Un des enjeux de Noël est la victoire potentielle de l'un des compétiteurs sur le marché du disque à laser bleu, le Blu-Ray et le HD-DVD. Et la bataille est rude : durant ce week-end, par deux fois, le site officiel de la Blu-Ray Disc Association a été piraté et redirigé vers le site de promotion du format HD-DVD de Toshiba et Microsoft... De son côté, le clan Blu-Ray est prêt à tout pour attirer les studios vers son format. Ainsi, l'industrie pornographique s'était massivement tournée vers le format HD-DVD devant les réticences de Sony d'accueillir des titres pour adultes. Devant cette fronde, Sony a changé d'avis et est désormais prêt à aider plusieurs éditeurs à proposer leurs titres en Blu-Ray. C'était le cas de Vivid en janvier dernier, et c'est cette semaine le cas de Digital Playground... qui proposera néanmoins tous ses titres dans les 2 formats. Côté HD-DVD, Microsoft propose désormais aux studios un kit « Xbox 360 HD DVD Emulator », permettant de simplifier la conception de HD DVD en testant le résultat d'un master sur la console de l'éditeur, pour 2999 $. Les mauvaises langues diront que c'est surtout une nouvelle tactique pour vendre sa console...
Dans tous les cas : bon Noël à tous, et rendez-vous le week-end prochain pour la dernière newsletter de l'année 2007.
La future loi d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure
(LOPSI 2), qui sera présentée en conseil des ministres début 2008, devrait
permettre à la police de mettre sous surveillance les PC des particuliers ou des
entreprises dans le cadre d’affaires criminelles ou de délinquance les plus
graves (meurtre, torture, enlèvement, trafic d’armes ou de stupéfiants,
pédophilie, proxénétisme, blanchiment d’argent, extorsion…). Ce pouvoir serait
délivré aux forces de l’ordre par les juges d’instruction, des libertés et de la
détention dans le cadre d’enquêtes préliminaires. A ces fins, les fonctionnaires
pourraient installer sur les PC des suspects un cheval de Troie ou un keylogger,
qu’il soit logiciel ou matériel. La CNIL devra étudier ce projet de loi pour
fournir ses préconisations.
Mais bien évidemment, on peut déjà se poser deux
questions, pour le moment sans réponse : les spywares logiciels pourront-il être
détectés par les logiciels antispyware ? Et si jamais les logiciels de sécurité
sont désactivés pour ne pas permettre la détection des spywares, quelle sera la
responsabilité de la police en cas d’intrusion par un pirate ?
La technologie FireWire (IEEE1394b) va évoluer courant 2008 dans une nouvelle
version, permettant de quadrupler sa bande passante (3,2 Gb/s au lieu de 800
Mb/s). La 1394 Trade Association a en effet dévoilé sa spécification technique «
S3200 », qui permettra à de nombreux périphériques (disques durs, caméscopes,
scanner…) d’avoir accès à un tel débit. Elle a comme avantage de ne pas
nécessiter de nouvelle connectique, les prises étant les mêmes que celles du
FireWire 800, permettant donc une rétrocompatibilité. Selon le consortium, le
FireWire S3200 pourra transmettre des signaux TVHD protégés sur de longues
distances, pour un coût inférieur au HDMI. Il pourra également rivaliser avec
l’eSATA pour les disques durs.
La spécification « S3200 » devrait être
validée début février par l’IEEE. Cette nouvelle version du FireWire devra
toutefois affronter un autre concurrent, l’USB 3.0, qui pourra atteindre une
bande passante (théorique) de 4,8 Gb/s. Mais le FireWire conserve l’avantage de
se passer d’alimentation électrique dans la plupart des cas.
