Edito A La Une Les articles de la semaine |
L'histoire se répète une nouvelle
fois, c'est à croire que les ayants droit oublient trop rapidement les
leçons du passé. The Pirate Bay suit en effet très exactement la même
destinée que feu-Napster.
Très populaire, le service peer-to-peer Napster avait été rapidement mis en difficulté par les majors du disque qui avaient lancé contre lui de nombreuses poursuites judiciaires. Ne pouvant plus suivre d'un point de vue financier, Napster fut dans l'obligation de collaborer en stoppant son service, puis en vendant tous ses actifs à un ayant droit, Bertelsmann (BMG), qui l'avait auparavant financé car il voyait en lui une bonne occasion pour lancer un site légal de vente de musique avec une solide base de clients. Mais ce fut un échec, car dès l'arrêt de Napster, les internautes se sont immédiatement détournés du site pour rejoindre les très nombreux services peer-to-peer concurrents ayant éclos dans sa foulée (en particulier KaZaA), qui offraient une plus grande souplesse d'utilisation et un plus grand choix de fichiers. Ironiquement, l'affaire s'est très mal terminée pour Bertelsmann, puisque la justice a bloqué la vente de Napster, et lui a imposé de verser des centaines de millions d'euros pour avoir continué d'exploiter le service sans mettre en place un dispositif de filtrage des titres protégés par le droit d'auteur. Ruiné par cette affaire, BMG a par la suite été racheté par Vivendi Universal, alors que Napster a de son côté été racheté par Roxio afin de lancer le service actuel.
Maintenant, remplacez dans le paragraphe précédent Napster par The Pirate Bay, et Bertlesmann par Global Gaming Factory X, et vous aurez une petite idée de la situation actuelle (et future).
La pression judiciaire : Pour rappel, les administrateurs de The Pirate Bay ont été condamnés par le juge Tomas Norström en première instance à un an de prison et 3 millions d'euros de dommages et intérêts. Outre la procédure d'appel toujours en cours, ils comptaient sur un vice de procédure pour annuler le premier procès, puisque le juge avait dissimulé son appartenance à des organisations de protection du droit d'auteur en tant que membre et administrateur, ce qui faisait porter de lourds soupçons sur l'impartialité du procès. Mais le juge de la cour d'appel de Stockholm, Anders Eka, a estimé que les liens de Norström avec ces organisations n'avaient pas suffisamment influencé sa décision pour annuler le jugement de première instance, qui se voit donc validé. Les fondateurs du site ont annoncé leur intention de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme. Rappelons que Anders Eka avait lui-même été mis en cause pour son appartenance au Centre de Stockholm pour le Droit commercial, où il travaille avec Monique Wasted et Peter Danowsky, les avocats des ayants droit lors du procès contre The Pirate Bay.
Le rachat : A la surprise générale, les administrateurs de
The Pirate Bay ont annoncé le rachat du site de liens torrents par
Global Gaming Factory X AB (GGF X AB), un éditeur spécialisé dans les
salles de jeu vidéo (dont certains dirigeants sont des connaissances
des fondateurs du site pirate), pour 5,5 millions d'euros. L'opération
serait conclue en août, et aboutirait à faire évoluer le modèle
économique du site pour mettre en place un contrôle des contenus
échangés afin de s'assurer de la légalité des échanges. La solution de
partage se baserait sur l'offre de la société Peerialism (que GGF X AB
rachèterait dans la foulée), laquelle permet de conserver une
compatibilité avec BitTorrent. GGF X AB envisage un modèle économique
basé sur plusieurs plans : affichage de publicités, abonnement mensuel
obligatoire (l'accès serait donc payant, mais dépendrait du niveau de
partage de la bande passante, autrement dit plus un internaute offre sa
bande passante pour partager du contenu, moins il paye), et enfin
revente aux FAI d'une partie de la bande passante créée par le partage
des connexions des internautes (c'est ce qu'essaye de vendre BitTorrent
Inc, mais sans succès). Il faut avouer que la stratégie annoncée a de
quoi laisser perplexe, car elle ressemble fort à d'autres expériences
(Peer Impact, Songspy, Mashboxx...) qui ont toutes échouées.
Sans surprise, les utilisateurs du site ont rapidement fait connaitre
leur désapprobation, en lançant de multiples attaques DDoS contre lui.
Face aux critiques, le site a promis la mise en place d'un système de
suppression de comptes, même si aucune information n'est réellement
conservée. En outre, The Pirate Bay a annoncé que l'argent récolté
servirait à créer une fondation de défense de la liberté d'expression
sur Internet.
Toutefois, cette vente n'est absolument pas certaine : d'une part, GGF
X AB a indiqué que la vente ne se ferait qu'à condition que le nouveau
Pirate Bay devienne entièrement légal et payant. D'autre part,
l'autorité boursière suédoise a lancé une enquête car elle soupçonne un
délit d'initié (une grande partie des actions de GGF X AB ont été
échangées une semaine avant le rachat, et le cours de l'action a depuis
l'annonce augmenté de 170 %). Enfin, l'organisation antipiratage
néerlandaise Stichting Brein, qui cherche à faire interdire l'accès au
site depuis les Pays-Bas, a étendu sa plainte à GGF X AB suite à
l'annonce du rachat. The Pirate Bay, qui a découvert le procès intenté
contre lui dans la presse, a décidé de riposter en demandant à la cour
néerlandaise de classer l'affaire, et a lancé des poursuites contre
l'organisation Brein pour diffamation.
Le futur : « Si c'est la mort des torrents, l'histoire
nous enseigne que quelque chose de mieux viendra » a indiqué Peter
Sunde, un des fondateurs de The Pirate Bay. Ainsi, en parallèle de
l'annonce de la vente, The Pirate Bay continue d'innover en lançant un
nouveau site indépendant, VideoBay, qui est une plateforme de diffusion
des vidéos en streaming, compatible Ogg Thera/Ogg Vorbis (une des
composantes possibles de l'HTML 5). D'autre part, il a ouvert un
nouveau tracker, OpenBitTorrent, qui est comme son nom l'indique ouvert
: « OpenBitTorrent est un tracker BitTorrent libre pour quiconque
souhaite l'utiliser. Vous n'avez pas besoin de vous enregistrer,
d'uploader ou d'indexer un torrent où que ce soit, tout ce que vous
avez à faire c'est d'ajouter l'URL de OpenBitTorrent dans votre torrent
». L'intérêt de ce service est de ne plus commettre la même erreur
qu'avec Pirate Bay, c'est à dire d'héberger simultanément des torrents
(qui indexent le contenu) et un tracker (qui est un simple outil). En
ne proposant qu'un tracker (qui est d'ailleurs géré par une nouvelle
société), le site rend plus difficile sa fermeture puisqu'il ne possède
plus la connaissance de ce qui est partagé (ce service sera en outre
dépourvu de logs, et des API seront fournis pour les services tiers).
