Edito A La Une Les articles de la semaine |
Le fameux « Ballot Screen » proposé par Microsoft pour
régler définitivement les problèmes du choix du navigateur Internet
avec Windows 7 semble soulever l'enthousiasme des autorités
européennes. L'éditeur, étonné de cette réception si positive, semble
désormais prêt à adopter cette méthode pour tous les problèmes à venir.
Ainsi, il vient d'annoncer que la version européenne d'Office 2010 aura
également son « Ballot Screen » dans la procédure
d'installation, pour permettre de sélectionner les formats par défaut
utilisés avec les logiciels de la suite bureautique (Office 97-2003,
Office 2007, Open XML ou OpenDocument).
Autant il était logique de proposer le choix du navigateur au démarrage
de Windows 7 au vu du problème de concurrence, autant la solution
choisie cette fois par Microsoft semble pour le moins douteuse. En
effet, depuis le Service Pack 2 d'Office 2007, il est déjà possible de
choisir le format standard de fichiers. Or le souci n'est pas le format
par défaut, mais la façon dont Office gère les formats alternatifs
(l'implémentation d'OpenDocument dans Office 2007 est en effet très
discutable au vu de ses limites). D'ailleurs, même le dernier format de
Microsoft, l'OpenXML, connait des problèmes. Ainsi, les utilisateurs
d'Office 2008 pour Mac ont découvert avec le Service Pack 2 qu'il leur
était impossible d'ouvrir les fichiers utilisant ce format (un patch
est en cours de déploiement). Il aurait été bien plus sain pour la
concurrence sur le marché des suites bureautiques d'unifier les normes
OpenXML et OpenDocument...
Le site de microblogging Twitter se
souviendra longtemps de l'été 2009, comme d'une période noire de son
évolution.
En juillet, un hacker a réussi à pirater le site de microblogging en
détournant le compte Gmail d'un administrateur, et en subtilisant 310
documents. Il a retransmis le tout au site TechCrunch, qui a fait fi de
l'éthique en publiant de nombreuses informations confidentielles :
prévisions de chiffre d'affaires, de recrutements d'utilisateurs,
d'employés, compte-rendu de réunions stratégiques (avec Google ou
Microsoft), projet d'émission de télévision, de goodies, des plans de
bureau... Ce piratage a surtout permis de découvrir la légèreté de la
sécurité du site, qui avait déjà été piraté quelques mois auparavant.
Cette semaine, le site a été victime d'une attaque par DDoS (déni de service distribué) qui a provoqué son indisponibilité pendant plusieurs heures. Cette frappe était en fait dirigée contre un blogger géorgien militant, surnommé cyxymu, un économiste de 34 ans qui critique la politique de Mouscou en Géorgie. Il accuse le gouvernement russe d'avoir essayé de le faire taire avec cette action, car son adresse e.mail a été usurpée et tous ses comptes (sur LiveJournal, Facebook et Youtube) ont été attaqués. Mais c'est Twitter qui en a surtout fait les frais, montrant ainsi son incapacité à lutter contre une des attaques les plus fréquentes sur le net.
Enfin, pour couronner le tout, la société texane TechRadium a porté plainte contre Twitter por violation de 3 de ses brevets, concernant son système de notification, qui serait une pâle copie de la technologie IRIS (Immediate Response Information System) de TechRadium, une société spécialisée dans les techniques d’envoi massif et de réception de messages courts sur différents canaux à plusieurs personnes en simultané. Twitter violerait ainsi les brevets sur “un système numérique de notification et de réponse”, “une méthode pour fournir une notification numérique”, et “une méthode pour fournir une notification numérique et recevoir des réponses”. TechRadium demande donc que Twitter lui reverse des dommages et intérêts, ce qui sera difficile puisque la société n'a aucun revenu...
Cantonné à des capacités inférieures
à 500 Go, le disque dur 2,5 pouces se lance à son tour dans la course
au gigantisme. Western Digital a ainsi annoncé la commercialisation
d'un modèle Scorpio Blue d'une capacité de 1 To, obtenu en empilant 3
plateaux de 333 Go. Toutefois, cette première mondiale cache une ruse :
l'épaisseur du disque est de 12,5 millimètres au lieu de 9,5 mm, ce qui
compromet son installation dans la plupart des portables. Le modèle 1
To (WD10TEVT) sera également accompagné par un modèle 750 Go
(WD7500KEVT). Tous les deux exploitent une interface SATA II à 3 Gb/s,
sont dotés de 8 Mo de cache et fonctionnent en 5200 rpm (alors que les
modèles inférieurs à 500 Go fonctionnent en 5400 rpm). Ils sont déjà
proposés dans les disques durs externes My Passport Essential SE, pour
199,99 $ (version 750 Go) et 299,99 $ (modèle 1 To). Seuls, ils seront
proposés à 189,99 $ (version 750 Go) et 249,99 $ (version 1 To), avec
une garantie de 3 ans. http://www.wdc.com/en/products/Products.asp?DriveID=685
C’est un joli coup marketing que réussit Western Digital, mais surtout
une belle revanche. Rappelons que dans la même bataille sur le marché
des disques durs 3,5 pouces, c’était Hitachi qui lui avait grillé la
politesse en franchissant en premier le seuil du téraoctet.