Neuf Cegetel a suspendu le 18 décembre la cotation de ses actions suite à la publication par le Figaro et la Lettre de l’Expansion d’une information sur des discussions entre ses deux principaux actionnaires, SFR et le groupe Louis Dreyfus, qui aboutiraient au rachat par Vivendi (propriétaire de SFR) des parts de Louis Dreyfus dans l’opérateur ADSL. Jacques Veyrat, le PDG de Neuf Cegetel, et Jean-Bernard Lévy, le président du directoire de Vivendi, auraient déjà présenté le volet fiscal du projet de rachat au ministère de l'Économie et des Finances, ainsi que les impacts sur la concurrence. Le rachat est plutôt logique, puisque SFR est déjà le premier client de Neuf Cegetel en exploitant son réseau fixe, tandis que le FAI est un des principaux MVNO sur le réseau de SFR avec son offre Twin.
Quelques heures plus tard, la confirmation est arrivée : SFR a annoncé
officiellement le projet de cession des 28,64 % des parts du groupe Louis
Dreyfus dans Neuf Cegetel à son propre bénéfice, pour un montant de 2,07
milliards d’euros. A l’issue de l’opération, SFR détiendra 68,59 % de Neuf
Cegetel, et déclenchera alors une OPA pour acquérir l’ensemble des actions à
hauteur de 36,50 € l’unité, puis lancera une offre publique de retrait, ce qui
coûtera au total à SFR pas moins de 4,4 milliards d’euros. Cette opération est
bien évidemment soumise à l’approbation des autorités de contrôle, en
particulier les problèmes que cela va entrainer sur le marché de la télévision
payante (Vivendi, maison-mère de SFR, est également propriétaire de Canal
Plus).
En réunifiant les clients ADSL de Neuf Cegetel et de Télé2, SFR va
donc devenir le n°2 sur le marché du haut débit, derrière son concurrent de
toujours Orange. La question brûlante est désormais de savoir quel sera le
prochain acteur qui va avancer ses pions. Un rapprochement entre Free et
Bouygues Telecom serait inéluctable pour les observateurs du marché. A moins
qu’une fusion Neuf Cegetel / Iliad redevienne d’actualité. La quatrième licence
3G devient donc de plus en plus stratégique pour Iliad…
Update du 23 décembre 2007 : Par surprise, un nouvel acteur vient de rentrer en jeu. Le fonds d'investissement Carlyle annonce son intention d'acquérir 35 % du câblo-opérateur Numéricâble, une opération qui avoisinerait 1 milliard d'euros. Voilà qui pourrait relancer les rumeurs d'un rapprochement entre Numéricâble et Iliad, évoqué depuis plusieurs mois.
Les auteurs du populaire webmail open source SquirrelMail ont découvert que la version 1.4.12 de leur logiciel avait été modifiée entre le 8 et le 13 décembre dernier à leur insu par des pirates, ayant réussi à accéder au serveur de développement via le compte d’un des contributeurs du projet. Ceux-ci ont profité de leur passage pour modifier le code source du logiciel afin d’introduire une vulnérabilité permettant l’injection de code. Fort heureusement, le souci a été rapidement identifié, car une différence de signature MD5 a été détectée entre la version disponible au téléchargement (compromise) et la version archivée (saine). Une nouvelle version du webmail (1.4.13) a été depuis publiée pour repartir sur une version contrôlée.
Août 2001 : 3DRealms dévoile au cours du salon E3 une vidéo de son
futur jeu Duke Nukem Forever, dont la date de sortie est un vague "when it's
done" (une précédente vidéo avait été présentée en 1998, mais était basée sur
l'ancien moteur) . Les journalistes de l'époque pressentent une publication du
jeu fin 2001 ou début 2002. On connait la suite...
Décembre 2007 :
Alors que tout espoir s'était depuis longtemps envolé, 3DRealms publie une autre
vidéo, une bande-annonce de 70 secondes (qui en dévoile évidemment très peu). http://www.3drealms.com/
George Broussard, le PDG de 3DRealms, a en outre dévoilé quelques
informations sur le jeu. Toujours basé sur le moteur Unreal Engine 2, celui-ci
aurait été totalement modifié pour améliorer le rendu et rester compétitif
vis-à-vis de la concurrence (rappelons que le développement du jeu a été
recommencé au moins 3 fois depuis 1996). La modélisation d’un personnage
prendrait 6 semaines. Le jeu aura une durée de vie similaire aux FPS actuels,
mais sera garni de multiples puzzles et de nombreuses possibilités
d’interactions avec le décor. Il sera doté d’un moteur physique, qui permettra
de faire exploser les ennemis dans un spectacle très gore... Le jeu sera
également multiplateforme.
