NewsLetterOnline.net - Edition 392 du 7 octobre 2008

Edito

L'information était attendue, elle vient d'être confirmée : AMD va subir une réorganisation radicale, puisque la société va se diviser en 2 entités : AMD, une entreprise "fabless" qui se recentrera « sur la conception et le développement de l'innovation informatique et de solutions graphiques », et The Foundry Company (TFC), une coentreprise entre AMD et Advanced Technology Investment Company (ATIC, un fond souverain de l'émirat d'Abu Dhabi), qui reprendra les usines allemandes de Dresde, ses outils, ses droits de propriété intellectuelle, et qui investira de 3,6 à 6 milliards de dollars sur 5 ans, avec en particulier la migration et le renforcement des usines allemandes, et la construction d'une nouvelle usine à New York. TFC sera détenu par AMD à hauteur de 44,4 %, contre 55,6 % pour ATIC. Avec cette opération, TFC va prendre en charge une partie de la dette d'AMD (1,2 milliard de dollars) et va lui verser dans le même temps 700 millions de dollars en échange de sa participation dans TFC. Enfin, le fonds souverain Mubadala va augmenter sa participation dans AMD à hauteur de 19,3 %, soit un versement de 314 millions de dollars supplémentaires. L'opération sera achevée début 2009, et permettra à AMD d'ignorer pour quelques temps les problèmes de financement afin de se concentrer sur des solutions concurrentes à Intel.

Les articles de la semaine

1 - SFR éclipse Neuf Cegetel (article publié le 30 septembre 2008)

NeufBox par SFR

Trois mois après avoir absorbé Neuf Cegetel, SFR a annoncé que cette marque allait s'effacer devant la marque SFR, afin de proposer des offres mobiles et ADSL sous un label d'opérateur global. La NeufBox va ainsi devenir « la NeufBox par SFR », avec les mêmes fonctionnalités qu'auparavant et le même tarif. SFR ajoute néanmoins quelques services : une assistance téléphonique dédiée, l'envoi d'un technicien sous 48 heures en cas de problème technique (ce qui n'est pas vraiment nouveau en réalité), et surtout, en cas de coupure du service pendant 48 heures, prêt d'une clé internet 3G+ (contre une caution de 59 €). Bonne nouvelle : l'échange avec une ancienne NeufBox (autre que la NB4) sera gratuit. Mauvaise nouvelle en revanche, SFR va stopper la commercialisation du téléphone hybride WiFi/GSM Twin, pour promouvoir en contrepartie son offre Happy Zone. Enfin, de nouveaux forfaits mobiles vont faire leur apparition : « Illimythics Famille » permettra d'appeler la NeufBox de façon illimitée depuis plusieurs mobiles.
Côté migration, celle des abonnés AOL est totale. Ce sera également le cas des abonnés Club-Internet d'ici fin 2008 et des abonnés Tele2 d'ici la rentrée 2009.
Enfin, SFR profite de l'occasion pour revoir légèrement son logo.

2 - Le Mac Pro pollue (article publié le 30 septembre 2008)

Voilà encore une histoire dont Apple se serait bien passée. Un chercheur du CNRS, qui souhaite rester anonyme, a fait l'acquisition d'un Mac Pro en février 2007. Dès les premières utilisations, le chercheur a détecté de fortes odeurs, qui ont rapidement provoqué une irritation de la cornée et des voies respiratoires. Malgré un changement d'alimentation puis un échange de machine par Apple Care, le problème persistait. En examinant les forums sur Internet, le chercheur a découvert que de nombreux utilisateurs subissaient le même problème. Selon eux, en examinant le numéro de série des machines incriminées, il semblerait que les Mac Pro défectueux proviennent tous de Chine.
Le chercheur a donc contacté Greenpeace, qui l'a renvoyé vers le laboratoire d'analyse Analytica. Et le rapport de ce dernier est alarmant : le Mac Pro dégagerait 7 contaminants organiques volatils, dont du styrène et du benzène. Le rapport a été transmis à Apple en février 2008, mais celui-ci n'a toujours pas réagi. Si le problème est confirmé, les conséquences pourraient être sérieuses pour la firme de Cupertino.