Mise à jour du 9 août 2009 : Les équipes marketing d'Hitachi
ont tenté de contrer l'annonce de Western Digtal, en annonçant cette
semaine le Deskstar 7K2000, un disque dur 3,5 pouces de 2 To qui serait
« le premier à fonctionner en 7200 rpm ». Il dispose de 5
plateaux de 400 Go, 32 Mo de mémoire, et une interface SATA-II. Sa
consommation est de 7,5 W au repos (contre 4,4 W pour le 7K1000), le
débit maximal est de 170 Mo/s et le temps d'accès en lecture est de 8,2
ms.
Hitachi semble toutefois oublier que des annonces pour des produits
équivalents ont déjà eu lieu chez Seagate (avec le Constellation ES 2
To) et Western Digital (avec le Caviar Green 2 To). Mais aucun des
trois modèles n'est pour le moment commercialisé...
L'industrie du cinéma a remporté une grande
victoire en réussissant à faire condamner les administrateurs de Pirate
Bay à 1 an de prison ferme et à une amende de 2,7 millions d'euros.
Mais, sans surprise, elle compte bien ne pas en rester là et veut
profiter du fait que le site soit devenu vulnérable pour le faire
disparaître à tout jamais.
Plusieurs studios, dont Disney, Universal, Warner Bros et Columbia
Pictures, viennent à nouveau de porter plainte auprès de la cour de
justice de Stockholm contre les quatre responsables du site et
l'opérateur Black Internet qui gère sa bande passante. Ils sont accusés
de continuer leurs activités illégales malgré la condamnation, comme
l'atteste une liste de 100 films et séries sous copyright encore
indexés par le site. Les studios demandent donc à la justice de faire
cesser ces actes de contrefaçon sous peine de lourdes amendes. Cette
nouvelle attaque risque d'effrayer les actionnaires de Global Gaming
Factory X AB (GGF X AB) et de donc de provoquer l'annulation de la
vente du site à ce dernier.
Toutefois, la vente risque de capoter bien avant cette échéance. En effet, selon Wayne Rosso, l’ancien PDG de Grokster qui a été engagé par GGF comme consultant dans le cadre de l’opération de rachat, la société n'aurait tout simplement pas la capacité de lever suffisamment de fonds pour se payer le site pirate. Les poursuites lancées contre lui par l’association Stichting Brein dès l’annonce de l’opération et l’enquête sur un possible délit d’initié y seraient pour beaucoup. De fausses promesses auraient été faites, en particulier l’hypothétique soutien d’un label musical. GGF, qui avait indiqué être en négociations avec les principales majors afin de trouver un business model légal, aurait échoué à trouver la moindre solution. Il ne s'agirait finalement que d'un coup marketing, et c’est pourquoi The Pirate Bay a lancé un ultimatum à GGF, lui demandant de lui apporter sous une semaine la preuve de l’engagement d’investisseurs. A défaut, et c'est vraisemblablement l'issue la plus probable, la vente sera tout simplement annulée.
Mise à jour du 2 août 2009 : Le feuilleton continue. Global
Game Factory X a publié un communiqué qui affirme qu'un groupe
d'investisseurs va injecter 30 millions de couronnes suédoises dans
l'opération de rachat. La transaction est donc confirmée, GGF versera
donc également 30 millions de couronnes suédoises sous forme d'actions,
soit un total de près de 5,5 millions d'euros. L'opération devrait être
finalisée le 27 août prochain. GGF a par ailleurs révélé que John
Fanning (l'ancien patron de Napster), et Napster lui-même ont proposé
d'investir dans l'opération de rachat (ce qui a été refusé).
Mais pendant ce temps, l'association de défense des droits d'auteur
Stichting Brein a obtenu de la justice néerlandaise l'obligation pour
le site suédois d'interdire l'accès aux internautes des Pays-Bas pour
une durée de 2 mois (le temps que la Brein entame une autre procédure
sur le fond), sous peine d'astreinte journalière de 30.000 € avec un
plafond fixé à 3 millions d'euros. D'autres procédures sont en cours
contre The Pirate Bay, comme en Italie avec une nouvelle attaque en
justice de la FPM (Federation against Musical Piracy) et de la FIMI
(Federazione Industria Musicale Italiana).
