sein de l'Hadopi la désignation de représentants des consommateurs et des internautes a été rejetée, tout comme celui qui imposait la présence d'un membre de la CNIL pour veiller au respect de la vie privée.
- Au nom du respect de la vie privée au sein d'une famille, les noms des œuvres piratées ne seront pas mentionnés dans les lettres d'avertissement de l'Hadopi. Les seules informations fournies seront la date et l'heure de l'infraction. Voilà un nouvel article très inquiétant puisque dès lors, l'internaute accusé d'une infraction sera dans l'impossibilité d'en connaitre la nature, ce qui risque donc de compliquer un peu plus la possibilité de se défendre...
- Plus rassurant, les sénateurs ont adopté contre l'avis du gouvernement un amendement de Bruno Retailleau qui oblige l'Hadopi à ne mettre en œuvre ses sanctions que pour des "faits constituant un manquement", et non plus pour des "faits susceptibles de constituer un manquement". L'autorité devra donc avoir des preuves concrètes qu'un internaute a manqué à son obligation de sécurisation de sa ligne. En conséquence, l'adresse IP collectée automatiquement via des serveurs peer-to-peer ne sera pas suffisante, un début de téléchargement devrait être mis en œuvre. Mais dans ces conditions, l'autorité aura du mal à atteindre l'objectif de la ministre de la culture de 1000 sanctions par jour...
- Autre avancée, l'envoi d'une lettre recommandée avant une sanction est désormais obligatoire (elle était facultative dans le texte original).
- La double sanction (administrative et judiciaire) reste possible, même si ces cas seraient "rarissimes" selon la ministre.
- Les sénateurs ont approuvé un amendement socialiste qui prévoit la mise en place d'une hotline pour l'autorité, où l'internaute pourra "adresser des observations à la commission de protection des droits" (pour autant, l'Hadopi n'aura pas d'obligation de réponse). Plus gênant, il ne sera pas possible de contester les premiers messages d'avertissements, car selon la Ministre cette procédure pourrait anéantir le système si des milliers d'internautes contestent les avertissements.
- Comme prévu, la sanction sous la forme d'amende a été rejetée à une écrasante majorité (297 voix contre 15), au profit de la suspension de la ligne.
- L'Hadopi pourra décerner un label pour les éditeurs de logiciels de sécurité permettant de sécuriser les lignes des internautes contre le piratage.
- Malgré l'absurdité de l'idée et les menaces qu'elle procure sur les libertés individuelles, les sénateurs ont approuvé un amendement qui consiste à inviter les internautes à installer un spyware dans leurs machines pour les assurer de la sécurisation de leur installation informatique contre le piratage (disponible sur autre chose que Windows ?).
- La lutte contre le piratage sera intégrée au programme du Brevet informatique et Internet des collèges.
- Autre point gênant, le recours contre une sanction de l'Hadopi ne sera pas suspensif, car selon la ministre ce point pourrait ralentir le fonctionnement de l'autorité. Autrement dit, les internautes sont présumés coupables quoi qu'il arrive, même si une erreur administrative a été commise.
- L'Hadopi pourra choisir une sanction alternative : mettre en place des mesures de filtrage ou de bridage de l'accès Internet. Par exemple, si la technologie le permet, l'internaute pourrait conserver l'accès à la messagerie, où encore avoir un débit fortement réduit.
- Les industries culturelles seront dans l'obligation d'aligner le délai de la VOD au niveau de celui des DVD avant le 1er mars 2009.
- Les industries culturelles devront choisir un standard interopérable de DRM pour la musique dans les 6 mois qui suivront la promulgation de la loi (autrement dit, puisque cet objectif est techniquement impossible, toutes les maisons de disque devront avoir retiré les DRM de leurs catalogues).

Le texte sera (en principe) examiné à l'Assemblée Nationale en janvier ou février prochain, sauf si l'étape très courte du Sénat encourage les députés à accélérer l'examen du projet de loi.

5 - Le feuilleton Hadopi (épisode 5) : L'UFC-Que Choisir et le ministère de la Culture s'affrontent par sites interposés

30 octobre : Curieuse coïncidence. C'est le même jour que l'association des consommateurs UFC-Que Choisir et le Ministère de la Culture ont choisi pour ouvrir leur site anti-Hadopi pour le premier et pro-Hadopi pour le second.