Enfin, pour compliquer les poursuites, un système de synchronisation
entre trackers serait en préparation (si un tracker tombe, les autres
peuvent ainsi prendre la relève). Ainsi, un second site quasiment
identique, PublicBitTorrent, vient d'ouvrir. Il utilise la même
technologie Opentracker. Un troisième site serait également sur le
point d'être lancé.
En bref, The Pirate Bay va probablement disparaitre, mais la relève est
déjà là. Au grand dam des ayants droit.
Dans son
allocution à Versailles en juin dernier, le président Nicolas Sarkozy
avait affirmé à propos de la loi Hadopi : « j’irai jusqu’au bout
». Jusqu'à être ridicule ? La première censure du Conseil
Constitutionnel avait déjà marqué durablement la première version de la
loi, qui a malgré tout était promulguée pour sa partie non censurée (le
mécanisme de surveillance d'alerte). Il restait donc à valider la
partie répression, quitte à prendre quelques détours inconstitutionnels
pour obtenir gain de cause.
Le texte avait déjà été adopté par le Sénat le 8 juillet dernier par 189 voix contre 142. Notez que les sénateurs socialistes, qui avaient voté pour au premier passage d'Hadopi 1, puis s'étaient abstenu au second passage d'Hadopi 1, ont cette fois voté contre Hadopi 2, Un seul amendement a été adopté, autorisant un internaute accusé de téléchargement illégal à être entendu à sa demande par l'Hadopi.
Le texte vient d'être étudié à l'Assemblée Nationale. Mais contrairement à ce que souhaitait Nicolas Sarkozy, le vote a été repoussé, et n'interviendra pas avant mi-septembre. En effet, d'une part les députés de l'opposition ont usé d'obstruction en déposant 863 amendements (sur 894), et d'autre part, un vote solennel ayant été demandé, l'UMP a craint qu'à la dernière journée de la session parlementaire elle se retrouve en minorité. D'ailleurs, l'examen des amendements par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale avait déjà dû être reporté de plusieurs heures, faute d'un nombre suffisant de députés UMP...
Sur les 894 amendements (dont certains étaient très loufoques, comme
renommer le texte en « projet de loi tendant à instaurer un
contrôle de l'Internet », ou « projet de loi tendant à
préserver le patrimoine des artistes redevables de l'impôt de
solidarité sur la fortune »), quelques-uns ont été adoptés mais ne
modifient que peu le texte, qui ressemble finalement fortement au texte
précédent, en un peu plus répressif :
- Une procédure judiciaire simplifiée a été choisie : ce sera
l'ordonnance pénale avec un juge unique, sans débat contradictoire. Une
procédure déjà vivement critiquée, puisqu'elle existe pour des cas
d'exceptions où la culpabilité est facile à démontrer (c'est le cas des
amendes pour excès de vitesse avec un radar), ce qui sera très complexe
pour les délits de contrefaçon qui sont ici visés (une enquête de
police s'avèrerait nécessaire). En outre, une telle procédure ne peut
s'appliquer aux mineurs, alors que c'est la cible principale du
texte... L'internaute reconnu coupable sera passible de 3 ans de
prison, 300.000 euros d'amende, et une nouvelle peine facultative qui
est la suspension d'Internet pour une durée d'un an maximum.
- C'est l'Hadopi qui constituera le dossier destiné au juge, ce qui
pose à nouveau le problème de séparation des pouvoirs.
- Une exception à l'exception est rajoutée. L'ordonnance pénale ne peut
en effet donner droit à des dommages et intérêts. Les ayants droit
seront donc informés au préalable de la procédure, et seront en mesure
de la stopper pour lancer leurs propres attaques en justice. Un tel
déséquilibre entre l'accusation et la défense risque d'être censuré par
le Conseil Constitutionnel.
- Le texte ajoute un autre délit : la négligence caractérisée, dans le
cas où le titulaire de la ligne a déjà été informé d'un cas de
téléchargement illégal sur sa ligne sans avoir pris les dispositions
appropriées (c'est le retour du fameux logiciel de sécurisation dont on
ignore tout, si ce n'est que Michèle Alliot-Marie a précisé que ces
logiciels devraient être développés par... les FAI !). L'internaute
risque cette fois une forte contravention et un mois de suspension
d'Internet, et peut être accusé de complicité avec le pirate. Selon le
député UMP Lionel Tardy, cet article pose de « gros problèmes de
constitutionnalité ».
- Un internaute ne pourra se réabonner chez un autre FAI en cas de
coupure de ligne. S'il le fait et est à nouveau repéré, il est cette
fois passible d'une amende de 3750 €. En cas de suspension de ligne,
l'abonnement reste dû au FAI (il reste possible néanmoins de résilier
l'abonnement à ses frais).
- Seule bonne nouvelle : la messagerie électronique reste exclue de ce
dispositif et ne pourra donc être surveillée, contrairement à ce que le
texte du Sénat demandait, ce qui était inconstitutionnel. D'autre part,
les internautes convoqués par l'Hadopi pourront se faire représenter
par un "conseil" et non par un "avocat".
- Enfin, pour éviter des sanctions disproportionnées, le texte indique
que le « juge doit prendre en compte les circonstances et la
gravité de l'infraction ainsi que la personnalité de son auteur
(notamment son activité professionnelle ou sociale) ».
La Commission Mixte paritaire se réunira en septembre pour fusionner les textes issus de l'Assemblée Nationale et du Sénat, avant le vote final prévu en septembre. Bien évidemment, si le Conseil Constitutionnel ne censure pas le texte (ce qui semble peu probable, du moins partiellement), la mise en oeuvre risque d'être très problématique. Notez d'ailleurs que seuls 10.000 titres de musique et 1000 films seront surveillés (la liste sera secrète et maintenue à jour), ce qui laisse déjà augurer d'un résultat peu probant. Notez que c'est Extelia, une filiale de La Poste, qui est chargé du prototype pour l'expédition des messages d'avertissement de l'Hadopi, et qui sera l'intermédiaire entre les ayants droit et les FAI. D'ores et déjà, des internautes ont soulevé plusieurs problèmes de sécurité sur son site (permettant l'injection de code, ou encore permettant d'accéder à la liste des abonnés de sa newsletter), ce qui risque de soulever de nouvelles polémiques sur la sécurité du futur système...
La Commission des
Participations et des Transferts (CPT) a tranché : selon elle, le prix
de la quatrième licence 3G est estimé à 240 millions d’euros pour
chacun des 3 blocs de fréquence (un pour le nouvel entrant et deux
autres pour tous les opérateurs), au lieu de 206 millions d’euros. Soit
une légère inflation de 34 millions d’euros, c’est toujours ça de plus
pour l’Etat… Luc Chatel a confirmé que c’est bien sur ce tarif que sera
réalisé l’appel d’offres, qui sera lancé avant la fin de l’été.
La stratégie de Free ne devrait donc pas être remise en cause.