3 - Le filtrage d'Internet revient sur le devant de la scène (article publié le 1er octobre 2008)

Plusieurs grands groupes américains (NBC Universal, Viacom, la Songwriters Guild of America, AT&T, Cisco Systems et Microsoft) ont créé un nouveau lobby nommé Arts+Labs, dont le but est « d'éduquer et informer les consommateurs sur le vaste choix de divertissements en ligne dont ils disposent », mais également de les informer sur « le spam, les virus, et [surtout] l'échange illégal de fichiers ». Dirigé par Mike McCurry (ancien directeur des relations presse de Bill Clinton) et Mark McKinnon (ancien conseiller en communication auprès de George W. Bush et de John McCain), ce groupe de pression a comme réel objectif de remettre en cause la neutralité du net, tout simplement en demandant aux parlementaires américains de voter des lois permettant aux FAI de filtrer Internet pour bloquer l'échange de fichiers illégaux. Selon Mark McKinnon, « nous estimons qu'il est important de concentrer nos efforts afin que les artistes puissent tirer profit de leur créativité. Arts+Labs travaillera pour que [...] les artistes puissent partager facilement leurs innovations au travers de nouveaux canaux de distribution avec la confiance que leurs droits légaux seront respectés ».
L'organisation Public Knowledge, qui milite au contraire pour préserver la neutralité du net, dénonce la présence d'AT&T au sein de ce lobby, dont les influences risquent fort de permettre la mise en place d'un filtrage généralisé.

4 - La CNIL fait appel à Signal Spam dans sa lutte contre les spammeurs (article publié le 1er octobre 2008)

On commençait à désespérer sur la réelle utilité de Signal Spam (qui, il faut le savoir, ne compte qu'un seul employé, mis à disposition par la DDM, comme l'avait dévoilé un rapport sur l'application de la loi LCEN). Mais l'initiative reprend vie, suite à un accord signé avec la CNIL qui va recevoir chaque mois la liste des entreprises les plus signalées par les internautes qui s'estiment victimes de spam. La commission réalisera donc des contrôles sur les méthodes de collecte des adresses e.mails utilisées, sur la validité du consentement des personnes démarchées (opt-in) et sur le respect du droit d’opposition à la réception de nouveaux messages. Elle indique par ailleurs que « d’ores et déjà, certaines entreprises identifiées font l’objet d’un rappel à la loi et sont placées sous surveillance par la CNIL qui contrôlera de très près leurs futures opérations de prospection ». Rappelons que la CNIL dispose désormais d'un pouvoir de sanction, et peut prononcer des amendes pouvant atteindre au maximum 300.000 €.

5 - L'américain GameStop s'offre Micromania (article publié le 2 octobre 2008)

L'enseigne Micromania, le premier distributeur français de jeu vidéo (25 % de parts de marché), vient d'être racheté par le groupe texan GameStop (leader mondial du secteur avec 5557 points de vente) pour 480 millions d'euros. Filiale de L Capital (LVMH), elle est composée de 332 points de vente et regroupant près de 1300 salariés. L'opération requiert l'approbation de la Commission européenne, et devrait être finalisée en novembre.

6 - Nintendo annonce DSi, une nouvelle console portable (article publié le 3 octobre 2008, mis à jour le 7 octobre 2008)

Nintendo DSi

Les rumeurs se sont confirmées : lors de sa conférence de presse du 2 octobre, Nintendo a dévoilé une nouvelle version de la Nintendo DS, destinée à contrer la future PSP-3000 (laquelle est attendue le 15 octobre prochain). Après la DS et la DS Lite, le fabricant nippon annonce la DSi : légèrement plus grande (137x74,9 mm contre 133x73,9 mm) mais moins épaisse (18,9 mm contre 21,5 mm) et plus légère (214 g contre 218 g), elle dispose de 2 écrans TFT légèrement plus grands que ceux de la DS (3,25" contre 3") avec toujours un tactile (celui du bas), ainsi que des haut-parleurs de meilleure qualité. Elle dispose d'une batterie qui se charge en 2H30 (contre 3 heures pour celle de la DS) mais qui offre en contrepartie une autonomie plus courte (3 à 14 heures contre 5 à 19 heures pour la DS).

Autre nouveauté, la DSI intègre 2 APN (un de 3 Mpixels sur la coque extérieure et un de 0,3 Mpixels à l'intérieur). Les photos (qui pourront être retouchées avec un logiciel intégré) pourront être stockés soit dans un espace de stockage interne, soit dans... une carte SD, dont le port remplace le port GBA (supprimant donc la compatibilité avec les titres Gameboy Advance). Il faut noter que des éditeurs craignent déjà que cette solution facilite le piratage alors que les précédentes DS nécessitent un linker... D'autre part, la DSi intègre un navigateur Internet, ainsi qu'un lecteur MP3 qui pourra exploiter le contenu des cartes SD. Enfin, Nintendo s'est inspiré de la Wii et de son service WiiWare pour annoncer que la DSi bénéficiera d'un service DSiWare, permettant de télécharger du contenu adaptée à la console portable, avec un système de points similaire à celui du WiiWare (1000 points seront offerts aux joueurs qui se connecteront sur le DSiWare avec mars 2010).
La DSi sera disponible au Japon le 1er novembre prochain pour 18.900 ¥ (environ 129 €) dans un premier temps en 2 couleurs (noir et blanc). Elle sera ensuite proposée aux USA (début 2009) et en Europe (printemps 2009).

