NewsLetterOnline.net - Edition 357 du 14 octobre 2007

Edito

L'ancien président de la Bibliothèque Nationale de France, Jean-Noël Jeanneney, avait alerté les pouvoirs publics en 2005 sur "le risque d'une domination écrasante de l'Amérique" et "le risque pour la diversité culturelle" suite à l'initiative de Google de numériser massivement les ouvrages existants sans l'accord de leurs auteurs avec son service Google Print (désormais nommé Google Book Search ou "Recherche de livres"). Pour contrer l'entreprise américaine, il avait été à l'origine du lancement précipité du projet de bibliothèque numérique européenne (dont une maquette baptisée Europeana a été présentée en mars dernier).
Il a donc probablement sursauté en apprenant l'initiative de notre ministre de la Culture, Christine Albanel, qui a rencontré début octobre Mats Carduner, le président de Google France, pour obtenir des conseils en matière de numérisation et de mise à disposition de contenus afin d'accroitre la visibilité du patrimoine culturel français sur Internet, ainsi que du site Culture.fr. Google remettra donc prochainement à la ministre un ensemble de "suggestions" et de "recommandations" pour atteindre cet objectif. On ne peut qu'être abasourdi devant une telle collaboration, car même si Google est devenu en 10 ans un acteur incontournable d'Internet, il a dans le même temps été très critiqué pour son mépris des droits d'auteurs et de la liberté individuelle, qui sont constamment remis en cause avec ses différents services. Christine Albanel a d'ailleurs rappelé "l’attachement du gouvernement français au respect du droit d’auteur sur les réseaux de l’information".
C'est donc pour la rassurer que Mats Carduner a présenté à la ministre des outils utilisés sur ses plates-formes de partage de vidéo "pour détecter les contenus illicites et permettre aux ayants droit de protéger leurs œuvres". Le moins que l'on puisse dire est que ces outils ne sont pas très efficaces. En effet, la National Legal and Policy Center (NLPC) a récemment dénoncé le laxisme de Google en matière de lutte contre le piratage d'œuvres, en publiant une liste de 300 films piratés disponibles sur Google Video, certains présents depuis plus de 2 ans et certains très récents, et ayant totalisé globalement plus de 22 millions de visionnage. Google a donc été dans l'obligation de retirer rapidement ces films...

Dans un tout autre domaine, le comble pour un tableur serait de faire des calculs faux. C'est pourtant ce qui vient de frapper Microsoft Excel 2007. Faites-en l'expérience : 77,1 x 850 donne selon le tableur 100.000 au lieu de 65.535. En vérité, le bug n'est pas tout-à-fait une erreur de calcul, mais une erreur d'affichage (le résultat est correctement stocké dans la mémoire) et il apparait la plupart du temps avec une multiplication dont le résultat est un des douze nombres à virgule flottante qui posent problème. Microsoft aura mis 2 semaines pour publier un correctif de 32,5 Mo.

Les 10 informations qu'il fallait retenir cette semaine

1 - Pas de licence UMTS pour Free... pour l'instant.

Sans surprise, l'ARCEP a rejeté l'unique candidature à la quatrième licence UMTS en France, celle de Free Mobile (Iliad), qui avait été déposée en juillet dernier. En effet, selon l'ARCEP, "sans les conditions financières actuellement définies par la loi des finances, la candidature de la société Free Mobile, telle que présentée dans son dossier de candidature du 30 juillet 2007, ne respecte pas les critères de qualification et ne peut, par suite, qu'être rejetée". Free demandait en effet un aménagement pour le paiement de la licence (chiffrée à 619 millions d'euros plus 1 % du chiffre d'affaires annuel). L'ARCEP a donc botté en touche et renvoi la patate chaude au ministère de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, qui devra donc trouver un moyen pour calmer les associations de consommateurs, qui réclament enfin une vraie concurrence sur le marché de la téléphonie mobile. L'UFC-Que Choisir demande ainsi aux pouvoirs publics "d'agir dans l'intérêt des consommateurs en faisant écrire dans la future loi sur la consommation des règles favorables à l'émergence d'un nouvel acteur dans le secteur de la téléphonie mobile". On peut donc logiquement s'attendre à un nouvel appel à candidatures, puisque la ministre Christine Lagarde a indiqué que "toutes les options restent ouvertes pour l'attribution d'une quatrième licence de téléphonie mobile". Mais il reste encore à voir quelles seront les nouvelles dispositions qui seront proposées, car les 3 opérateurs actuels refusent tout assouplissement de la licence, dans l'espoir de verrouiller le marché et de récupérer les fréquences disponibles.