Mise à jour du 17 juin 2009 : Sans surprise, Free a réagi positivement à cette décision, affirmant qu’il s’agissait d’une bonne nouvelle qui ne remettait pas en cause ses ambitions. Cet enthousiasme n’est pas vraiment partagé par Orange, qui a menacé de porter plainte : « s’il s’avérait que la redevance était proposée à un niveau bien inférieur à celle acquittée par les trois opérateurs en place [...], le principe d’équité entre les opérateurs ayant une licence [...] serait violé ». Il engagerait alors « les actions contentieuses pour le faire constater, sauf à ce que le gouvernement en tire les conséquences et aligne la nouvelle licence sur le prix payé par Orange, SFR et Bouygues Telecom ». Une réaction en ligne avec le discours des 3 opérateurs mobiles devant la CPT. Notez au passage qu'Orange avait devant cette commission évalué le coût de cette licence à 1,3 milliard d’euros (!), donc le double du prix payé par les 3 opérateurs mobiles pour leur propre licence (619 millions d’euros) alors que la quatrième licence propose 3 fois moins de fréquences... SFR et Bouygues avaient été un peu plus raisonnables, en estimant ce coût entre 400 et 500 millions d'euros.
Mise à jour du 26 juillet 2009 : Alors que seul Iliad (Free)
postulait pour la quatrième licence 3G, son coût « abordable » semble
attirer de nouveaux concurrents. A ce jour, les MVNO Virgin Mobile et
Kertel (ce dernier étant ironiquement une ancienne filiale d'Iliad), et
l'égyptien Orascom, envisagent également de déposer un dossier. Mais il
est peu probable qu'ils se lancent seuls dans la bataille, ils sont
tous les trois à la recherche d'un partenariat, contrairement à Free
qui a récemment réaffirmé son intention de se lancer seul.
Du côté de l'appel d'offres, le feuilleton continue. Le 23 juillet, le
ministère de l'Economie devait publier au Journal Officiel le décret et
l'arrêté devant permettre de démarrer la procédure. Mais le
gouvernement semble avoir de nouveau reculé. Selon le quotidien Les
Echos, « l'Elysée a finalement demandé de temporiser sur ce
dossier, mais la procédure sera lancée dans les prochains jours »,
vraisemblablement avant fin juillet. Notez que le gouvernement pourrait
exiger que le nouvel opérateur propose une offre d'entrée de gamme pour
les consommateurs qui n'utilisent leurs lignes que quelques dizaines de
minutes par mois.
Enfin, une autre difficulté pour le nouvel entrant sera le déploiement
de nouvelles antennes, ce qui sera très délicat vis-à-vis de leur
impopularité, mais des rumeurs laissent penser que Free pourrait
résoudre en partie le problème en diffusant une nouvelle Freebox
incluant une femtocell. C'est ce que propose déjà Bewan avec son
boitier iBox Femtocell, permettant de router les appels 3G via la ligne
ADSL en VoIP.
Outre son verdict, le Conseil Constitutionnel a
publié les observations du gouvernement sur les accusations
présentes dans la saisine de l’opposition concernant la loi Création et
Internet. Dans celle-ci, le gouvernement dévoile ses réflexions sur les
éléments que les internautes accusés pouvaient apporter pour se
disculper. Le moins que l’on puisse dire est que ces preuves sont pour
le moins stupéfiantes. Ainsi, l'abonné aurait pu « produire le dépôt
d'une plainte pour intrusion à son domicile, ou tout élément
établissant son absence à l'heure où l'acte incriminé a été constaté ».
Mieux, il aurait pu « se borner à produire une attestation sur
l'honneur déclinant sa responsabilité, sous réserve de l'éventuel
engagement de poursuites pénales en cas de mensonge ».
Du côté des logiciels de sécurité, le gouvernement avoue que le but prioritaire était de faire du filtrage de protocole, afin de faire « obstacle à l'utilisation des logiciels nécessaires pour procéder aux échanges de pair-à-pair ». Mais le plus incroyable reste le fait qu’il n’était pas nécessaire de l’activer : « Il va de soi que la démonstration qu'un moyen de sécurisation a été utilisé pourra être effectuée par tout moyen (courriel reçu de la part du fournisseur d'accès, relevé d'état du système, attestation du gestionnaire de pare-feu...) et qu'elle ne portera que sur l'installation d'un tel système et pas sur la preuve que celui-ci aurait été activé à tout instant » ! Etait-ce une loi en carton-pâte ?
Dans sa quête
perpétuelle pour filtrer Internet et espionner ses concitoyens, le
gouvernement chinois s’est trouvé une nouvelle lubie : imposer à partir
du 1er juillet l’installation d’un logiciel de filtrage sur tous les PC
(Windows) vendus dans le pays, un logiciel qui fera également office de
spyware. Ce logiciel, nommé « Green Dam-Youth Escort » (Barrage Vert –
Escorte des jeunes), est développé par la société Jinhui Computer
System Engineering Co. Jouant officiellement le rôle de logiciel de
contrôle parental (contre la pornographie et les contenus jugés
illégaux) et gratuit (le gouvernement aurait acquis une licence pour
une durée d’un an), il serait également capable de lister les sites
bloqués et permettrait de collecter des informations personnelles. Il
pourrait toutefois être désinstallé.
Pour noircir un peu plus le tableau, le logiciel serait entaché de nombreuses failles de sécurité, ce qui fait dire aux experts en sécurité que l’installation obligatoire de ce logiciel pourrait simplifier la création de botnets géants. Pour finir en beauté, il faut signaler que la firme américaine Solid Oak Software accuse l’éditeur chinois d’avoir plagié son logiciel de filtrage CyberSittter, et de lui avoir volé des modules de son logiciel comme le module de mise à jour. Solid Oak Software menace de lancer une procédure judiciaire pour interdire l’installation du logiciel chinois sur les machines des fabricants américains.
Face aux nombreuses critiques (en particulier celles de Microsoft) et au retard du logiciel qui serait extrêmement buggué, le gouvernement chinois a indiqué que si le logiciel était installé par défaut, rien n’obligeait les utilisateurs à s’en servir. Mieux, il n’y aurait désormais plus d’obligation de l’installer, le logiciel pouvant être fourni sur un CD-ROM séparé.
Mise à jour du 26 juillet 2009 : Le gouvernement chinois a finalement décidé de reporter l'installation de son logiciel de filtrage, car « certains fabricants ont fait valoir qu'une telle installation à grande échelle demandait du temps ». Pourtant, certains constructeurs (Acer, Sony, Lenovo, BenQ et Haier Group) ont déjà anticipé la demande et ont déjà intégré le logiciel sur leurs PC en dépit des failles de sécurité. Bien évidemment, Solid Oak Software a déjà engagé des poursuites contre Acer, Lenovo et Sony... Enfin, une nouvelle solution de filtrage serait en cours de préparation. Nommée « Blue Dam » (Barrage Bleu) et utilisant une combinaison hardware et software, elle serait 20 fois plus puissante que son prédécesseur.