Il fallait faire oublier le fiasco du site lestelechargements.com, un site créé par Publicis à la demande de Renaud Donnedieu de Vabres, qui avait coûté 180.000 € aux contribuables alors qu'il s'agissait d'un simple site basé sur la plateforme open source Dotclear, et qui avait été abandonné suite à la fermeture abrupte des commentaires. Le ministère de la Culture a donc fait appel à l'agence JMS l'Inconscient Collectif pour mettre en place le site de propagande jaimelesartistes.fr afin de promouvoir la riposte graduée auprès des jeunes internautes. Pour le moment, très peu de contenus : quelques vidéos de Christine Albanel, Michel Thiollière (rapporteur du texte), Olivier Henrard (conseiller de Christine Albanel) et Jacques Toubon, une FAQ, un slogan "Pirater tue les artistes" et des fiches pratiques (avec quelques erreurs en prime). Et bien évidemment aucun commentaire possible... Plus amusant, en examinant le code source des pages du site, on découvre la liste des partenaires de l'opération : Canal+, M6, France Télévisions, TF1, Disqueenfrance (SNEP), UPFI, Sacem, SACD, SCAM, ARP, USPA, Neuf Cegetel, Numericable, Telecom Italia, et Orange. Evidemment pas de trace de Free... et bien si ! Le logo du FAI se trouve dissimulé ici : http://www.jaimelesartistes.fr/photos/free.jpg

Le site jaimelesartistes.fr va avoir du mal à rivaliser avec le site concurrent de l'UFC-Que Choisir, nommé ca-va-couper.fr , présenté comme « une parodie du projet de loi Création et Internet, de l'Hadopi et de la Riposte graduée », et qui cible également les jeunes internautes. Le message d'accueil ne laisse aucun doute sur le contenu humoristique du site : « Salut c'est Dédé. Dédé, de Ca-va-couper.fr ! J'ai l'immense plaisir de t'annoncer qu'il y a 72 heures, tu t'es fait flasher à 9072 kbit/s en train de télécharger, illégalement, de la musique sur Internet. Du coup, j'ai la joie et l'honneur de procéder à la coupure de ta connexion Internet. Quoi ? T'es pas content ? ». Outre les vidéos mettant en scène un pathétique agent des forces de l'ordre, les fonds d'écran, les logos, les bannières et les invitations à envoyer à ses amis, le site renvoie vers plusieurs articles et dossiers de l'association sur le sujet de la riposte gradée et du téléchargement illégal. On notera que les 2 sites ne sont pour le moment pas à jour à l'issue de l'examen du projet de loi par le Sénat. La course peut donc commencer...

31 octobre : Sans surprise, la liste des partenaires du site gouvernemental a rapidement été effacée. En revanche, la réactivité a été bien moindre quand les internautes ont signalé l'absence d'iTunes dans la liste des offres légales (pourtant le site le plus important du marché en termes de chiffre d'affaires). Le site a néanmoins été rajouté, mais il reste de nombreuses lacunes. Ainsi, selon le site, Free ne dispose d'aucune offre de musique ou de vidéo à la demande (no Orange d'ailleurs, alors qu'il produit lui-même du contenu...).

6 - Nouveau rappel de batteries Sony

Sony n'a décidemment pas de chance avec ses batteries. Après un premier rappel de près de 10 millions de modèles entre 2005 et 2007 (pour un coût de 340 millions d'euros), Sony avait rappelé début septembre 438.000 PC portables VAIO VGN-TZ, suite à un problème de câble entrainant une surchauffe anormale. 209 signalements ont été effectués, dont 7 cas de brûlures. Plus d'informations ici.
Mais cette semaine, d'autres constructeurs ont lancé un rappel de batteries Sony, suite à 19 plaintes aux USA dont 17 concernaient un embrasement de la machine. Ainsi, HP rappelle 74.000 portables (HP Pavilion dv1000, dv8000 and zd8000, Compaq Presario v2000 et v2400, HP Compaq nc6110, nc6120, nc6140, nc6220, nc6230, nx4800, nx4820, nx6110, nx6120, nx9600, dont le code-barre de la batterie commence par A0, L0, L1 ou GC). Toshiba rappelle de son côté 14.400 portables (Satellite A80, Satellite M50, Satellite M40X, Satellite Pro M40X, Tecra A3, Tecra S2, Equium M40X, M50 et A3, A5, S2). Enfin, Dell rappelle plus de 10.000 portables (Latitude 110L et D530, Inspiron 1100, 1150, 5100, 5150, 5160 avec une batterie sont l'identifiant est OU091, et également les portables Latitude D505, D510, D520, D600, D610 et Inspiron 500M, 510M, 600M, Precision M20 passés par le SAV). Au total, ce sont donc 100.000 batteries qui s'ajoutent à la liste maudite de Sony.