Free pourrait donc finalement tenter à nouveau d'obtenir cette licence... Seulement voilà, le gouvernement semble vouloir en profiter pour imposer au FAI quelques mesures drastiques. En premier lieu, la ministre de la Culture Christine Albanel a reçu le PDG d'Iliad, Maxime Lombardini, pour lui demander de lutter "plus activement" contre le piratage, ce qui est selon elle "un prérequis essentiel à l'examen de leur dossier d'attribution d'une quatrième licence de téléphonie 3G". La ministre pointe du doigt la nouvelle évolution du service de partage dl.free.fr, qui permet désormais à tout internaute de partager des fichiers de grande taille (jusqu'à 10 Go) au sein d'une même communauté, que les membres soient ou non abonnés au FAI. La rétention des fichiers est d'ailleurs passée de 15 jours à 30 jours (s'il n'y a pas téléchargement). L'ouverture de ce service avait auparavant été dénoncée par la SPPF (Société Civile des Producteurs de Phonogrammes en France) et l'APC (Association des producteurs de cinéma), jugeant qu'il s'agissait d'une "pure provocation" qui "va indéniablement donner un nouvel essor à la contrefaçon numérique". La ministre a demandé à Free de restreindre voire de supprimer ce service. A l'heure de la rédaction de cet article, le service est toujours disponible. Il faut avouer que la réaction des ayants droit est parfaitement ridicule, vu le nombre de services équivalents disponibles sur Internet...
La ministre a également rappelé que Free avait été contraint de bloquer l'accès à 14 newsgroups binaires qui étaient utilisés pour le téléchargement illégal d'œuvres piratées (newsgroups qui devraient rester définitivement inaccessibles aux abonnés de Free, même si en réalité Free a contourné la loi puisque les fichiers de ces newsgroups sont toujours librement accessibles via ses serveurs...).

Enfin, pour obtenir sa licence, Free pourrait être contraint par le gouvernement d'assouplir sa position en matière de filtrage et de détection des pirates, et de rentrer dans le rang. En effet, dans le cadre de sa mission sur la lutte contre le téléchargement illégal, la commission dirigée par Denis Olivennes (PDG de la Fnac) a auditionné l'AFA (Association des fournisseurs d'accès et de services Internet) - qui regroupe la quasi-totalité des FAI à l'exception de Free - laquelle a pour la première fois consenti à promouvoir la mise en place de "radars" anti-pirates, plus exactement un système de détection d'infractions composé d'ordinateurs-robots connectés sur les réseaux P2P, exploitant différents comptes de FAI et des adresses IP dynamiques pour contourner les listes noires, et qui seront chargés de récolter les adresses IP des contrevenants, principalement ceux mettant à disposition des œuvres illégalement. L'AFA précise toutefois 2 points : un tel système ne pourra pas être géré par les FAI mais par une autorité de police, et ces radars devront obligatoirement être placés en dehors de leur réseau. Autrement dit : rien de nouveau par rapport à la situation actuelle ! Seule concession : les FAI pourraient également transmettre des avertissements (voire des contraventions en dernier recours) à leurs abonnés via une autorité publique à définir. Les FAI sont toujours opposés à la mise en place d'un filtrage des contenus (inefficace vis à vis du cryptage des données), mais sont prêts à fournir un système de filtrage à installer sur les ordinateurs de leurs abonnés. Enfin, ils exigent que les catalogues de VOD soient sérieusement enrichis (on ne compte que 1600 titres sur 27 plateformes actuellement) et un alignement de la VOD sur les sorties DVD.

2 - Les box des FAI sont à nouveau pointées du doigt.