Pour rattraper son retard sur AMD,
nVidia a annoncé l’arrivée prochaine de GPU mobiles gravés en 40 nm,
les GT215, GT216 et GT218. Si peu de détails ont été dévoilés, les
quelques informations qui ont été fournies confirment un changement
d’architecture. En effet, ces GPU sont enfin compatibles DirectX 10.1
et certains supportent la GDDR5. Cinq modèles seront commercialisés :
GeForce GTS 260M : 1 Go de GDDR5 128 bits, 96 unités de calcul,
550/1375/1800 MHz, TDP de 38 W
GeForce GTS 250M : 1 Go de GDDR5 128 bits, 96 unités de calcul,
500/1250/1600 MHz, TDP de 28 W
GeForce GT 240M : 1 Go de GDDR3 128 bits, 48 unités de calcul,
550/1210/800 MHz, TDP de 23 W
GeForce GT 230M : 1 Go de GDDR3 128 bits, 48 unités de calcul,
500/1100/800 MHz, TDP de 23 W
GeForce G210M : 512 Mo de GDDR3 64 bits, 16 unités de calcul,
625/1500/800 MHz, TDP de 14 W
Si les performances semblent proches de la gamme actuelle (la
GeForce GTS 250M semble par exemple équivalente a la GeForce 9800M GT),
leur consommation est en revanche en forte baisse (TDP de 28 W pour la
GeForce GTS 250M contre 65 W pour la GeForce 9800M GT).
Ces nouveaux GPU sont attendus pour la rentrée.
Mise à jour du 26 juillet 2009 : NVidia va également proposer d'ici octobre des GPU 40 nm pour les PC de bureau. Dans un premier temps, ce seront des GPU d'entrée de gamme pour cartes low profile : le GeForce G210 (GT218, 512 Mo de GDDR3 64 bits, 16 unités de calcul, 589/1402/500 MHz, TDP de 30,5 W, 35 $) et le GeForce GT 220 (GT216, 1 Go de GDDR3 128 bits, 48 unités de calcul, 615/1355/790 MHz, 60 $). Ils remplacent respectivement les GeForce 9400 et GeForce 9500 GT. Ils supportent les technologies PureVideo HD VP3, DX Compute, OpenGL 3.1, OpenCL, Cuda et PhysX. Ils sont également compatibles DirectX 10.1 (alors que nVidia a toujours refusé de soutenir la dernière version de l'API de Microsoft, contrairement à AMD. Le G210 devrait être réservé au marché OEM, et intègre une spécificité particulière : il sera en mesure de véhiculer un flux audio LPCM 7.1 vers le port HDMI, comme sur la série Radeon HD 4000. Jusqu'à aujourd'hui, cette possibilité était offerte par nVidia uniquement avec les solutions graphiques intégrées GeForce 8200/8300/9300/9400. Enfin, on murmure qu'un GT230 pourrait débarquer en décembre.
La chaine de magasins informatiques
Surcouf était tombée dans l’escarcelle de PPR en 2000 (achetée 44
millions d’euros), mais n’a pas atteint les objectifs qui lui étaient
fixés. C’est pourquoi elle se prépare à changer de propriétaire : PPR
vient en effet de revendre Surcouf aux magasins Youg's, qui
appartiennent a la famille Mulliez, qui possède déjà tout ou partie de
plusieurs de ses concurrents, en particulier Grosbill, Auchan, les 3
Suisses, Boulanger... A cette occasion, Youg's change de nom et devient
Surcouf.
Pour atteindre ses nouveaux objectifs, les magasins sont amenés à changer radicalement puisqu’ils devraient désormais être le prolongement naturel du site web sur lequel des efforts seront entrepris. Selon Vincent Arnault, le nouveau directeur général de Surcouf, le catalogue de produits sera enrichi de 50 % (il référencera 30.000 produits), et les prix devraient désormais être revus à la baisse pour s’aligner sur les prix les plus bas du marché et ceux du web (Surcouf va-t-il enfin concurrencer les boutiques de la rue Montgallet ?). Les clients pourront essayer des produits en magasins et le service après-vente sera enfin clairement identifié.
Le groupe Surcouf possède désormais 8 magasins, un chiffre d'affaires de près de 300 millions d'euros et environ 700 employés.
Mise à jour du 26 juillet 2009 : Ca bouge également dans le commerce en ligne : RueDuCommerce vient ainsi de s'emparer du site marchand Alapage.com (filiale de France Telecom) et devient à l'occasion le troisième site marchand français en terme d'audiences (8 millions de visiteurs uniques par mois). C'est la troisième filiale de l'opérateur que RueDuCommerce acquiert, après Clust et TopAchat. De son côté, Amazon va se lancer dans la vente de vêtements : il vient de débourser 850 millions de dollars pour racheter Zappos, le leader américain de la vente de chaussures.
Opera souhaite
réinventer le web, en lançant un service en ligne qu’il juge
révolutionnaire, Opera Unite. Il permet de transformer son navigateur
Internet Opera 10 en serveur d’applications, en offrant un nombre de
services très faciles à administrer et permettant également de
simplifier le partage de contenus. Selon Opera, « Avec Opera
Unite, n’importe quel utilisateur quotidien et non-technicien pourra
servir et partager du contenu et des services directement depuis son
ordinateur sous la forme d’applications intuitives ».
Les services présents dans cette première version alpha sont les suivants : messagerie instantanée, lecteur multimédia, salon de discussion, partage d’images, partage de musique (service de streaming), partage de fichiers, partage de notes, et hébergement de site web. Il est même possible de lancer plusieurs instances par service. Le tout est plutôt bien réalisé pour une version alpha, et pourrait révéler des usages insoupçonnés, puisque les développeurs sont invités à développer leurs propres services basés sur le trio HTLM/Javascript/CSS.
Le logiciel nécessite un compte Opera, mais il faut souligner que les liens d’invitation fonctionnent avec tous les navigateurs Internet du marché. Opera Unite n’est probablement pas une révolution, mais a le grand avantage de simplifier et de réunir sous l’unique interface d’un navigateur web des services disponibles par ailleurs. Le logiciel est disponible sur Windows, Linux et MacOS X.
Mise à jour du 26 juillet 2009 : Opera a mis en ligne la nouvelle version beta 2 d'Opera 10, mais elle n'intègre pas Opera Unite. Elle reste néanmoins prévue pour la version finale. Pour le moment, seule une version dédiée est disponible pour tester le service. http://unite.opera.com/
La politique tarifaire
de Microsoft m’étonnera toujours. Windows 7, dont la date de
commercialisation a officiellement été fixée au 22 octobre 2009, sera
disponible dans une version dédiée aux netbooks, sous le nom Windows 7
Starter (avec quelques limitations, comme la prise en charge d’un seul
écran, ou l’absence de Media Center). Mais Microsoft vient d’annoncer
que cette version sera proposée aux OEM entre 45 et 55 $, alors que la
version OEM de Windows XP coûte actuellement entre 15 et 30 $. La
concurrence étant très vive dans ce secteur, les OEM pourraient donc
conserver l’ancien système pour maintenir un prix de vente suffisamment
bas.