Quant à une quelconque date de sortie, inutile de
rêver... C'est ce qui vient de lui valoir une nouvelle fois le prix du Vaporware
de l’année, décerné par Wired…
Google ou DailyMotion s’étaient insurgés de la fameuse taxe sur leurs recettes publicitaires, apparue en toute discrétion au sein d’un amendement au projet de loi de finances rectificatives pour 2007, sans aucune concertation avec eux. Après que l’auteur de l’amendement ait reconnu son erreur (voir précédente newsletter), la Commission des lois a conclu qu’il n’y avait pas de nécessité d'affecter des ressources supplémentaires au CNC. Le Sénat n’a donc eu aucune difficulté à rejeter définitivement ce texte. Selon le rapporteur général, Philippe Marini, « aucun chiffrage n'est disponible des recettes attendues ; celles-ci seront faibles au départ mais, le secteur se développant rapidement, on peut penser que la taxe freinera son essor. Le coût de gestion risque de plus d'être disproportionné, au moins les premières années, et les contentieux se multiplier ». De son côté, Eric Woerth, le ministre du Budget, a conclu : « Faut-il taxer cette activité naissante, au risque de freiner son développement ? Le dispositif a été voté un peu rapidement par l'Assemblée nationale, sans concertation préalable ».
Mais après cet épisode, un second est sur le point de se déclencher. Les
sénateurs (encore eux) ont en effet décidé d’ajouter 4 nouveaux
amendements-surprises au projet de loi sur la consommation, afin de renforcer
les droits des consommateurs internautes. Le premier impose aux cybermarchands
de fixer une date limite de livraison. En cas de non-respect de cette date, le
client pourra annuler sa commande et en obtenir le remboursement intégral. Le
second interdit les services clients téléphoniques surtaxés, et impose
l’affichage des coordonnées téléphoniques du marchand. Le troisième oblige le
marchand à indiquer les cas où le droit de rétractation de 7 jours ne s’applique
pas (denrées alimentaires, voyages…). Et le dernier impose aux marchands de
rembourser l’intégralité du montant de la commande en cas de rétractation avant
7 jours, frais de port inclus.
Si l’UFC-Que Choisir se félicite de
l’apparition de ces mesures, qui imposeront aux cybermarchands l’amélioration de
la qualité du service, les marchands font de leur côté grise mine. Selon la
Fevad (Fédération de la vente à distance et du commerce électronique), « sur la
forme, nous regrettons que ces mesures sortent du chapeau au dernier moment,
sans qu'il y ait eu au préalable concertation avec les professionnels. Sur le
fond, ces amendements pourraient avoir des conséquences sur le bon
fonctionnement des sites. Mettre une hot line, joignable par un numéro en 008
permet de mettre en place un service après-vente efficace, sans en faire un
centre de profit ». D’autre part, concernant le remboursement intégral en cas de
rétractation, « il y a fort à parier que les sites de commerce électronique ne
proposent plus à leurs clients d'envoyer leur commande en livraison rapide par
Colissimo ou par coursier ». Le texte n'évoque pas le cas du remboursement d'un
seul objet dans une commande multiple. D'autre part, des internautes pourraient
exploiter le principe de la rétractation pour avoir à leur disposition un
service de location gratuit. En conclusion, selon la Fevad, pour rester
rentables, les marchands devraient augmenter leurs tarifs.