Dans son numéro d'octobre, le magazine 60 Millions de consommateurs de l'INC a publié une enquête sur la consommation électrique des box des principaux FAI (Alice, Neuf, Darty, Orange, Télé2 et Free). Et les résultats sont sans appel : le gaspillage règne, puisque la consommation d'une box avec son décodeur TV est comprise entre 143 et 263 kWh sur un an, soit la moitié de celle d'un réfrigérateur-congélateur familial récent, alors qu'il s'agit pourtant de l'un des postes de consommation électrique le plus important. A l'échelle nationale, cela représente 1,51 milliards de kWh par an, soit 2 mois et demi de la consommation d'un réacteur nucléaire. Les internautes doivent donc ajouter à leur abonnement une augmentation de leur facture électrique de 16 à 29 € par an. Pire, les FAI n'optimisent même pas la consommation électrique de leur box, puisqu'elle est presque identique en plein fonctionnement et en mode veille (y compris le décodeur TV, qui consomme de 7 à 21 watts en veille, à comparer à moins de 1 watt pour une TV). D'ailleurs, la plupart des boitiers n'ont même pas un interrupteur... Dans ces conditions, mieux vaut avoir un décodeur TV séparé, qui peut être débranché quand il n'est pas utilisé (ce qui est plus difficile avec la box principale, qui doit être active en permanence pour le téléphone).

On peut donc sourire lorsque Neuf Cegetel annonce que pour préserver l'environnement, le logo lumineux de sa NeufBox pourra être éteint automatiquement, ce qui est une goutte d'eau face à la débauche d'énergie. Cette option semble plutôt avoir été prise suite à des plaintes d'abonnés qui se plaignaient de la luminosité trop importante du logo...
Du côté, de chez Free, une autre solution semble avoir été trouvée pour réduire la consommation. La nouvelle Freebox HD (envoyée aux nouveaux abonnés ou aux anciens dans le cadre d'un échange ou d'un remplacement) possède quelques nouveautés : absence du ventilateur (pourtant récemment rajouté, ce qui devrait réduire le bruit mais augmenter les risques de surchauffe), disque dur de 80 Go au lieu de 40 Go (mais seuls 40 Go seront disponibles, un changement imposé par la disparition des modèles 40 Go sur le marché) et surtout la disparition du tuner TNT intégré, ce qui ne devrait pas être apprécié par ceux qui disposent d'une ligne trop faible pour supporter le bouquet Freebox TV... Il faut avouer que Free n'a jamais réussi à faire fonctionner correctement le tuner TNT, de nombreux plantages ayant apparu au fil des mises à jour du firmware.

Autre mauvaise surprise, cette fois chez Neuf Cegetel, le routeur NeufBox v4 est victime d'une vulnérabilité, auparavant découverte sur le routeur Thomson SpeedTouch 7G, qui permet de couper l'accès WiFi, de dérober la clé WEP/WPA, ou même d'en prendre le contrôle à distance en injectant une backdoor via une attaque de type "Cross-site request forgery" (il suffit d'envoyer à l'internaute un lien vers une page qui manipule sans qu'il sans rende compte la configuration de sa NeufBox). Aucune correction n'a pour le moment été proposée par Neuf Cegetel.
Néanmoins, Neuf Cegetel propose de faire un échange des NeufBox v4, mais cette fois pour une toute autre raison. Le FAI a en effet reconnu en mai dernier que certaines box émettaient un sifflement désagréable, et vient donc de mettre en place un dispositif pour obtenir une NeufBox silencieuse (téléphonez au 0805 77 15 15 pour procéder à l'opération).
Pour finir sur un point positif, notez que les 600.000 abonnés Neuf Cegetel qui disposent d'une Neuf Box peuvent désormais rendre disponible leur borne WiFi à la communauté WiFi FON. En échange, ils auront accès à l'ensemble des hotspots WiFi de la communauté, en France et à l'étranger.

3 - Les premiers écrans OLED de "grande taille" arrivent sur le marché.

Sony a dévoilé il y a quelques jours le Drive XEL-1, son premier écran OLED de... 11". Certes, c'est encore petit pour une TV, mais c'est une première pour un écran de cette technologie. Ainsi, il ne mesure que 3 mm d'épaisseur, consomme très peu, et possède surtout un contraste record de 1.000.000:1 ! Il utilise un menu similaire au XMB de la PSP et de la PS3. Doté d'une entrée HDMI, il supporte une résolution de 1080p en entrée. Mais la résolution de l'écran est inférieure à un écran HD, puisqu'elle n'est que de 960x540. Le Drive XEL-1 est attendu pour le mois de décembre, à un prix assez élevé : 200.000 ¥, soit 1225 €. Il sera suivi dans un futur proche par des modèles 27". Toshiba a même annoncé que des TV OLED 30" étaient prévus en 2009.