Et Microsoft les encourage puisqu’il vient de prolonger l’autorisation
pour les OEM de downgrader de Windows 7 à Windows XP jusqu’en avril
2011, soit une période de 18 mois contre 6 mois auparavant. Les
constructeurs sont néanmoins toujours en négociations avec l’éditeur
pour obtenir un prix plus raisonnable.
Coup de
tonnerre chez Sony. Robert Kotick, le PDG d’Activision Blizzard,
premier éditeur tiers mondial, s’en est pris à la politique du
fabricant sur le marché des consoles lors d’une interview au quotidien
britannique The Times : « Sony doit baisser le prix [de la PS3],
parce que dans le cas contraire, le taux d’attachement risque fort de
chuter. Si nous sommes réalistes, nous pourrions avoir à mettre un
terme à notre soutien à Sony. Quand nous nous projetons en 2010 et
2011, nous nous demandons s'il faut soutenir cette console, tout comme
la PSP ». Ce n’est pas la première fois qu’Activision critique le
prix élevé des consoles de Sony, mais c’est la première fois que la
menace est aussi précise : « Cela coûte cher de développer pour la
console, et la Wii et la Xbox se vendent mieux. Les jeux génèrent un
meilleur retour sur investissement sur Xbox que sur PlayStation ».
Bien évidemment, la médiatisation de cette déclaration a sans aucun doute comme but d’engager des négociations afin de faire baisser le niveau de royalties qu’Activision verse à Sony (environ 500 millions de dollars par an), mais la situation financière désastreuse de Sony pourrait rendre difficile cet objectif. La réponse de ce dernier, par la voix de son porte-parole Patrick Seybold, est d’ailleurs restée très politiquement correcte : « PlayStation connaît un énorme élan depuis l'E3, et nous assistons à une croissance positive avec plus de 350 titres destinés à débarquer sur toutes nos plates-formes, incluant beaucoup de jeux attendus de la part de nos partenaires éditeurs. Nous bénéficions de saines relations d'affaires avec eux, les estimons énormément, et travaillons en étroite collaboration avec ces partenaires afin d'offrir la meilleure expérience de divertissement ». Toutefois, Sony aurait tord de prendre à la légère ces menaces, puisque c’est comme cela qu’a débuté la chute de plusieurs consoles, telles que la Dreamcast de Sega, la Nintendo 64 et la Gamecube de Nintendo...
Mise à jour du 26 juillet 2009 : Sony ne semble pas
impressionné par les menaces de l'éditeur. Interrogé sur la logique
qu'il y a de ne pas baisser le prix de sa console, Howard Stringer, le
CEO de Sony, a répondu que le prix de la PS3 ne sera pas réduit : « Je
perdrais de l'argent sur chaque PlayStation que je ferrais, Où est la
logique ? ». Et concernant les menaces de Robert Kotick : « Il
aime faire beaucoup de bruit [...] Il me met la pression et je lui mets
la pression également. C'est ça, le business ».
Pendant ce temps, les joueurs grognent contre plusieurs décisions
controversées d'Activision Blizzard pour faire plus d'argent :
multiplication des services payants dans World of Warcraft (Blizzard
envisagerait même de basculer d'un système d'abonnement mensuel vers un
système free-to-play avec des micro-transactions et de la publicité),
et suppression du mode LAN de Starcraft II et Diablo III (pour obliger
les joueurs à passer par Battle.Net).
Pour se démarquer de la
concurrence (en particulier de Free), SFR a ajouté une nouvelle option
à son offre ADSL NeufBox : pour 5 € de plus par mois, les clients
peuvent bénéficier de 3 heures de connexion Internet 3G+ (jusqu’à 3,6
Mb/s). Au-delà de 3 heures, le forfait adapté est automatiquement
sélectionné. L’offre est sans engagement, et la Clé Internet 3G+ est
proposée à 1€. Ce service inclut également un accès illimité à plus de
1,5 million de points d’accès WiFi SFR (mais c’était déjà le cas de
l’offre ADSL).
Le forfait « NeufBox + Clé Internet 3G+ » est proposé jusqu’au 18 août 2009, dans la limite des 20.000 premières nouvelles souscriptions et 20.000 souscriptions pour les clients actuels à l’offre NeufBox de SFR.
Mise à jour du 26 juillet 2009 : SFR a également annoncé que dans le but de s'affranchir du réseau de France Telecom, il vient de débuter le déploiement d'un nouveau réseau combinant fibre optique et HSDPA pour y relier ses antennes-relais. ll sera déployé en 2010 sur les 350 sites les plus chargés (66 % des sites parisiens, 50 % des sites marseillais et 50 % des sites lyonnais). Dans le même temps, son infrastructure HSDPA vient d'être mise à jour pour offrir dès à présent un débit doublé en download (14,4 Mb/s contre 7,2 Mb/s auparavant).
Selon iSupply, la crise
touche de plein fouet le marché du PC. Au premier trimestre 2009, 66,5
millions d’ordinateurs ont été livrés dans le monde, ce qui représente
une baisse de 8,1 % par rapport au premier trimestre 2008 et un
effondrement de 14,4 % par rapport au précédent trimestre, ce qui est
pire que les prévisions des analystes d’iSupply et qui représente la
plus forte chute enregistrée par la société depuis sa création il y a 7
ans. Sans surprise, ce sont les PC de bureau qui enregistrent la plus
forte dégringolade (- 23 % en un an), alors que les ventes de portables
(et surtout de netbooks) sont toujours en hausse (+ 10 %).
Le grand perdant de cette crise est Dell, puisque ses ventes se sont écroulées de 18,7 % en un an, ce qui le met à la portée d’Acer qui connait une croissance de 9,5 %. Dans le même temps, Toshiba affiche une croissance insolente de 13,2 %, ce qui est une menace pour Lenovo qui est frappé par un recul des ventes de 7,7 % en un an. De son côté, HP fait seul la course en tête avec des ventes stables (+ 0,4 %). Le classement des constructeurs, s’il reste inchangé, pourrait donc bouger dans les prochains mois. Pour le moment, on retrouve HP reste en tête (19,7 % de parts de marché), suivi de Dell (13,2 %), Acer (11,1 %), Lenovo (6,7 %) et Toshiba (5,2 %).
Enfin, notez que iSupply a indiqué que les prévisions pour le second trimestre semblent être nettement meilleures.