Mise à jour du 9 août 2009 : Voici les derniers épisodes du
feuilleton de l'été.
Peter Sunde, cofondateur de The Pirate Bay, a annoncé qu'il avait
décidé d'abandonner son rôle de porte-parole du site, pour se
concentrer sur d'autres projets, dont l'écriture de livres. Il aura le
temps, puisqu'il avait été condamné en avril 2009 à un an de prison et
une très forte amende...
De son côté, Hans Pendaya, le PDG de GGF, continue les annonces
tonitruantes. Il vient ainsi d'annoncer qu'un contrat devrait être
signé entre The Pirate Bay et une des 4 grandes majors du disque (EMI,
Universal Music, Sony Music ou Warner Music). En outre, l'opération de
rachat du site pourrait être inscrit au NASDAQ.
Du côté du procès néerlandais, c'est un nouveau rebondissement : le
nouvel avocat du site, Ernst-Jan Louwers de la société Louwers
IP|Technology Advocaten, a réussi à convaincre l'organisation Stichting
Brein de mettre un statu quo sur le blocage du site tant qu'une
décision n'était pas prononcée par la cour d'appel (la décision de
première instance avait été très critiquée, car les trois défendeurs
n'étaient pas présents à l'audience, parce qu'ils n'avaient été mis au
courant que très tardivement). Les internautes néerlandais pourront
donc encore accéder au site. Et l'avocat pense que la cour d'appel
renversera la décision car The Pirate Bay est détenue par Reservella,
une obscure société basée aux Seychelles, à qui les 3 administrateurs
ont judicieusement confié l'avenir du site en 2006... N'étant pas
propriétaires, ils ont donc (en théorie) peu de chances d'être
condamnés.
Enfin, la décentralisation de The Pirate Bay continue. Après le tracker
OpenBitTorrent, voici qu'un service de stockage de fichiers torrent
vient d'apparaitre. Nommé Torrage, il est bien évidemment dénué de
moteur de recherche, de fonctions communautaires ou même de service
d'indexation. Pour accéder à un fichier, la valeur de l'info_hash doit
être connue. Les fichiers sont supprimés après 6 mois d'inactivité.
Comme pour OpenBitTorrent, le site précise que les adresses IP ne sont
pas sauvegardées, et que le nom original du torrent n'est pas conservé.
On peut noter que les sites Suprnova et EZTV utilisent déjà les
services de Torrage via l'API fourni par le site.
Le
piratage d'une nouvelle version de Windows est souvent très rapide, les
hackers profitant de la longue phase de bêta-test pour trouver le moyen
d'activer le logiciel en contournant les mécanismes de sécurité de
Microsoft. Mais il est autrement plus délicat de réussir l'activation
sans que l'astuce ne soit rapidement invalidée par Windows Genuine
Advantage via Windows Update.
Pour Windows 7, Microsoft a toutefois pris le risque de reconduire le
mécanisme d'activation de Vista, qui est pourtant très bien connu des
pirates (seule la signature du bios a légèrement évolué avec la SLIC
2.1 intégrant le Windows Marker). Et ce qui devait arriver est arrivé :
un groupe chinois a réussi à dérober une image OEM de Windows 7
destinée à Lenovo et en a extrait un certificat maitre (OEM-SLP Master
Product Key). Grâce à lui, les pirates sont désormais en mesure de
rendre « genuine » n'importe quelle version OEM de Windows 7
Ultimate, sans que Microsoft ne puisse y faire quoi que ce soit. Cette
méthode est très identique à celle qui avait été utilisée pour
contourner la protection WGA de Vista. Bien évidemment, la diffusion de
la version pirate est désormais massive sur les réseaux P2P, et de
nombreux petits logiciels ont fait leur apparition dans le but de
simplifier l’activation illégale la version RTM du nouveau système.
Cette nouvelle affaire est-elle une déconvenue pour la firme de Redmond
? Apparemment non, un représentant de l’éditeur interrogé par Betanews
s'est en effet félicité de l'engouement provoqué par le nouveau système
: « Nous sommes heureux que les utilisateurs soient impatients de
commencer à se servir de Windows 7 ». Il indique quand même que
ces versions sont illégales et souvent dotées de malwares...
Voilà qui nous rappelle néanmoins les paroles de Bill Gates, qui avait
affirmé il y a quelques années que « Quitte à ce que les gens
piratent des logiciels, autant que ce soient les nôtres ».
Il faut rappeler que presque toutes les build de Windows 7 ont été publiées sur Internet, et la version RTM est même apparue plusieurs jours avant l'annonce officielle. De très nombreuses versions ont été diffusées depuis (version retail, OEM, kit de pré installation, packs de langues, versions 32 et 64 bits…). Et pourtant, Microsoft ne semble prendre aucune action pour limiter les fuites. Serait-il donc prêt à tout, et même à fermer les yeux sur le piratage, pour imposer Windows 7 et faire oublier Vista ?