7 - Azure, Windows 7, Server 2008 R2 et Vista SP2 présentés à la Microsoft Professional Developers Conference 2008

La Microsoft Professional Developers Conference 2008 a été l'occasion pour l'éditeur de Redmond de dévoiler le futur de ses systèmes d'exploitation.

Le premier système d'exploitation de Microsoft fonctionnant sur le principe du cloud computing s'appellera Windows Azure, et il permettra de proposer aux entreprises un système pour mutualiser et industrialiser l'hébergement d'applications disponibles via Internet. Il sera associé à une suite de services en ligne (Azure Services Platform), composée de plusieurs services techniques : .Net Services (couche applicative) SQL Services (gestion des données), SharePoint Services (portail et gestion de contenu) et CRM Services (gestion de la relation clients). Azure sera donc concurrent des offres Amazon EC2 et Google AppEngine, avec quelques facilités en plus puisque les développeurs pourront se contenter de Visual Studio. Azure est attendu courant 2009. http://www.microsoft.com/azure/windowsazure.mspx

Comme prévu, Microsoft a distribué la première version de test de Windows 7 (build 6801). Au programme : nouvelle interface Scenic avec une barre des tâches transparente qui copie le dock de MacOS X (présence de raccourcis et d'application en cours, affichage de miniatures des fenêtres liées à une application), zones réactives pour repositionner les fenêtres, disparition du volet Windows mais conservation des gadgets qui peuvent flotter n'importe ou sur l'écran, personnalisation du menu démarrer, utilisation de "Libraries" dans l'explorateur Windows pour regrouper tous les fichiers d'un même type, menu contextuel pour les applications de la barre des tâches ("jump lists"), panneau de recherche unifié, interface ruban dans Paint et WordPad, loupe, évolution de Windows Media Player pour piloter la lecture des titres ou images avec les périphériques compatibles détectés sur le réseau ("StreamOn"), meilleur support des configurations multi-écrans et rétroprojecteurs, bureau distant, gestion plus fine de l'UAC, support des clés USB avec BitLocker, nouvel environnement réseau ("HomeGroup"), gestion de 256 processeurs (contre 128 pour Windows Server), réduction du temps de démarrage et des accès disques, technologie multi-point pour les interfaces tactiles, optimisation pour les netbooks, API Direct2D basée sur Direct3D pour remplacer à terme GDI/GDI+, accélération par GPU, DirectX 11 (avec un support des cartes DirectX 9, 10 et 11), support des disques durs virtuels VHD, connexion sans VPN avec IPv6 et IPSec ("Direct Access"), contrôle des applications ("AppLocker"), ligne de commande ("PowerShell 2.0"), support de DNSSEC, panneau des périphériques (Device Stage), nouvelles aides (Action Center), nouveau Framework pour les animations, support amélioré de Bluetooth... La première version beta de Windows 7 est attendue début 2009.

Côté serveur, Microsoft a livré les premiers détails sur Windows Server 2008 R2. Basé sur le noyau de Windows 7, il ne sera disponible qu'en version 64 bits. Il disposera d'une nouvelle version d'Hyper-V et d'une fonction de migration des machines virtuelles (Live Migration). Terminal Services prendra en charge la distribution de paquets virtualisés. Enfin, une nouvelle console de gestion des annuaires Active Directory sera proposée.

Microsoft a également commencé à distribuer une version préliminaire du Service Pack 2 de Windows Vista à certains de ses clients. Attendu pour début 2009, il apportera les évolutions suivantes : gestion de nouveaux matériels et standards, moteur de recherche Windows Search 4.0, pack Bluetooth 2.1 Feature, gravure sur Blu-Ray, logiciel de connexion Wi-Fi Windows Connect Now, et prise en charge des marqueurs temporels UTC par le système de fichiers exFAT.

Enfin, la surprise de la conférence a été l'annonce d'une version en ligne d'Office 14, compatible Internet Explorer, Firefox et Safari. Il utilisera les services d'Office Live et devrait améliorer les fonctions de collaboration. Une version d'essai sera disponible fin 2008.