Mise à jour du 26 juillet 2009 : Selon Gartner, la situation
n'est pas meilleure au second trimestre 2009 : les ventes reculent
encore de 5 % avec 68,1 millions d'unités écoulées (ce qui est un peu
mieux que son pronostic précédent qui était une chute de 9,8 %). HP est
toujours le numéro 1 mondial avec 19,6 % de parts de marché, mais la
lutte pour la seconde place est acharnée entre Dell (13,6 %) et Acer
(13,5 %).
En zone EMEA, la chute atteint 11 %, avec 20,5 millions de PC écoulés,
mais la situation aurait pu être pire sans les netbooks qui continuent
de tirer le marché vers le haut. HP reste le premier constructeur
européen avec 21,1 % de parts de marché, mais il est désormais menacé
par Acer (20,6 %), alors que Dell est désormais loin derrière (10,2 %).
La DADVSI a eu la peau
de Renaud Donnedieu De Vabre, l’HADOPI a eu celle de Christine Albanel.
La gestion médiatique catastrophique du projet de loi Création et
Internet par la ministre ne laissait pas beaucoup de chances à cette
dernière de voir son poste reconduit à l’issue du remaniement du
gouvernement. L’information est désormais confirmée : Albanel est
remerciée, et est remplacée par Frédéric Mitterand, qui l’avait
d’ailleurs annoncé plusieurs heures avant l’annonce officielle. Il faut
avouer que la situation est plutôt injuste pour Christine Albanel,
puisqu’elle n’a fait que porter le texte voulu par Nicolas Sarkozy,
dont le parcours au sein des institutions s’annonçait déjà difficile…
La première tâche de Frédéric Mitterrand, qui était jusqu’ici directeur de la Villa Médicis (l’Académie de France à Rome), sera de faire adopter un complément à la loi Création et Internet, un texte hautement répressif destiné à réintroduire la licence graduée censurée par le Conseil Constitutionnel. Il s’agira d’un texte très court introduisant des procédures judiciaires accélérées sous la forme d’ordonnance pénale (ce qui pose quelques problèmes, j’y reviendrais dans un prochain article) sur la base d’un délit de contrefaçon et punies par une suspension de l’accès Internet (l’internaute accusé sera invité à avouer et à passer une transaction avec le juge sous peine d’être lourdement condamné). Notez au passage qu’un décret soumis au Conseil d’Etat instaurerait en plus une amende de 1500 € pour les abonnés n’ayant pas sécurisé leurs lignes après un premier avertissement (et 3000 € en cas de récidive), avec en outre une suspension de 6 mois maximum de l’accès Internet. Le texte pourrait être présenté au conseil des ministres dès ce 24 juin, avant d’être soumis à l’Assemblée Nationale le 20 juillet.
On notera que Nathalie Kosciusko-Morizet est confirmée dans ses fonctions de secrétaire d'Etat à l'économie numérique. D’autre part, Christian Estrosi devient ministre de l’Industrie, et aura donc dans ses mains plusieurs dossiers numériques sensibles comme le déploiement de la fibre optique, l’attribution de la quatrième licence 3G, ou encore le dividende numérique.
Mise à jour du 26 juillet 2009 : C'est finalement le couple Frédéric Mitterrand (pour la Culture) et Michèle Alliot-Marie (pour la Justice) qui a défendu le projet de loi Hadopi 2 (voir article en une).
Microsoft
a dévoilé les tarifs de son futur système d’exploitation. 4 phases ont
ainsi été définies.
- Depuis le 26 juin dernier, et jusqu’au 31 janvier 2010, tous les acheteurs de PC dotés de Windows Vista ou les acheteurs de la version boite de Vista (uniquement pour les versions Familiale Premium, Professionnelle et Intégrale) pourront bénéficier gratuitement de Windows 7 dès sa sortie le 22 octobre prochain (hormis les frais de port et les éventuels frais de traitement). http://www.microsoft.com/france/windows/7/acheter/mise-a-niveau-windows-7.aspx
- La seconde phase est inédite puisqu’il s’agit d’une opération
promotionnelle qui débute ce 15 juillet pour s’achever le 14 août
prochain. Il va être possible de précommander Windows 7 édition
Familiale Premium et Windows 7 édition Professionnelle, respectivement
au prix public conseillé de 49,99 € et 109,99 € (ce qui plutôt bon
marché pour des systèmes d’exploitation Microsoft complets hors version
OEM). Cette offre est toutefois limitée à 3 commandes par foyer, et
limitée dans toute la France à seulement… 76.000 exemplaires (Microsoft
explique en effet vouloir récompenser les bêta-testeurs français… alors
que les bêta-testeurs américains obtiennent le logiciel gratuitement).
L’opération devrait vraisemblablement s’arrêter bien avant la date
prévue, dès l’épuisement des stocks (une telle opération s’est ainsi
achevée en quelques heures au Japon). Notez au passage que les boites
de Windows 7 contiendront les versions 32 et 64 bits, et ne seront
disponibles que le 22 octobre.
Les précommandes seront possibles sur le Microsoft Store, ainsi que sur
des sites partenaires (RueDuCommerce, LDLC, Pixmania, Fnac, Surcouf,
Amazon, Materiel.net, CDiscount et Grosbill).
http://www.microsoft.com/france/windows/7/acheter/pre-commande-windows-7.aspx
- La troisième phase démarrera le 22 octobre prochain pour s’achever fin décembre. Les prix de lancement des versions Familiale Premium, Professionnelle et Intégrale ont ainsi été fixés à respectivement 119,99 €, 285 € et 299 €.
- Enfin, à partir de 2010, ces mêmes versions seront commercialisées respectivement à 199,99 €, 309 € et 319 €. Par rapport à Windows Vista, seule la version Familiale Premium est moins chère de 80 €, les autres restant aux mêmes tarifs. On remarquera au passage que Microsoft continue de gonfler ses tarifs en Europe, puisque les prix des licences y sont de 40 à 100 % plus élevés qu’aux USA.
Certains revendeurs américains ont déjà affiché un pack familial de Windows 7 (contenant 3 licences), référencé à 136,95 $.
Notez que suite aux menaces de la Commission européenne, les versions commercialisées en Europe seront les versions « Windows 7 E », donc dépourvues d’Internet Explorer 8 (il faudra donc se procurer auparavant un navigateur Internet, car il sera difficile d’en télécharger un sans navigateur intégré…). C’est d’ailleurs pour cette raison que Microsoft ne proposera pas de version mise à jour de Windows 7 en Europe pour le lancement, alignant donc le prix des versions complètes de ceux des mises à jour.
Au passage, une nouvelle build de Windows 7 vient de faire son
apparition sur Internet. La build 7600 serait, selon les premières
rumeurs, la RTM, ce qui laisse augurer d’une annonce lors de la
Microsoft Worldwide Partner Conference de la Nouvelle-Orléans qui vient
de débuter et qui s’achèvera le 16 juillet prochain.