Mise à jour du 2 août 2009 : Sans surprise, Microsoft a blacklisté la clé de Lenovo et va lui en fournir une nouvelle. Les activations pirates seront donc détectées par WGA. Néanmoins, rappelons que la procédure d'activation illégale s'effectue de manière offline et Windows est donc reconnu comme 'genuine' tant qu’il n'accède pas au service d'authentification.
Mise à jour du 9 août 2009 : La version RTM est désormais
disponible pour les abonnés à TechNet, MSDN et Software Assurance (en
version anglaise). https://msdn.microsoft.com/fr-fr/subscriptions/securedownloads/default.aspx
D'autre part, Microsoft a mis en ligne la version Release Candidate
pour le "XP Mode" de Windows 7, permettant d'accéder en virtualisation
(avec Virtual PC) à Windows XP SP3. Cette nouvelle version permet aux
applications XP de supporter les Jump Lists de Windows 7, améliore la
gestion des périphériques USB et intègre un didacticiel. Une version
française est disponible. http://www.microsoft.com/windows/virtual-pc/download.aspx
Côté tarifs, Microsoft a dévoilé aux USA le prix du pack familial (3
Home Premium pour 149,99 $) et pour le Windows Anytime Upgrade (79,99 $
pour une migration de la version Starter à la version Home Premium,
89,99 $ pour la migration de la version Home Premium à la version
professionnelle, et 139,99 $ pour la migration de la version Home
Premium à la Ultimate). Pour le moment, seul le service Windows Anytime
Upgrade a été confirmé pour la France. http://windowsteamblog.com/blogs/windows7/archive/2009/07/31/windows-anytime-upgrade-and-family-pack-pricing.aspx
Notez que le processus d'upgrade d'une version à l'autre de Windows 7
s'avère bien plus complexe que prévu (il sera par exemple impossible de
mettre à jour un Windows 7 Home Premium vers un Windows 7
Professional). Il semble qu'il soit nécessaire de partir très souvent
de zéro, un tableau détaillé de migration a donc été publié pour
éclaircir la situation. http://mossblog.allthingsd.com/files/2009/08/windows-upgrade-chart.png
Enfin, le développement du futur Windows 8, qui est annoncé pour
2012, semble en bonne voie. L'éditeur est ainsi en train de recruter
une équipe de testeurs sur ce projet. Il devrait s'agir d'une refonte
bien plus poussée du système d'exploitation : « Pour la prochaine
version de Windows nous retravaillerons des fonctionnalités
essentielles notamment avec la prise en charge de grappes de serveurs
et la réplication de données à sens unique. Nous reverrons également le
noyau principal afin d'optimiser considérablement les performances.
Aussi nous effectuerons bientôt des optimisations majeures pour Windows
8, au sein duquel nous intégrerons des fonctionnalités innovantes qui
révolutionneront l'accès aux fichiers dans les filiales sur un serveur
central ».
Après
plusieurs mois de négociations infructueuses, le feuilleton
Yahoo-Microsoft arrive enfin à son terme. Plutôt que d'envisager un
rachat du premier par le second, les deux nouveaux partenaires ont
préféré mettre en commun leurs moyens pour une durée de 10 ans afin de
créer des synergies dans le but de partir à l'assaut de leur ennemi
commun, Google.
Concrètement, comment cela va-t-il fonctionner ?
Dans un premier temps, Yahoo va apporter l’ensemble de ses technologies
de recherche à Microsoft, afin d'enrichir Bing.com qui deviendra dès
lors le moteur de recherche exclusif sur son portail. Cette phase
devrait prendre 24 mois. Yahoo va également prendre en charge la
gestion des annonceurs pour les 2 groupes, en intégrant la plateforme
Microsoft AdCenter à sa régie publicitaire (en abandonnant donc sa
plateforme Panama).
Yahoo estime que l'opération lui fera économiser 700 millions de
dollars par an, d’autant que Microsoft l’indemnisera en partageant une
partie de ses revenus, et en lui payant le coût d’acquisition du trafic
sur une base de 88 % des revenus générés par les recherches sur le site
de Yahoo sur une durée de 5 ans. En outre, Microsoft va garantir les
revenus de son partenaire pour les 18 premiers mois après l’intégration
de Bing, et ceci dans tous les pays. Il faut noter qu’une information a
fuité suite à une présentation de Microsoft, qui indique que l’éditeur
table sur une perte de 300 millions de dollars pendant les 2 premières
années, ainsi que sur des coûts de transition de 600 à 700 millions de
dollars, avant de pouvoir générer à nouveau des profits.