Rappelons que si l'avantage de la technologie OLED est de permettre l'affichage d'images vives et nettes avec de meilleurs angles de vue, son inconvénient majeur est la durée de vie de tels écrans, de 30.000 heures contre 50.000 heures pour la technologie LCD.

4 - Trois acquisitions de taille bouleversent les marchés des PC et des progiciels.

Après Gateway, Acer a mis la main sur Packard Bell en faisant jouer son droit de préemption et en coupant donc l'herbe sous le pied de Lenovo qui cherchait à prendre le contrôle de la société. L'acquisition devrait atteindre un montant de 44 millions de dollars, et d'achever d'ici la fin du premier trimestre 2008. Acer occupe donc désormais le troisième rang mondial des fabricants de PC derrière HP et Dell, et s'implante fortement en Europe.

Sans aucun rapport, le monde informatique a connu également il y a quelques jours une autre acquisition de taille : le rachat du groupe franco-américain Business Objects, spécialisé dans l'informatique décisionnelle, par l'allemand SAP, pour plus de 4,8 milliards d'euros. Ce rachat vise évidemment Oracle, et ce dernier a décidé de réagir rapidement, en annonçant son intention de racheter un autre poids lourd su secteur, BEA Systems, pour 6,68 milliards de dollars.

5 - Une internaute américaine condamnée à 222.000 $ pour 24 fichiers MP3.

L'industrie américaine du disque souhaitait faire un exemple pour faire peur aux pirates. Et bien c'est réussi. Une américaine de 30 ans, Jammie Thomas, a été condamnée à verser 222.000 dollars de dommages et intérêts à 6 maisons de disques (Sony BMG, Arista Records, Interscope Records, UMG Recordings, Capitol Records et Warner Bros) pour avoir mis à disposition via Kazaa pas moins de 1700 fichiers MP3 (mais seulement 24 d'entre eux ont été retenus, soit 9250 $ par titre). Elle avait en effet refusé de payer la somme exigée par les maisons de disque pour ne pas aller jusqu'au procès, et avait donc accepté de payer de lourds frais de justice pour trainer l'industrie musicale devant les tribunaux... avec le résultat que l'on sait. Il faut dire que sa défense était loin d'être parfaite, puisqu'elle s'était contentée d'indiquer que rien ne prouvait qu'elle téléchargeait de la musique, tandis que son avocat estimait qu'un pirate aurait pu détourner son adresse IP. Tandis que Jammie Thomas lance une collecte de fond, son avocat a fait appel de la décision. L'EFF soutient cette initiative, en indiquant que 2 erreurs ont été commises lors de l'instruction des jurés : le droit de distribution d'une œuvre, défini par une loi américaine de 1976, ne porte que sur les objets physiques, ce qui exclue les échanges sur Internet. D'autre part, l'ayant droit doit prouver que cette distribution a bien eu lieu.
Du côté des ayants droit, on salut bien évidemment la victoire, puisqu'il s'agit de la première condamnation remporté par la RIAA dans le cadre des poursuites intentées contre des personnes soupçonnées de partager illégalement des fichiers musicaux. Les maisons de disque espèrent que cette condamnation sera dissuasive.

On notera que dans le cadre du procès, Sony BMG a déclaré qu'un CD acheté ne pouvait être rippé et numérisé pour être transféré (par exemple) vers un lecteur MP3. Rien de bien étonnant, puisque c'est la position de la RIAA depuis plusieurs mois. Cette décision ne concerne que les USA, la loi française autorisant un tel acte.

6 - Microsoft fait la promotion d'Internet Explorer 7.0 auprès des pirates.

Microsoft a mis en ligne une nouvelle version d'Internet Explorer 7.0 (version 7.0.5730.13) pour Windows XP. Outre quelques corrections et l'activation par défaut de la barre de menu, elle surprend par l'absence de la validation WGA (Windows Genuine Activation), permettant donc son installation sur des version pirates de Windows XP. Ce choix n'est probablement pas innocent, puisque Microsoft cherche surtout à stopper la chute de la part de marché de son navigateur Internet face à la croissance de Firefox.