Pour les récents possesseurs de netbooks, dotés de Windows XP (et qui
ne peuvent donc bénéficier de la garantie technologique de Microsoft
pour obtenir Windows 7 gratuitement), notez que Microsoft réfléchirait
à la possibilité de commercialiser Windows 7 sur une clé USB.
Côté entreprises, malgré les retours positifs qui accompagnent la version release candidate du système, les directeurs informatiques restent sceptiques. Ainsi, selon une étude de Script Logic, environ 60 % d’entre eux n’ont aucune intention de migrer vers Windows 7. Seuls 5,4 % l’envisagent dès cette année, alors que 34 % envisage une mise à jour d’ici fin 2010. Or, fin 2010, un nouveau système d’exploitation made in Google sera disponible… ce qui sera l’objet d’un prochain article.
Mise à jour du 14 juillet 2009 : Microsoft vient d'expliquer sur le blog de Windows 7 que la version RTM sera annoncée durant la seconde quinzaine de juillet, le temps de finaliser l'ensemble des traductions du système. http://windowsteamblog.com/blogs/windows7/archive/2009/07/13/update-on-windows-7-rtm.aspx
Mise à jour du 15 juillet 2009 : Seul Amazon a finalement proposé dès minuit la pré-réservation de Windows 7. Inutile de dire que le stock disponible a été écoulé en quelques dizaines de minutes seulement. De son côté, le Microsoft Store n'a même pas réussi à proposer le moindre exemplaire, puisqu'il est tombé en panne dès minuit et ceci pendant plusieurs heures. Mais le meilleur reste encore Materiel.net, qui avait ouvert par erreur les réservations dès le 26 juin dernier, et qui a donc placé les pré-commandes déjà enregistrées en attente de confirmation...
Mise à jour du 16 juillet 2009 : Sans surprise, la pénurie organisée par Microsoft a fait son effet : les sites de vente en ligne qui ont ouvert les réservations au cours de la journée du 15 juillet ont été littéralement dévalisés en quelques minutes. La pénurie a été quasi-totale au bout de 24 heures. Au moment où j'écris cet article, on ne trouve plus en ligne que quelques exemplaires de l'édition Professionnelle sur le Microsoft Store (qui est resté saturé une grande partie de la journée, ce qui semble très curieux pour un éditeur de logiciels serveurs...), et quelques exemplaires des deux versions sur le site de Carrefour Online, qui devraient rapidement disparaitre. Si vous désirez encore réserver un exemplaire, il semble que l'on en trouve toujours dans les grandes surfaces et les chaines de magasins spécialisés, qui sont listées sur le site de Microsoft (lien ci-dessus).
Mise à jour du 26 juillet 2009 : Voici 3 informations
supplémentaires pour compléter cet article :
- Pré-commande : Tous les exemplaires n'ont pas
encore été écoulés, les sites remettant régulièrement en ligne une
poignée d'exemplaires suite à des annulations de commandes. En outre,
le site de Conforama semble encore posséder un stock de coupons.
D'autre part, il semble qu'il n'y a pas eu la ruée dans les boutiques,
où l'on trouve toujours des coupons de réservation.
- Windows 7 est officiellement RTM : Il s'agit de la
build 7600.16385, compilée le 13 juillet dernier. Déjà disponible pour
les OEM, elle sera mise en ligne pour les clients MSDN et Technet le 6
août prochain en version anglaise (puis le 7 août pour les clients
Software Assurance, le 16 août pour les membres du Partner Program
Gold, le 23 août pour les clients Microsoft Action Pack, et le 1er
septembre pour les autres clients de licence en volume). Les packs de
langues sont attendus pour le 1er octobre. Enfin, le grand public devra
patienter jusqu'au lancement commercial, le 22 octobre prochain. Bien
évidemment, cette version circule déjà sur les réseaux P2P... Notez que
Windows Server 2008 R2 a également obtenu le statut RTM.
- Windows 7 proposera le choix du navigateur Internet
: Ultime surprise, Microsoft a finalement cédé devant la Commission
Européenne. L'éditeur a en effet accepté la proposition d'Opera,
c'est-à-dire l'affichage d'un « Brower Ballot », un écran de sélection
du navigateur. Les navigateurs proposés devront répondre à 3
contraintes : avoir une part de marché d'au moins 0,5 % en Europe, être
dans le top 10 des navigateurs en Europe, et être encore supporté par
son éditeur. Ce sont donc 5 navigateurs qui seront proposés : Internet
Explorer, Chrome, Firefox, Opera et Safari. En cas de choix différent
d'Internet Explorer, le navigateur de Microsoft sera désactivé et
l'utilisateur sera dirigé vers le téléchargement du navigateur
alternatif. Enfin, l'écran de sélection devrait être mis à jour tous
les 6 mois suite à l'étude d'un cabinet d'analystes indépendant choisi
par Microsoft et la Commission. L'écran sera intégré via Windows Update
aux éditions européennes de Windows XP, Vista et 7. Si l'enquête de la
Commission se poursuit, celle-ci a déjà accueilli favorablement la
nouvelle proposition de Microsoft. http://www.microsoft.com/presspass/press/2009/jul09/07-24statement.mspx
Depuis que
Bill Gates avait annoncé qu’Internet n’avait pas d’avenir, Google avait
compris qu’une voie était désormais tracée pour conquérir
progressivement le terrain que Microsoft ne souhaitait pas investir.
Quand Microsoft s’est rendu compte de sa bourde, il était déjà trop
tard : Google venait de s’accaparer la place du moteur de recherche
préféré des internautes, en raflant au passage la manne du marché
publicitaire sur Internet. Depuis, Microsoft tente de reprendre des
parts de marché, mais en vain. Il suffit de constater l’évolution du
moteur de recherche de Microsoft, MSN, devenu Live Search puis
dernièrement Bing, qui malgré ses qualités indéniables n’a réussi qu’à
rassembler en juin que 8,23 % des internautes américains (contre 78,48
% pour Google et 11,04 % pour Yahoo). Notez que c’est quand même un peu
plus que Live Search (environ 7,5 %), et que Bing.com se classe comme
le 13ème site le plus fréquenté aux USA, alors que tous les services
n’ont pas encore été lancés.
Mais Google a une vision bien plus large, puisqu’il espère, en
s’appuyant sur ses services web, remplacer à terme Microsoft, pas
moins. Ainsi sont apparus des services en ligne concurrents de
Microsoft Office (Google Documents), un navigateur Internet (Google
Chrome), et plus récemment un système d’exploitation pour mobile
(Google Android) qui est en passe de concurrencer Windows Mobile. Il
est temps désormais pour Google de s’attaquer au cœur de métier de
Microsoft, c'est-à-dire à Windows. C’est sur son blog officiel que Google a dévoilé son nouveau
projet, Google Chrome OS, un système d’exploitation destiné
principalement aux netbooks, et qui sera disponible au second semestre
2010. Pour le moment, peu d’informations ont filtré sur ce système, qui
semble être encore à l’état embryonnaire. Open source (basé sur Linux,
le code source sera d’ailleurs publié fin 2009), il se veut léger,
simple, doté d’une interface en mode fenêtrée et minimaliste, connecté
mais sécurisé, et centré autour du navigateur Chrome pour s’appuyer sur
des services en ligne : « Comme nous l'avons fait avec notre navigateur
Google Chrome, nous revenons aux fondamentaux et repensons complètement
l'architecture qui sous-tend l'ensemble du système, de façon à ce que
les utilisateurs n'aient pas à se préoccuper des virus, des malwares ou
de mises à jour de sécurité. Ça doit simplement fonctionner ». Le
travail des développeurs sera simplifié puisque les applications en
ligne existantes fonctionneront avec Chrome OS.