Les 2 groupes précisent que la vie privée des internautes sera
respectée par cet accord. Seules les données nécessaires au bon
fonctionnement du moteur de recherche seront partagées, les
informations confidentielles du profil des utilisateurs ne seront pas
échangées. Chaque société continuera d’opérer ses différents services
(e.mail, messagerie instantanée…) de manière indépendante.
Si pour les analystes le rapprochement des 2 sociétés est une bonne
idée, la manière compliquée dont elle est effectuée laisse songeur. Un
simple rachat de Yahoo aurait été nettement plus efficace... Et le
résultat de l’alliance face à Google reste incertain. Par exemple, si
les API de Yahoo comme SearchMonkey et BOSS (Build your Own Search
Service) sont abandonnés (ce qui n’a pour le moment pas été confirmé),
nul doute que les développeurs vont très vite se tourner vers ceux de
Google…Rappelons également que l’audience du moteur Google est très
élevée aux USA selon Comscore (65 % des recherches), loin devant Yahoo
(19,6 %) et Bing (8,4 %). Et dans le reste du monde, Yahoo et Bing sont
presque inexistants, puisque la part de marché de Google dépasse
allègrement les 80 voire 90 % dans certains pays.
L’opération reste néanmoins une victoire pour Microsoft, qui met la
main sur le flux de requêtes que génère Yahoo pour enrichir son moteur
de recherche, sans pour cela avoir besoin de racheter la société. Quant
à Yahoo, il ne lui reste plus rien à défendre, si ce n’est son activité
de messagerie. Les actionnaires de Yahoo ne s’y sont pas trompés,
puisque le cours de l’action a chuté de 12 % suite à l’annonce (il
s’était déjà effondré de 52 % depuis le retrait de l’offre de rachat de
Microsoft).
L’opération a été soumise aux autorités de régulation américaine et
européenne, la réponse n’est pas attendue avant début 2010. Enfin, un
site spécial a été mis en place pour l’occasion : http://www.choicevalueinnovation.com/
Mise à jour du 9 août 2009 : Quelques détails supplémentaires
ont été dévoilés. Si Microsoft reversera 88 % des revenus publicitaires
à Yahoo pendant 5 ans, cette part pourra augmenter pour passer à 90 %
pendant les 5 années suivantes, voire même à 93 % su Microsoft souhaite
récupérer l'exclusivité sur la vente de publicités sur ses propres
sites. Néanmoins, si Yahoo ne veut pas céder l'exclusivité, le
reversement chute à 83 %.
D'autre part, Microsoft va verser 50 millions de dollars par an pendant
3 ans pour couvrir les frais de la transition, et l'éditeur va
récupérer 400 employés de Yahoo chargés du moteur de recherche. Enfin,
plusieurs portes de sortie sont offertes à Yahoo, en particulier si le
revenu moyen de recherche tombe sous un certain pourcentage de celui de
Google, si leur part de marché cumulé chute ou si Microsoft cède son
activité de recherche sur Internet.
Selon NPD, les ventes
de jeu vidéo en magasin ont enregistré une baisse record (- 41 %) en
juin dernier aux USA. Une telle chute n'avait pas été observée depuis
septembre 2000. En revanche, les ventes online continuent d'exploser,
avec + 97 % en un an pour Steam, + 73 % pour le Xbox Live et + 56 %
pour Direct2Drive. En France, le secteur a reculé de 12 % au premier
semestre 2009 par rapport à la même période en 2008.
Du côté des fabricants de consoles, la déprime perdure : Nintendo a vu
fondre son bénéfice de 60,6 % pour atteindre 313,8 millions d'euros,
tandis que Sony a une nouvelle fois enregistré une perte de 295,4
millions d'euros. Ces résultats calamiteux ont pour principales
origines le désintérêt relatif des joueurs envers les consoles, et
l'absence de titres phares sur cette période. Ainsi, la Wii ne s'est
écoulée qu'à 2,23 millions d'exemplaires au dernier trimestre contre
5,17 millions sur la même période en 2008. Les ventes de la Nintendo DS
ont reculé pour leur part de 14 % pour atteindre 5,97 millions d'euros
pour ce trimestre. La chute est encore plus rude pour Sony : Côté
hardware, 1,1 million de PS3 ont été écoulés ce trimestre contre 1,6
million un an plus tôt, et 1,3 million de PSP contre 3,7 millions sur
la même période. La PS3 se vend au final moins bien que la PS2 (dont
les ventes restent stables à 1,6 million d'exemplaires). Côté jeux, la
situation est encore pire, avec 14,8 millions de jeux PS3 (contre 22,8
millions en 2008), 8,3 millions de jeux PSP (contre 11,8 millions) et
8,5 millions de jeux PS2 (contre 19,3 millions). De son côté, Microsoft
pavoise puisque les ventes de Xbox 360 ont connu une légère croissance.