Dans le même temps, l'ancien chef de produit d'Internet Explorer, Dave Massy, s'étonne de l'absence totale de communication de l'équipe de développement du futur Internet Explorer 8.0. Les dernières nouvelles datent du mois de mai dernier, où Microsoft avait dévoilé des améliorations de la gestion des flux RSS, la gestion du CSS, le support d'Ajax, les balises microformats, une nouvelle interface... Mais un tel blackout laisse penser que le développement de cette version n'est plus prioritaire.

7 - L'iPhone arrive en France... avec ou sans Orange.

Le magazine Challenges a dévoilé fin septembre que les négociations commerciales entre Orange et Apple étaient très tendus, l'opérateur contestant le modèle de rémunération de la firme de Cupertino, qui imposerait un reversement minimum de 40 % du prix de l'abonnement. Apple s'est en effet rendu compte que la loi française permettrait aux clients d'autres opérateurs qu'Orange de profiter d'un iPhone, ce qui ne permettrait pas à Apple de toucher sa part sur l'abonnement potentiel que génère chaque client de l'opérateur historique. En compensation, Apple aurait demandé un niveau de reversement plus important à Orange... que ce dernier aurait évidemment refusé puisque même le niveau précédent lui semble trop élevé..
Une autre raison pour laquelle Apple et Orange sont en froid est que Steve Jobs n'a pas apprécié que le PDG d'Orange, Didier Lombard, lui coupe l'herbe sous le pied en annonçant la signature d'un accord exclusif pour la distribution de l'iPhone dans l'hexagone. Voilà d'ailleurs ce qui explique pourquoi l'iPhone était totalement absent sur le salon Apple Expo 2007 de Paris, Orange ayant finalement décidé de ne pas installer de stand...

Depuis, les 2 sociétés seraient enfin parvenus à un accord. L'iPhone pourrait donc être disponible chez Orange fin novembre pour environ 400 €, mais ne serait pas disponible sur l'Apple Store. Orange proposerait 3 forfaits : 35 € pour 2 heures de communications, 40 à 45 € pour 3 heures, et 50 € pour 4 heures avec un forfait data limité à environ 1400 pages par jour. La seule information confirmée provient une nouvelle fois de Didier Lombard, qui affirme que l'iPhone sera disponible fin novembre. Mais du côté d'Apple, c'est le silence radio. Selon une source interne d'Orange, Apple aurait tout simplement décidé de ne pas lancer l'iPhone en France pour éviter la création d'un marché parallèle d'iPhone désimlockés...

Dernier rebondissement de cette affaire, l'iPhone vient de débarquer en grande surface ! C'est en effet un magasin Leclerc de Meuthe-et-Moselle qui a commercialisé les premiers exemplaires d'un lot d'iPhone désimlockés, proposés par un grossiste américain, pour un prix exorbitant de 999 € (il est en outre demandé de ne pas mettre à jour l'iPhone sous peine de ne plus pouvoir le faire fonctionner). L'appareil a été rapidement retiré de la vente, suite à une enquête judiciaire pour vente non autorisé... D'autres exemplaires de l'iPhone ont fait leur apparition, dans un magasin FNAC à Bourges et dans une enseigne Surcouf, ainsi que plusieurs sites comme Earlytel (599 €) ou Shopping-USA (428 €). Voilà qui ne va pas améliorer les relations entre Orange et Apple...

Je signale au passage qu'Apple a mis en ligne la mise à jour 1.1.1 de l'iPhone. Outre les nouvelles fonctions (accès à iTunes WiFi Music Store, activation de la sortie TV out, possibilité de désactiver l'EDGE/GPRS pour éviter le roaming à l'étranger, volume supérieur pour le HP, état de la batterie de l'oreillette Bluetooth dans la barre de statut...), cette mise à jour en profite pour bloquer les logiciels de désimlockage, même si des méthodes viennent d'apparaitre pour retourner en version 1.0.2 pour profiter à nouveau des applications tierces. Apple a d'ailleurs annoncé que les prochaines mises à jour de firmware sont susceptibles de causer des dommages irréversibles aux iPhone débloqués. C'est d'ailleurs le cas pour ceux ayant débloqués leur iPhone avec la solution anySIM, puisque l'iPhone devient inutilisable après mise à jour. Mais de leur côté, les hackers ont déjà trouvé le moyen de contourner les nouvelles sécurités d'Apple pour débloquer l'iPhone en version 1.1.1.