Mise à jour du 7 octobre 2008 : Nintendo a dévoilé que, contrairement à la DS Lite, la DSi sera zonée. Le zonage ne s'appliquera que sur les titres spécifiquement développés pour cette console. Selon le fabricant, cette sécurité à été ajoutée pour permettre de fournir des services en ligne spécifiquement conçus pour chaque région, et pour permettre l'intégration d'un contrôle parental qui répond à des conditions d'âge différentes selon les pays. Des arguments pas très convaincants... Nul doute que cette limitation a pour but de stopper l'import. Il reste donc à espérer (sans doute vainement) un effort de localisation pour compenser la probable réduction du nombre de jeux disponibles en zone européenne...

7 - NVidia fait le ménage, dans son catalogue... et ses partenaires

C'est désormais officiel : nVidia va se séparer de 5 de ses partenaires (sur 24) pour pouvoir simplifier l'offre de cartes auprès des consommateurs. Les 5 victimes sont donc : Foxconn, Club3D, ECS, Biostar et Albatron. Un choix évidemment logique, puisque ces 5 sociétés proposaient les cartes 3D les moins chères, obligeant les plus gros partenaires de nVidia à réduire leurs marges. Ce choix ne va donc pas vraiment rendre les cartes à base de GPU nVidia très populaires...
Pire, côté simplification, nVidia se prépare à rajouter un niveau supplémentaire de complexité, en renommant une partie de ses cartes GeForce 8 et GeForce 9 en GeForce GTx 1xx ! Ainsi, les GeForce 9500 GT (G96) deviennent les GeForce GT 120. Les GeForce 9600 GT (G94) deviennent les GeForce GT 130. Enfin, les GeForce 8800 GT et 9800 GT (G92) deviennent les GeForce GTS 150. Il n'en reste pas moins que les cartes de nVidia restent toujours plus chères que les cartes d'ATI à puissance équivalente.

8 - Skype, acteur (involontaire) de la surveillance chinoise

Des chercheurs canadiens du groupe Citizen Lab, membre de l'OpenNet Initiative, ont découvert que le logiciel Skype, opéré en Chine par TOM-Skype (filiale commune de Skype et du FAI TOM Online), surveillait les internautes chinois. La présence d'une faille de sécurité sur un serveur de TOM mal protégé a permis à ces chercheurs de découvrir plus d'un million de messages stockés (concernant uniquement la messagerie instantanée et non les conversations vocales), issus de 59 pays, ainsi que des données personnelles des utilisateurs comme leur adresse IP. Les messages seraient automatiquement archivés dès la détection d'une présence de certains mots-clés (Parti communiste, Falun gong, Tibet Hu Jintao...). De plus, la censure serait également à l'oeuvre dans les messages sous la forme d'un dispositif de filtrage. Skype a démenti être au courant de cette activité de flicage (hormis le dispositif de filtrage, une condition indispensable pour s'implanter en Chine selon Josh Silverman, le président de Skype, qu'il avait publiquement reconnue en avril 2006). La société a donc demandé des comptes à TOM. Ce dernier a répondu qu'il ne faisait qu'obéir aux consignes en vigueur dans le pays... TOM a depuis corrigé les failles de son serveur, et les 2 partenaires réfléchissent à un nouveau système de stockage des messages, cette fois un peu plus sécurisé.

9 - Microsoft installe un centre de recherche en France

Lors d'une conférence à Paris, Steve Ballmer, le PDG de Microsoft, a annoncé la création d'un centre technologique européen dédié à Internet, composé d'une centaine de chercheurs. Le centre sera installé à Issy-les-Moulineaux, avec des antennes à Londres et Munich, il aura pour mission de renforcer l'innovation de Microsoft en matière de recherche sur Internet (résultats adaptés aux spécificités linguistiques et aux marchés locaux, enrichissement des résultats - avec des vidéos, sons, images, services - et nouveaux modèles de publicité) afin d'améliorer ses parts de marché (actuellement de 9 % seulement, contre 70 % pour Google). Il faut noter au passage qu'Issy-les-Moulineaux accueillera courant 2009 le siège de Microsoft France et EMEA. Cette initiative fait partie d'un programme d'investissement de Microsoft, qui se monte à 600 millions de dollars par an en Europe.

10 - Le feuilleton Hadopi, suite : l'Europe désavoue Sarkozy qui désavoue Albanel...