Chez les éditeurs, les mauvaises nouvelles se multiplient : - 41 % de
vente de jeux pour console chez Sega, C.A. en baisse de 50 % et report
de nombreux jeux chez Ubisoft (qui ne trouve comme seule excuse de ce
mauvais chiffre le piratage sur PC et DS…), et fermeture de nombreux
studios (Nucleosys, WideScreen Games, Madrics France et Blue Omega
Entertainment pour les derniers). Pourtant, certains éditeurs arrivent
à tirer leur épingle du jeu, c’est par exemple le cas de THQ (C.A. en
hausse de 77 %). Et la consolidation du secteur continue : Midway Games
a été racheté par Warner Bros, Square Enix s’est offert Eidos, Zenimax
Media (qui détenait déjà Bethesda Softworks) a mis la main sur id
Software, et Electronic Arts a fusionné BioWare et Mythic Entertainment.
Les éditeurs prévoient un retour à la croissance dès cet automne, avec
l'arrivée de plusieurs blockbusters, de nouvelles consoles (PSP Go) et
accessoires.
Mise à jour du 9 août 2009 : Les mauvaises nouvelles
continuent de tomber : Konami vient de voir son chiffre d'affaires du
premier semestre passer de 19,6 milliards de yens en 2008 à 9,8
milliards cette année, le nombre de jeux vendus aux USA est passé de
2,6 millions en 2008 à seulement 530.000 cette année ! En Europe, les
ventes ont été réduites de moitié. Electronic Arts a annoncé une perte
de 234 millions de dollars sur son premier trimestre fiscal alors que
son chiffre d'affaires est passé de 804 à 644 millions de dollars en un
an. Namco Bandai a vu au cours de son premier trimestre fiscal une
chute de 15,8 % de son chiffre d'affaires, et a surtout enregistré une
lourde perte de 2,8 milliards de yens (20,4 millions d'euros), et sa
division jeu vidéo a vu son chiffre d'affaires divisé par 2. De son
côté, Sega-Sammy accumule les mauvais chiffres : - 20 % de CA, - 41 %
de ventes de jeux console, - 43 % de ventes de bornes d'arcade, le tout
pour une perte de 10,2 milliards de yens (75 millions d'euros). Le
studio Zoo Tycoon vient de se séparer de 15 collaborateurs, tandis que
le Studio 2 d'Ascaron vient de fermer ses portes.
Mais tout n'est pas si noir, puisque l'éditeur Activision Blizzard
pavoise en annonçant un bénéfice de 195 millions de dollars au second
trimestre, contre 28 millions l'an dernier, alors que le chiffre
d'affaires a dépassé ses objectifs à 1,038 milliard de dollars (dont un
tiers rien que pour World of Warcraft). Enfin, Capcom se félicite de la
croissance de 19,2 % de son chiffre d'affaires.
Après de
très nombreux retards, le gouvernement a enfin publié au Journal
Officiel l'appel à candidature pour attribuer une quatrième licence 3G
à un nouvel opérateur, dans l'espoir de relancer la concurrence sur un
marché de la téléphonie mobile verrouillé par les 3 opérateurs en place
et de faire baisser les prix (Bercy table ainsi sur une baisse de 7 %).
Conformément aux recommandations de la Commission des participations et
des transferts (CPT), le prix du ticket d'entrée a été fixé à 240
millions d'euros pour un bloc de fréquences de 5 MHz (deux autres blocs
de 5 MHz sont réservés aux opérateurs actuels). Les dossiers de
candidature doivent être remis à l'Arcep avant le 29 octobre 2009 à
midi, la liste des candidats étant rendue publique le 20 novembre au
plus tard. Les résultats de cette procédure seront rendus publics au
plus tard le 29 mai 2009, et l'autorité aura ensuite jusqu'au 29 juin
2010 pour rendre la décision finale. Le lancement commercial des
nouvelles offres n’est donc pas prévu avant 2011.
Les candidats devront s’engager sur la cohérence et la crédibilité du
projet, les offres de services et les offres tarifaires, la couverture
du territoire et la rapidité de déploiement du réseau, la cohérence et
la crédibilité du plan d'affaires, la qualité de service, les relations
avec les fournisseurs de services, les relations avec les
consommateurs, les actions visant à préserver l'environnement et
l'emploi. Le vainqueur devra atteindre un taux de couverture voix de 25
% sur 2 ans (80 % sur 8 ans), de couverture données de 20 % sur 2 ans
(60 % sur 8 ans), et devra atteindre un taux de réussite de prise de
communication de plus de 90 % dès la première tentative, et ceci pour
tous les services.