8 - Une Playstation 3 à 399 € : Sony redevient enfin compétitif.

Sony ayant une nouvelle fois démenti les dernières rumeurs, celles-ci ne pouvaient donc qu'être vraies... Sony a donc baissé le prix du starter pack PS3 (PS3 60 Go, avec 2 SIXAXIS et 2 jeux), qui passe de 599 € à 499 €, mais qui ne sera en vente que jusqu'à épuisement des stocks. Sony a donc stoppé la production de la version 60 Go. Alors que l'on pouvait donc s'attendre à voir arriver une version 80 Go, Sony lance comme annoncé dans l'édition 355 une PS3 dotée d'un disque dur de 40 Go, pour 399 €. Celle-ci n'est dotée que de 2 ports USB (au lieu de quatre), est dépourvue de lecteur de carte mémoire, et n'est plus compatible avec les jeux PS2, Elle conserve néanmoins son port HDMI, sa résolution 1080p, sa compatibilité WiFi/Bluetooth, son port Ethernet et sa compatibilité PSOne. Elle devient au passage le lecteur Blu-Ray le moins cher du marché.
Au Japon, Sony a décidé de baisser le prix de la version 60 Go de 364 € à 333 €, tandis que la version 20 Go passe de 303 € à 273 €. La version 40 Go sera également proposée à 242 €, et elle sera en outre disponible dans une version blanche (Ceramic White), accompagnée par la nouvelle manette Dualshock 3 dotée de vibrations. Cette manette n'est pas attendue avant début 2008 en Europe.
Il était temps que Sony change enfin de politique, vu les désastreuses ventes enregistrées. Par exemple, selon NPD, il s'est vendu plus de Gamecube que de PS3 aux USA durant les 10 premiers mois de commercialisation de chaque console (la Gamecube ayant été un échec aux USA).

Fort heureusement, Sony semble redresser la barre. C'est par exemple le cas pour la nouvelle PSP. Selon Enterbrain, le lancement de la PSP Slim & Lite au Japon est un succès, avec 250.702 consoles écoulées en seulement 3 jours (dont 130.000 unités dès le premier jour). Il faut ajouter à cela les 77.777 exemplaires du pack "Crisis Core Final Fantasy VII 10th Anniversary Limited", tous écoulés en quelques heures après le lancement. Le nombre de PSP vendues au Japon serait donc désormais de 6 millions.
Pour le mois de septembre, Sony bat également son record de vente de PSP, avec 550.000 unités écoulés au Japon.

De son côté, Microsoft devrait contre-attaquer avec 4 packs : Xbox 360 Elite + 2 jeux (Forza 2 et Marvel Ultimate Alliance) pour 449 €, Xbox 360 Premium Value avec les deux mêmes jeux pour 349 €, Xbox 360 Arcade avec une Xbox 360 Core avec HDMI, une Memory Card de 256 Mo, une manette sans-fil et 5 jeux Xbox Live Arcade (Boom-Boom Rocket, Pac-Man, Uno, Feeding Freezy, Luxor 2), pour 279 €, et Xbox 360 Call of Duty 4 avec une Xbox 360 Premium, un pad et le jeu d'Infinity Ward, pour 385 €.
Mais pour le moment, c'est un peu la fête chez Microsoft. L'éditeur misait beaucoup sur le lancement d'Halo 3 pour relancer les ventes de sa console XBox360 et surtout améliorer les comptes de sa branche vidéoludique. Le pari est gagné : en une semaine, le jeu a généré un chiffre d'affaires record de 300 millions de dollars (dont 170 millions dès le jour de son lancement), et les ventes de consoles ont doublé. Halo 3 devient ainsi le produit culturel le plus vendu au monde dans un si court délai. Plus d'un million de personnes se sont connecté sur le Xbox Live dès le premier jour, faisant sauter les serveurs...

Enfin, du côté de Nintendo, pas de surprise : le prix de la Wii ne baissera pas, la demande étant toujours aussi forte. Des rumeurs font toutefois leur apparition. On parle d'une Wii capable de la lecture de DVD, dotée d'une nouvelle manette, et de nouvelles couleurs.