Compatible x86 et ARM, le système sera distinct d’Android (même si des
composants communs sont envisagés). Rappelons que plusieurs
constructeurs envisageaient d’utiliser Android sur les netbooks pour
pallier les frais engendrés par Windows XP, c’est donc une des raisons
pour laquelle Google semble anticiper cette annonce. Enfin, Google
Chrome OS sera évidemment gratuit.
Et Google frappe fort, en dévoilant les noms des fabricants qui le
soutiennent : Acer, Adobe, Asus, HP, Lenovo, Qualcomm, Texas
Instruments, et Freescale. Mais le partenaire le plus étonnant n’a pas
été cité par Google : c’est en effet Intel lui-même qui l’a dévoilé : «
Nous travaillons avec Google sur différents projets, ainsi que sur des
éléments relatifs à celui-ci. Nous avons été informés de ce projet il y
a quelque temps ». En outre, alors qu’Intel travaille sur son propre
système d’exploitation léger, Moblin, plusieurs fabricants affirment
qu’Intel serait en pourparlers avec Google pour développer des MID avec
ses systèmes d’exploitation. De quoi faire exploser le couple « Wintel
» ?
Il est clair que la fenêtre de lancement est une véritable opportunité
pour Google. Au top de la popularité, face à un Microsoft très
critiqué, un Windows Vista contesté et un futur Windows 7 non encore
adopté par les entreprises, Google a une vraie carte à jouer.
Et Microsoft dans tout ça ? Et bien ce dernier ne se démonte pas. Confiant sur l’adoption de Windows 7, déjà annoncé comme un futur succès, l’éditeur va une nouvelle fois tenter de faire vaciller Google en l’affrontant sur son propre terrain, celui des services en ligne. Et Microsoft frappe fort également : il annonce sur son blog que la version en ligne d’Office 2010 (comprenant Word, Excel, Powerpoint et Onenote), Office Web Applications 2010, sera disponible au premier semestre 2010, et sera… gratuite ! Bien évidemment, la contrepartie sera une limitation des fonctionnalités (même si cette suite restera plus puissante que Google Documents) et une restriction du travail collaboratif à Word. Elle fonctionnera sous Windows et MacOS X, avec Internet Explorer, Safari et Firefox. Elle devrait vraisemblablement fonctionner également sous Linux, ce qui est une première pour Microsoft. Deux autres versions en ligne, destinées aux entreprises et plus complètes, sont également prévues mais seront payantes (sous la forme d’un contrat annuel ou d’un abonnement). Une version pour smartphone est également annoncée, sous le nom Mobile 2010, qui reposera sur le cloud computing. Avec cette force de frappe, Microsoft va évidemment en profiter pour rediriger les internautes vers son moteur de recherche et ses autres services en ligne. 2010 risque d’être le théâtre d’une bataille très agitée entre les deux géants…
Voici une nouvelle illustration de
l’incroyable pouvoir de nuisance des DRM, cette fois-ci appliquée aux
livres électroniques. Des américains, possesseurs de l’ebook Kindle
d’Amazon, ont découvert avec stupéfaction que certains titres (parmi
une centaine) qu’ils avaient achetés et téléchargés sur leurs
appareils, tous édités par l’éditeur MobileReference, avaient été
supprimés à distance par le site marchand et automatiquement
remboursés, et ceci en toute discrétion et sans aucun avertissement !
En effet, des ayants droit ont indiqué à Amazon que MobileReference ne
possédait pas les droits des titres commercialisés, Amazon n’effectuant
apparemment aucun contrôle préalable. Pour éviter les poursuites, la
librairie en ligne a choisi une méthode radicale et contestable, en
déclenchant un effacement des fichiers à distance (le Kindle intègre en
effet une carte SIM et exploite le réseau de Sprint pour acheter et
télécharger les livres) et en retirant les titres de son site. Pour
l’anecdote, un étudiant accuse Amazon d’avoir détruit son propre
travail, puisqu’il a perdu les annotations qu’il avait ajoutées à un
livre qui a été effacé. L’opération aurait été évidemment impossible
avec un exemplaire papier…
Par une étonnante et amusante coïncidence, on trouve parmi ces titres le célèbre « 1984 » de George Orwell (qui n’est pas libre de droit aux USA – ni en Europe d’ailleurs - contrairement à d'autres pays comme le Canada), où l’auteur décrit la surveillance à distance de la population, une police de la pensée, et une autorité morale supérieure qui décide de ce qu’il est bon ou non de lire. Les internautes ont évidemment très rapidement fait le rapprochement avec l’attitude hallucinante d’Amazon, dont le geste est en outre en contradiction avec ses propres conditions de service puisqu’il précise que les consommateurs ont acquis « le droit de conserver une copie permanente du contenu numérique et de le visualiser, de l'utiliser et de l'afficher sans limitation ». Peu flatté de cette comparaison, un porte-parole du site marchand a reconnu qu’une telle opération était « une mauvaise idée et que le système allait être modifié de manière à ce qu'une telle manœuvre ne soit plus nécessaire ».
Toutefois, ce n’est pas la première fois que ce genre d’affaires se produit, puisqu’un cas similaire avait touché des livres de Stephenie Meyer et de J.K. Rowling. Mais cette fois, la médiatisation de la polémique pourrait obliger Amazon à trouver une solution plus acceptable. Notez que pour éviter la destruction de l’exemplaire électronique d'un titre, il est possible de sauvegarder une copie sur son ordinateur… Dans tous les cas, cette affaire risque de rendre plus méfiants les consommateurs envers les livres électroniques, et du Kindle en particulier.
Mise à jour du 26 juillet 2009 : Jeff Bezos, le PDG et fondateur d'Amazon, a publié les excuses d'Amazon sur le forum du site : « Ceci est une excuse pour la manière dont nous avons géré la situation des ventes illégales de 1984 et d'autres romans sur le Kindle. Notre "solution" au problème manquait de considération, était stupide et nous avons largement dépassé les limites de nos propres principes. Nous nous sommes infligés cette punition et nous méritons les critiques que nous avons reçues. Nous tirerons les leçons de cette erreur douloureuse pour prendre de meilleures décisions à l'avenir, en accord avec notre mission ».