Seul un opérateur a pour le moment confirmé sa participation : c'est
bien entendu Iliad (Free) qui s'est dit réjoui du lancement de la
procédure, et qui fait figure d'ultrafavori. Il sera ainsi en mesure de
concurrencer Orange et SFR avec une offre quadriplay, même si pour le
moment de telles offres n’ont pas véritablement émergé. Rappelons que
Free a promis, s’il remporte l’appel d’offres, de diviser par 2 la
facture télécoms des français. Parmi les autres prétendants possibles,
on peut noter Virgin Mobile, Kertel, Numéricable ou encore l'égyptien
Orascom, mais ils ne pourront vraisemblablement répondre que dans le
cadre d’un conglomérat de plusieurs entreprises afin de pouvoir
justifier d'une situation financière stable et de capacités
d'investissement suffisantes (l'Arcep estime que l'opérateur devra
investir au bas mot 1 milliard d'euros pour déployer son réseau 3G).
Du côté des opérateurs actuels, c’est surtout Orange (France Telecom)
qui a manifesté la plus forte opposition à cette quatrième licence, ce
qui n’est pas étonnant puisqu’en tant que leader du marché, il a tout à
perdre… Selon lui, le prix de la licence est trop faible pour être
justifiable (rappelons que le prix a dans un premier temps été divisé
par trois puisque la gamme de fréquences a également été divisée par 3
par rapport aux premières licences UMTS, puis a été rehaussé par la CPT
pour tenir compte de l’inflation). Orange a donc décidé de saisir la
justice européenne pour régler la question : « Sur la base du prix
publié par le “Journal officiel” […] France Télécom va saisir la
Commission européenne pour aide d'Etat, c'est-à-dire l'avantage accordé
au quatrième entrant par rapport aux trois autres détenteurs de
fréquences mobiles ». Avec cette procédure, Orange espère en
particulier ralentir le nouvel entrant puisque les 3 opérateurs
s’étaient engagés à céder des fréquences et à louer des capacités de
leurs réseaux à un opérateur tiers… uniquement jusqu’en juin 2010.
Orange a réellement peu de chance de stopper la procédure et de faire
réévaluer le prix de la licence, puisqu’une procédure similaire a eu
lieu en République Tchèque pour la troisième licence 3G en 2005, et la
conclusion de la Commission Européenne était sans appel : « Le
niveau estimé de la redevance à payer pour la troisième licence 3G
tchèque était inférieur en raison de la chute des prix des licences en
Europe au cours des dernières années. Cette chute est une conséquence
de la baisse spectaculaire des prévisions de recettes des licences 3G
ces dernières années […] Il n'y a eu aucune discrimination à l'égard
des opérateurs qui ont remporté les deux premières licences en 2001
».
Enfin, du côté des MVNO, l’appel d’offres est une déception, car peu de
contraintes seront imposées au nouvel entrant pour améliorer les
conditions d’hébergement des opérateurs virtuels. L’Arcep a précisé que
« dès lors que l'opérateur est un opérateur 3G disposant d'une
autorisation GSM (« opérateur 2G/3G »), il est tenu de faire droit,
dans des conditions objectives, transparentes et non discriminatoires,
aux demandes raisonnables d'itinérance sur son réseau GSM d'un
opérateur 3G ne disposant pas d'une autorisation GSM durant une période
de six ans à compter de la publication au Journal officiel de la
décision autorisant ce dernier à établir et exploiter un réseau
radioélectrique de troisième génération ouvert au public et à fournir
le service téléphonique au public ». Télé2 Mobile « déplore
l'absence de mesures concrètes visant à l'amélioration des conditions
d'accueil des MVNO et en particulier sur l'obligation attendue
d'hébergement d'opérateurs mobiles dégroupés. Ces mesures avaient
pourtant fait l'objet de recommandations très précises et motivées,
tant de l'Arcep que du Conseil de la Concurrence ».
Le rachat du logiciel de VoIP Skype
par eBay en octobre 2005 pour 2,6 milliards de dollars avait été à
l’époque jugé par les analystes comme très exorbitant. 4 ans plus tard,
c'est une confirmation. Au vu des résultats décevants et de l'échec de
l'intégration du logiciel au sein de ses services, eBay songe déjà à se
séparer de sa petite pépite, dont les 480 millions de membres arrivent
néanmoins à générer 120 millions d'euros de chiffre d'affaires
trimestriel (qui est même en croissance constante). Ebay avait
l'intention de se séparer de sa filiale puis de l'introduire en bourse
courant 2010, mais ce scénario risque d'être remis en cause dans les
mois qui viennent par un imprévu, qui pourrait aboutir à la disparition
pure et simple de Skype, ni plus ni moins.