9 - Microsoft fait marche arrière, et propose XP en remplacement de Vista.

Un aveu d'échec ? Microsoft vient d'autoriser les fabricants et les revendeurs de PC à permettre un downgrade gratuit de la licence OEM de Windows Vista à celle de Windows XP, la demande restant forte dans les entreprises, qui sont très réticentes à adopter le nouveau système d'exploitation de Microsoft... Notez que cette offre n'est disponible que pour les possesseurs de Windows Vista Business et Windows Vista Ultimate. Certains constructeurs proposeront directement un CD, tandis que d'autres proposeront un service dédié sur leur site. De plus, alors que les assembleurs n'avaient l'autorisation de vendre des PC avec Windows XP préinstallé que jusqu'au 31 janvier 2008, Microsoft a accepté de repousser la date limite au 30 juin 2008, sous la pression de ses clients. Selon l'éditeur, "bien que Windows Vista soit le système d'exploitation qui se vend plus rapidement que tous ses prédécesseurs, certains de nos clients ne sont pas prêts et préfèrent garder XP". Pour ne rien arranger, selon une étude du cabinet Context, les ordinateurs équipés de Windows Vista édition Business ne représenteraient plus que 13 % des ventes de PC en Europe en août, contre 17 % en juillet (contre 27 % de machines dotés de Windows XP Pro en août).

Mais c'est désormais au tour des consommateurs de se rebeller contre l'éditeur. L'association hollandaise Consumentenbond, qui recommande au public Windows XP au lieu de Vista pour l'achat d'un nouveau PC, demande à Microsoft de fournir à son tour une version de Windows XP aux 5000 particuliers malheureux qui ont porté plainte devant l'association après avoir acquis Windows Vista, avant de se rendre compte que le produit comporte de nombreux problèmes. Microsoft a refusé, et l'association a donc tout simplement appelé au boycott de Windows Vista...

10 - Est-ce la fin des logiciels préinstallés ?

C'est une décision de justice qui fera date : un juge de proximité de Puteaux a condamné Acer à rembourser 311,85 € à un particulier qui souhaitait acheter un PC portable nu. Celui-ci avait acheté chez CDiscount un portable Acer pour 599 €, livré avec Windows XP Home, Power DVD, Norton Antivirus, NTI CD Maker, Acrobat Reader, ainsi qu'avec divers logiciels Acer. Devant l'impossibilité d'obtenir le PC sans les logiciels, celui-ci demande à Acer de lui rembourser les logiciels à hauteur du prix des logiciels du commerce. Acer n'accepte que de rembourser Windows (30 €), et impose au client de renvoyer à ses frais le PC au siège du constructeur pour désinstaller Windows XP, ce qu'il estime inacceptable. Devant le juge, Acer a indiqué qu'il ne pouvait rembourser les logiciels fournis, puisqu'il s'agissait de versions allégées ou incomplètes, voire d'applications disponibles gratuitement sur Internet... ce que la fiche produit n'indiquait pas ! Le juge a donc demandé le remboursement, avec la décomposition suivante : 135,20 € pour Windows XP Home, 60 € pour Microsoft Works, 37 € pour NTI CD Maker, 40,99 € pour Power DVD et 38,66 € pour Norton Antivirus. Acer a en outre été condamné à 500 € de dommages et intérêts pour avoir fait trainer l'affaire pendant plus d'une année. L'association April s'est évidemment réjouie de cette décision, ainsi que l'UFC-Que Choisir qui a entamé une procédure similaire contre HP, Darty et Auchan. On notera que suite à cette affaire, Dell a décidé de réduire le nombre de logiciels préinstallés sur sa gamme de PC XPS. Outre Windows, les PC seront dorénavant fournis avec l'antivirus AVG, les outils Google et Acrobat Reader.

Il faut noter qu'un rapport de l'institut de la globalisation invite la Commission Européenne à étudier la possibilité d'interdire la vente de PC avec un système d'exploitation pré-installé, afin de briser le monopole de Microsoft. Les PC seraient directement proposés avec des CD d'installation automatique pour plusieurs systèmes. Il pourrait s'agir d'un autre moyen pour lutter contre le problème de la vente liée sur PC.