Finalement, sans surprise, le projet de loi du secrétaire d'Etat à la Consommation, Luc Chatel, a été adopté. Tous les amendements ont été retenus et votés. Cette loi va donc avoir des impacts importants sur le commerce online (date limite de livraison, hotline non surtaxée avec gratuité du temps d’attente, remboursement intégral en cas de rétractation) et les FAI (obligation d’obtenir l’accord du client lors du passage de la phase de promotion – dans le cas où une période de gratuité est proposée à l’inscription - à l’abonnement payant, obligation de proposer des forfaits avec engagement sur 12 mois en parallèle de forfaits avec engagement sur 24 mois, hotline non surtaxée avec gratuité du temps d’attente, possibilité de résiliation dès le 13ème mois, même en cas d’engagement sur 24 mois). http://www.assemblee-nationale.fr/13/ta/ta0075.asp
Quelques jours après qu’Opera Software ai porté plainte contre Microsoft, en
particulier pour le non-respect des standards avec son navigateur Internet, les
développeurs d’Internet Explorer ont annoncé sur leur blog ( http://blogs.msdn.com/ie/ )
qu’Internet Explorer 8.0 sera compatible avec l’Acid Test ( http://www.webstandards.org/files/acid2/test.html ), indiquant
enfin un plus grand respect de plusieurs standards d’Internet (en particulier
CSS). Pour preuve, Microsoft publie une capture d’écran avec une version interne
du logiciel, qui passe avec succès l’Acid2. Notez au passage que la version beta
2 de Firefox 3.0 réussi également le test.
Internet Explorer 8.0 devrait être
disponible dans une première version beta au cours du premier semestre 2008.
C'est un geste inédit pour l'éditeur de Redmond : celui-ci va en effet
fournir à un éditeur open source les documentations techniques de ses protocoles
SMB (CIFS) et SMB2. Il s'agit bien évidemment de Samba, qui va accéder à ces
informations par l'intermédiaire de la PFIF (Protocol Freedom Information
Foundation), qui a accepté de verser les 14.400 € requis par Microsoft pour
l'accès aux documents. Rappelons que cette opération est permise grâce à la
condamnation de Microsoft par l'Union européenne pour abus de position dominante
dans le domaine des systèmes d'exploitation pour serveurs. Selon Jeremy Allison,
co-fondateur de Samba, « Nous pourrons utiliser les informations obtenues par ce
biais pour continuer le développement de Samba et créer plus de logiciels
libres. Nous espérons revenir aux relations productives que nous entretenions
avec Microsoft au début des années 90 lorsque nous échangions des informations.
Mais la signature de cet accord ne signifie pas que Samba reconnaisse avoir
jusqu'ici violé le moindre des brevets détenus par Microsoft ». Pour éclaircir
ce point, Microsoft s'est d'ailleurs engagé à fournir une liste des brevets
utilisés par les protocoles qu'il ouvre à Samba.
Samba devrait profiter de
cet accès pour accélérer le développement d'un concurrent open source d'Active
Directory.
Le site de Think Secret, qui s'était fait une spécialité de dévoiler avant Apple les nouveautés du fabricant (il avait ainsi dévoilé le Mac Mini, l'iPod Shuffle et la suite iLife) ne sera plus mis à jour. En effet, Apple et le site sont parvenus à un accord à l'amiable (dont les termes sont confidentiels), suite à une plainte d'Apple lancée en décembre 2004 pour divulgation de secrets de production. Think Secret précise néanmoins dans son ultime article que l'identité de ses sources (en général des employés d'Apple) n'a pas été révélée au fabricant. Cette nouvelle jette un froid parmi la communauté des Mac-users, qui crient à une atteinte de la liberté d'expression.
En France, après avoir porté plainte contre Morpheus, Shareeza et Azureus, la SPPF (Société civile des producteurs de phonogrammes) a décidé de lancer une nouvelle procédure contre l'éditeur américain du logiciel P2P LimeWire, basé sur le réseau Gnutella. L'association réclame plus de 3 millions de dommages et intérêts pour les violations des droits des producteurs de musique entre août 2006 et novembre 2007. Le résultat de l'opération est néanmoins hautement aléatoire...
Aux USA, la MPAA salue une première victoire. La justice a en effet condamné le site TorrentSpy (qui indexe les fichiers BitTorrent), pour avoir détruit des preuves liées à la diffusion de contenus commerciaux sans autorisation par des internautes. Il aurait ainsi supprimé des pans entiers du forum, ainsi que de nombreuses adresses IP. TorrentSpy annonce qu'il fera appel de ce jugement, et récuse toute violation de propriété intellectuelle, la MPAA n'ayant pu apporter aucune preuve.