Lorsqu’eBay a racheté Skype, il a omis de racheter la société Joltid
qui a conçu le protocole de communication P2P (nommé Global Index P2P)
sur lequel s'appuie le logiciel. En conséquence, eBay paye une licence
d'exploitation annuelle pour utiliser cette technologie. Ebay a
néanmoins embauché un des cofondateurs de Skype, Niklas Zennström, mais
celui-ci a été congédié en 2007, et n'a reçu comme compensation qu'un
tiers de son earn-out (la somme qu'il devait normalement recevoir suite
à la vente de Skype). Revenu à la tête de Joltid, Zennström semble
désormais vouloir se venger d'eBay.
Dans un premier temps, Zennström et son compère Janus Friis ont tenté
de racheté Skype avec le soutien de plusieurs fonds d’investissement
(dont Atomico Ventures, qui regroupe les fondateurs de Skype) mais eBay
a jugé le prix proposé nettement insuffisant. De son côté, eBay a tenté
de s'approprier la technologie de Joltid, en saisissant la justice
britannique en mars dernier, car il estime être en désaccord avec les
termes du contrat de licence, et souhaite donc supprimer (ou a minima
réduire) les frais. En représailles, Joltid a changé de stratégie : il
vient en effet d'attaquer en justice le site de vente aux enchères, en
l'accusant d'avoir non seulement dévoilé le code de son logiciel sans
en avoir le droit au cours de plusieurs affaires légales, mais d’avoir
également apporté illégalement des modifications au code de son
logiciel. Joltid menace donc de mettre fin à l'accord de licence, ce
qui tuerait instantanément Skype.
En catastrophe, eBay a donc pris la décision de stopper les paiements à
Joltid et de débuter le développement d'un nouveau moteur P2P, mais
rien ne dit que ce projet aboutira dans les temps, et il est certain
que ses fonctionnalités et son niveau de qualité seront inférieurs au
moteur de Joltid. Le procès doit débuter en juin 2010.
En juillet dernier, le W3C portait un coup d'arrêt au développement du standard HTML5 en supprimant des spécifications les codecs supportés (rappelons en effet que le format HTML5 ne nécessitera plus de plug-in pour la lecture des fichiers audio et vidéo, ce qui devrait mettre un terme à l'hégémonie d'Adobe Flash sur le web). En effet, aucun consensus n'a réussi à se dégager entre le format ouvert Ogg Thera (soutenu par la fondation Mozilla et Opera Software) et le format sous licence H.264 soutenu par Apple. Apple refuse en effet de soutenir le format Ogg Theora par manque de compatibilité matériel, et surtout car il pourrait potentiellement réveiller des détenteurs de brevets qui pourraient revendiquer des royalties (même si le format est en principe ouvert). Opera et Mozilla refusent le H.264 à cause des coûts et des droits de licence. Et pendant que Microsoft réfléchit à implémenter le support de la balise <vidéo> dans Internet Explorer, Google a implémenté les 2 formats dans Chrome... tout en repoussant les 2 solutions. En effet, la licence du H.264 est incompatible avec la version open source de Chrome (Chromium), et la qualité par bit d'Ogg Theora ne serait pas adaptée au volume géré par YouTube. En conséquence, le W3C va laisser la guerre des formats perdurer, jusqu'à ce qu'un standard de fait s'impose (ce qui risque de prendre plusieurs années).
Mais Google a déjà une idée en tête. Imposer la solution grâce à son arme YouTube. Or Google vient d'annoncer le rachat de la société On2 Technologies pour 106,5 millions de dollars, une opération qui sera finalisée en fin d'année. Si Google n'a encore rien dévoilé de son objectif, les spéculations se multiplient. On2 est en effet spécialisé dans les technologies de compression vidéo, et a développé plusieurs codecs (VP3, VP4, VP5, TrueMotion VP6, TrueMotion VP7 et VP8). La société, bien que hautement déficitaire, possède des clients de renom (AOL, Skype, Nokia, Adobe, Sony, Yamaha...), et il semble certain que Google se prépare à exploiter ces technologies pour son service de vidéo en streaming YouTube. Mais Google pourrait également ouvrir le code source de son codec VP8 (jugé par certains comme supérieur au H.264) pour permettre son adoption par toute l'industrie au sein du standard HTML5. Et justement, la nouvelle version beta de Chrome (la 3.0.195.4) introduit le support du HTML5.
Une autre bataille se profile au sein de l'HTML5 : celle de la 3D. Google a ainsi introduit le plug-in O3D, qui s'oppose au Canvas 3D JS Library (C3DL) de Mozilla. Le Kronos Group, qui est en charge des spécifications des standards OpenGL et OpenCL, va tenter d'unifier les deux solutions d'ici le premier semestre 2010 avec le WebGL, permettant de gérer OpenGL ES 2.0 avec le Javascript.