Il y a quelque chose de frappant entre le projet de loi Hadopi et celui de la loi DADVSI : dans les 2 cas, les gouvernements en place semblent prendre un malin plaisir à accumuler bourde sur bourde, et à montrer un vain acharnement qui vire rapidement au ridicule.
Ainsi, suite au vote de l'amendement 138 de Guy Bono et Daniel Cohn-Bendit par le Parlement européen dans le cadre de l'étude de la 3ème directive "Paquet Telecom", amendement qui a pour conséquence d'interdire partiellement le principe de riposte gradué (en particulier la possibilité de couper l'accès Internet sans intervention de la justice), Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, semblait plutôt confiante de voir ce vote contrecarré par le Conseil Européen suite à la prise de position de Viviane Reding, commissaire européenne à la Société de l'information et des Médias, qui avait annoncé son intention de le rejeter. Or le cabinet de Mme Reding a en réalité démenti cette information, puisque la commissaire a finalement accepté cet amendement. Et pour cause : elle est actuellement en campagne pour se faire réélire à son poste, il aurait été malvenu de retoquer un amendement approuvé par 88 % des parlementaires...
Face à ce nouveau revers, Christine Albanel, qui communique officiellement que l'amendement n'a pas de portée suffisante pour mettre en péril la riposte graduée, a en réalité décidé de prendre officieusement contact avec Viviane Reding pour discuter des modifications à apporter au projet de loi pour éviter une condamnation de la France pour non-respect de la réglementation européenne. Elle lui proposait par exemple de transformer le statut de la haute autorité (Hadopi) en un tribunal... ce qui est irréaliste puisque les internautes ne sont pas en mesure de proposer une défense contre les accusations des ayants droit.

Face à la menace de l'enlisement du projet, l'Elysée a donc décidé de contre-attaquer. Dans une lettre adressée à José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, Nicolas Sarkozy demande tout simplement le retrait immédiat de l'amendement 138 : « Je me réjouis que l’approche française de lutte contre le piratage, fondée sur la pédagogie et la dissuasion de préférence à la répression judiciaire, suscite une adhésion croissante des autres États membres. Il est toutefois crucial que la Commission soit très vigilante face aux menaces qui se manifestent au Parlement européen à l’occasion du vote du troisième « paquet télécom». Il est notamment fondamental que l’amendement n°138 adopté par le Parlement européen soit rejeté par la Commission. Cet amendement tend à exclure la possibilité pour les États membres d’appliquer une stratégie intelligente de dissuasion du piratage. Pour écarter l’amendement, je sollicite votre engagement personnel et celui de la Commissaire en charge du dossier, qui connaît particulièrement la situation des créateurs puisqu’elle était présente cette année encore pour les défendre, à vos côtés, au Festival de Cannes ». En rédigeant cette lettre, l'Elysée a en réalité commis 2 erreurs. La première est d'avoir désavouée Christine Albanel et son ministère, qui continuent de minimiser (à tort) les conséquences du vote l'amendement. La seconde erreur est d'avoir tenté de pousser Barroso à violer l'article 11 du statut de la fonction publique européenne : « Le fonctionnaire doit s’acquitter de ses fonctions et régler sa conduite en ayant uniquement en vue les intérêts des Communautés, sans solliciter ni accepter d’instructions d’aucun gouvernement, autorité, organisation ou personne extérieure à son institution ». Bien entendu, cette initiative a été vivement contestée par les opposants à la loi Hadopi, dont le député Guy Bono.

Malheureusement pour notre président, la réponse du cabinet de Barroso a été pour le moins cinglante : « La commission européenne respecte la décision démocratique du parlement européen. Du point de vue de la Commission, cet amendement est un rappel important des principes clés juridiques, inhérents à l'ordre juridique de l'Union européenne, particulièrement quant aux droits fondamentaux des citoyens. La formulation de l'amendement est rédigée délibérément pour laisser aux États membres la possibilité d'atteindre un juste équilibre entre plusieurs droits fondamentaux, à savoir le droit au respect de la vie privée, le droit de propriété, celui d’avoir droit à des voies de recours effectives, et le droit à la liberté de l'information et de l'expression. Comme le paquet télécom est voté dans une procédure de codécision, un accord entre le Parlement et le conseil est nécessaire avant qu’un amendement devienne loi ». Il s'agit donc d'un véritable camouflet infligé à Nicolas Sarkozy par la Commission européenne, qui se dit donc prête à accepter l'amendement.

Face à la déroute quasi-totale du projet, quelle va être la nouvelle tactique du gouvernement ? Nicolas Sarkozy, en tant que président de l'Union européenne, va t-il tenter d'opposer son véto à l'ensemble de la directive européenne ? Christine Albanel, qui se retrouve sur un siège éjectable, va t-elle être dans l'obligation de revoir sa copie ? Il semble que le gouvernement ai décidé de tenter un coup de force en essayant de faire adopter dans la précipitation le texte de loi avant que la directive n'arrive en seconde lecture devant les parlementaires européens, quitte à être confronté à la justice européenne dans quelques mois. La confirmation ne devrait plus tarder : le texte du projet de loi Création et Internet doit en principe être étudié au Sénat à partir du 18 novembre...